7e dimanche de Pâques
1. « A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, il dit… » Ainsi avait commencé la prière de Jésus que nous avons entendu le jour de la fête de l’Ascension. Et les disciples entendirent Jésus parler à son Père, parler de son Père. Dans un tutoiement des plus appuyés, entendu à plus de vingt cinq reprises : tu m’as donné pouvoir, je t’ai glorifié, toi le seul vrai Dieu, j’ai manifesté ton nom, je leur ai donné ta parole et moi je viens à toi… Ce n’est pas de cette manière qu’un croyant juif parlait à Dieu, parlait de Dieu. Toute leur éducation les avait conduits à le faire avec beaucoup, de déférence, avec ce respect de la grandeur divine qu’ils appelaient « la crainte de Dieu ». Le croyant juif s’interdisait même de prononcer son nom écrit avec les 4 lettres du tétragramme sacré et utilisait des qualitatifs de grandeur comme l’Eternel, le Très Haut, le Tout Puissant, le Seigneur. Sa prière était louange mais le plus souvent encore appels au secours vers celui qui « régit le ciel et la terre ».
2. Ce n’est pas un appel au secours que Jésus adresse à son Père mais une hymne reconnaissante. A une heure pourtant des plus inquiétantes : « A l’heure de passer de ce monde à son Père. » Comprenons à l’heure de voir sa mort arriver, l’heure de la souffrance, l’heure de l’abandon de ses disciples, de Dieu lui-même, Jésus leur dévoile en le magnifiant ce qu’on peut appeler le “plan de Dieu”, ce pourquoi il est venu, accomplir ce qu’a voulu le Père. Comme dans une vision, les cieux s’ouvrent et l’on voit le Père envoyer son Fils apprendre aux hommes quel est son Nom, quel est son dessein. Et l’on entend un Fils ému lui dire combien il s’est attaché à accomplir ce que le Père lui avait demandé auprès de ceux qu’il lui avait confiés. On sent bien à travers ses paroles, toute la manière dont Jésus priait dans ses moments de solitude, à l’écart : une prière qui était contemplation reconnaissante.
3. Jésus y associe ses disciples. Il les voit dans le projet divin comme des hommes qui lui ont été confiés et qui l’ont reçu comme Parole divine « faite chair, qui a habité parmi nous » (), dans ce monde qui « ne l’a pas reconnu » (). Quand l’évangéliste Jean parle du ‘monde’, il désigne toutes les forces négatives qui s’opposent au projet divin, cet empire que régit « le Prince de ce monde », le mal sous toutes ses formes. Alors il prie pour eux qui, n’étant plus de ce monde de ténèbres, sont encore dans ce monde pour être, après lui, « lumière et sel de la terre ». On sent dans les paroles de Jésus tout à la fois une grande admiration pour l’action du Père mais aussi pour ces « tout-petits » qui « ont cru à sa parole », qu’il appelle ses amis.
4. Un récit est à lire comme une méditation sur l’Amour qui, venant du Père, s’est rendu visible en son Fils et a envahi le monde des hommes. On y découvre d’autres horizons que ceux de notre monde. Lorsqu’un enfant regarde son père, sa mère, il regarde, il écoute, il admire. La prière de Jésus est admiration comme celle de l’enfant admiratif qui sait qu’il est aimé, qui sait qu’il repose en leur cœur et qu’ils n’ont qu’un souci : lui donner tout ce qu’ils ont pour qu’il soit heureux. Alors il n’a qu’un souhait : que tout ce que ses parents souhaitent se réalise. Tout disposé à y contribuer. Le Notre Père est traversé par un seul fil conducteur : « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme elle l’est au ciel ! » Non pas une prière de mendiant en quête d’avoir le nécessaire mais une prière de fils admiratif et reconnaissant, soucieux de voir les projets de son Père se réaliser. Oui, la prière est admiration et communion.
5. Admirer. Nous ne savons pas assez admirer. Admirer, nous émerveiller de la beauté de la création pour nous amener à la protéger davantage. Plutôt que de souligner les défauts chez l’autre, voir ses qualités pour changer notre regard sur lui. Admirer la joie dans les yeux des enfants pour y voir la joie du Père des Cieux, l’en remercier et s’engager à en distribuer. Admirer, se réjouir de l’amour que se portent deux personnes pour y voir un signe de l’Amour du Christ, un rappel de son seul commandement : « Aimez-vous les uns les autres ! » L’admiration est la fenêtre ouverte sur la beauté cachée derrière le visible.

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.
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