Dimanche de la Divine Miséricorde

1. Jésus vint et se tint au milieu d’eux et il leur dit : « Paix à vous ! » Ce sont les premières paroles de Jésus à ses disciples. A des disciples enfermés par la peur d’être arrêtés pour avoir suivi ce Jésus, ce séditieux troubleur de l’ordre religieux public. Il y avait bien Marie-Madeleine qui leur avait rapporté que le tombeau était vide. Pierre et Jean l’avaient confirmé. Mais rien de plus. On devine leur surprise, leur désarroi et le tumulte de leurs interrogations lorsqu’ils revirent sur un vivant ce qu’ils avaient vu sur un corps mort. Alors, oui, elle est la bienvenue cette parole : « Paix à vous ! » Que votre cœur ne se trouble pas. Ne doutez pas mais croyez et allez dire ce que vous avez vu. « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » C’est une mission qu’il leur donne dès la première rencontre. Celle d’être à leur tour ce qu’il avait été pour eux, de dire à leur tour ce qu’il leur avait dit. Alors ils partirent et se firent porteurs du Christ. L’évangéliste Marc, que nous avons honoré il y a quelques jours, se senti investi d’une mission qui allait plus loin : mettre par écrit ce qu’il voulait faire savoir de celui qu’il avait suivi. Il le fit à la manière d’un reporter, en courtes phrases, sans se soucier du style, mais très attentif aux sentiments humains. On devine son enthousiasme. Lire son évangile nous permettra de mieux connaître celui que dès la première ligne il dit être « Fils de Dieu ».

2. Enthousiaste et passionné aussi fut notre pape François dont les funérailles ont été célébrées samedi. On a abondamment rappelé sa proximité avec les plus pauvres, les plus petits. « Comme je voudrais une Eglise pauvre parmi les pauvres. » Il l’a montré dans le plus ordinaire de son quotidien. Il logeait dans la maison Ste Marthe, hors des solennels appartements pontificaux et portait lui-même son plateau-repas dans la cantine, déjeunait avec des gens des rues. En 2013, il célébra la messe du Jeudi saint à la prison des jeunes et y lava les pieds de douze détenus. Il demanda pardon aux peuples autochtones du Canada pour le rôle joué par l’Eglise dans l’administration des pensionnats. Le dialogue interreligieux n’était jamais allé si loin, tout particulièrement avec les musulmans. Il a parcouru le monde pour délivrer des messages de paix. Ils furent unanimes, les commentateurs, pour reconnaître son incessant plaidoyer pour les plus pauvres.

3. Mais la critique et le doute ne manqueront pas. Ni à l’encontre les disciples, ni à l’encontre du pape François. Comme le fit Thomas devant les siens. « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Thomas cherchait des preuves. Nous pouvons en être nous aussi. Tout particulièrement lorsque les épreuves de la vie comme une maladie invalidante, le décès d’un proche, nous font perdre la joie de vivre et nous laissent la peur du lendemain. Et voilà notre confiance bien fragilisée. Notre prière fut un appel au secours mais il n’y fut pas répondu. Et puis vient aussi le grand âge avec toutes ses interrogations. On doit à une auteure anonyme une longue méditation intitulée : « Et puis ce fut l’hiver. » Elle la termine ainsi : « Je sais que l’hiver de ma vie est arrivé, je ne sais pas ce que sera sa durée, mais une chose est certaine : lorsque ce sera terminé, une nouvelle aventure va commencer. Alors, si tu n’es pas encore dans ton hiver, laisse-moi te rappeler que le temps passe plus vite que tu ne le penses. Alors, s’il y a des choses que tu désires accomplir durant ta vie, s’il te plaît fais-le vite. Ne remets pas à plus tard, la vie est si courte. Alors fais ce que tu peux aujourd’hui même car tu ne peux t’assurer que ton hiver est lointain ou pour demain. Il n’y a aucune assurance que tu verras toutes les saisons de ta vie. La vie est un cadeau pour toi. Ta manière de vivre ta vie sera un cadeau pour ceux qui te succèderont. » Elle rappelait à la mission.

Seigneur, Toi qui as franchi les portes fermées du Cénacle, déverrouille nos réticences, fais-nous entendre ce que tu attends de nous et donne-nous la volonté de l’accomplir.

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Aloyse SCHAFF

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.

Publié: 27/04/2025