1er dimanche de l’Avent
1. En ce premier dimanche de l’Avent, nous entrons dans un nouvel an liturgique. Le jour de Noël en est la première grande fête. On regarde ce temps de l’Avent comme un temps d’attente de cette fête, un temps de l’auparavant de la fête. Mais la fête est déjà là, au vu des rues illuminées, des sapins enguirlandés de lumières, des magasins rutilants remplis de cadeaux en vue du plaisir à faire. C’est avec raison. Parce que Avent s’écrit avec un E non avec un A. Le terme vient du latin « Adventus » qui signifie venue, arrivée. D’une venue qui a eu lieu il y a plus de deux mille ans. Il faut nous en réjouir pendant tout ce temps qui nous sépare de la fête qui la rappelle. Une maman qui attend un enfant se réjouit parce que l’enfant est déjà là, et sa naissance sera le sommet de sa joie. Ainsi doit-il en être de ce temps de l’Avent. Le Christ est déjà là et le jour de Noël nous permettra de nous rappeler le jour du commencement de sa présence parmi nous nous.
2. Pourtant les lectures de ce jour nous parlent d’une autre venue à la fin des temps, précédée par les plus grands cataclysmes. Luc emploie les images que d’on trouve déjà dans le livre du prophète Daniel écrit vers les années 160 avant J.-C. Le roi perse, Antiochus IV, avait fait interdire les sacrifices rituels juifs dans le Temple et les a remplacés par les cultes païens, une « abomination de la désolation » pour les Juifs. Une révolte suscitée par les frères Maccabées avait conduit à une violente répression et des persécutions des habitants de Jérusalem. Mais Daniel annonce que cela ne devrait pas durer et que viendrait « sur les nuées du ciel le Fils de l’homme » à qui seraient données « souveraineté, gloire et royauté ». A l’époque de la rédaction des évangiles, dans les années 70, le Temple avait été détruit par Titus et les derniers résistants se donnèrent la mort à la forteresse de Massada. A la même époque les communautés chrétiennes, déjà disséminées dans l’empire romain, refusèrent le culte à l’empereur. Des persécutions s’ensuivirent. Pour les évangélistes comme pour Daniel, ces temps de détresse auront une fin et la mal finira par être vaincu. Pour Paul, la mort est le plus grand des cataclysmes. Mais, écrira-t-il, « le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort ». C’est donc un message d’espérance que nous livre Jésus.
3. Les événements actuels nous font penser que la planète terre et ses habitants vont vers la catastrophe la plus définitive qui soit, celle de leurs disparitions. Les feux de forêts et les inondations ne sont plus maîtrisables. Les villes des pays en guerre deviennent des champs de ruine. Et les dictateurs se moquent de tous les appels que leur adressent ceux-là mêmes qui ne parviennent pas à s’entendre. On a programmé des limites à la température dont on dit déjà qu’on ne pourra pas les tenir. Une fin du monde en marche, pourrait-on dire. Elle inquiète aujourd’hui et inquiétera davantage les générations futures. Il y a aussi nos épreuves, la perte d’un être cher, d’un enfant, l’annonce d’une maladie incurable, autant de source de grandes souffrances. Elles assombrissent nos jours et nous ne voyons pas comment l’on peut encore se réjouir.
4. Le journal « La Croix » a rapporté le témoignage d’une pasteure de Paris. « J’ai vécu à l’âge de 40 ans un séisme sur le plan personnel, avec l’expérience d’un divorce. Tout ce sur quoi j’avais bâti ma vie s’effondrait. Pourtant tout allait si bien. J’avais l’impression d’avoir construit un couple beau, solide, durable et une vie de famille épanouie avec nos trois enfants. Et je n’ai rien vu venir. J’ai vécu cette séparation comme une violence extrême. C’est comme si le plancher se dérobait sous moi. Je me retrouvais face à deux options : soit je m’effondrais à mon tour, soit je relevais la tête en me repositionnant en Dieu. Face à ce tremblement de terre, est-ce que j’allais regarder le gouffre m’engloutir ou lever les yeux vers le ciel ? J’ai le souvenir des moments de prière. Un moment clé fut la lecture d’un verset du psaume 117 : “Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur.” J’ai su que le Christ serait toujours à mes côtés. Ce que je suis, ce que je vis compte à ses yeux. » Cette pasteure a vu la fin d’un monde mais un autre aussi : celui que donne la foi. Ce temps de l’Avent nous est donné pour nous le rappeler. L’Avent passera, la fête de Noël aussi mais il ne faut pas laisser notre espérance passer.
Méditation
Seigneur
Le temps que tu nous donnes, qu’en faisons-nous ?
Chaque jour il s’écoule imperceptiblement
Comme du sable fin entre nos doigts,
Comme une eau légère sur nos visages,
Comme une brise frissonnante sur nos têtes,
Sans que nous nous en rendions compte.
Il passe mais tu le renouvelles chaque instant.
Et nous le consommons, comme des enfants gâtés.
Parfois nous n’en avons pas assez.
Parfois il nous semble trop long.
Mais toi, Seigneur, tu nous le donnes sans compter,
Sans même savoir ce que nous en ferons.
Ce temps de l’Avent
Donne-nous de le vivre autrement.
Prendre le temps de t’admirer en ta création,
Sur les chemins de nos pérégrinations.
Prendre le temps de me regarder avec humour et sans humeur,
Et de reconnaître que je ne suis pas le meilleur.
Prendre le temps de regarder l’autre autrement,
Pour découvrir les trésors qu’il porte en lui, secrètement.
Prendre le temps de regarder plus loin que l’immédiat présent,
Pour trouver du sens à mon cheminement.
Seigneur, apprends-moi à bien user du temps,
MAINTENANT

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.
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