23e dimanche du temps ordinaire
1. Le court récit de cette guérison, très imagée sous la plume de Marc, nous met devant un double handicap. Etre sourd et muet, c’est être dans une prison fermée à double tour. A vie pour les sourds-muets de naissance. Qui engendre un comportement social difficile et les fait mettre dans des instituts spécialisés mais au bord de la société des communicants. Cela allait plus loin encore à l’époque de Jésus. Se mettre au contact de ces gens entraînait une impureté rituelle dont il fallait se purifier par des ablutions ou des sacrifices. Condamnés par Dieu, pensait-on, ils ne pouvaient espérer rencontrer la miséricorde des hommes. Remarquons que Jésus est en terre « païenne », la Décapole, que cet homme qu’il touche n’est pas juif. Autant de raisons pour discréditer Jésus auprès des observateurs de la loi mosaïque.
2. On a vu dans cette guérison, comme dans toutes les autres, la manifestation de la toute-puissance du Christ, des preuves visibles de sa divinité. Ce que Jésus n’a jamais voulu. Mais ce qu’il a voulu nous faire voir, ce qui fut immédiatement visible par tous, ce fut la réintégration de cet homme dans la communauté de ceux qui voient et entendent et qui l’en avaient exclu. Toutes les guérisons ont eu ce même objectif. Il nous appelle à renverser les murs que nous construisons, à combler les fossés que nous creusons. Tel est l’enseignement immédiat des guérisons.
3. En rendant la santé au corps, Jésus nous met devant notre responsabilité quant au corps. Il n’a pas demandé à ces aveugles, pestiférés, handicapés rencontrés d’offrir leur souffrances à Dieu. Il les a guéris. Dieu n’a pas créé l’homme pour souffrir, ne lui a pas demandé de se faire souffrir. Il l’a voulu heureux dans son corps comme dans son âme. Nombre de grands saints pourtant ont fait souffrir leur corp de faim, de soif, de coups pour ressembler au Christ souffrant. Beaucoup de leurs biographies se terminent par le même constat : ils moururent épuisés par leurs privations. On doit admirer leur attachement au Christ mais on ne peut y voir la volonté divine.
4. Cette guérison dit encore bien plus. Le nom de Jésus signifie « Dieu sauve. » Il sauve l’homme tout entier, le visible et l’invisible de l’homme, le corps et l’âme, tous deux indissociables. La guérison du corps, vêtement et miroir de l’âme, appelle en même temps à celle de l’âme. On est ainsi conduit à voir dans cette guérison du sourd-muet comme une parabole du salut. Les paraboles utilisent des images de la réalité visible pour faire voir celles qu’on ne voit pas. Pour Jésus, la guérison du corps est comme l’image visible de celle de son âme. Jésus fit les deux.
Seigneur, touche mes oreilles pour que je puisse t’entendre dans les silences de ceux qui ne parlent plus. Délie ma langue du silence dans lequel je la laisse pour ne pas avoir à répondre à qui appelle.

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.
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