Sans moi vous ne pouvez rien faire

Seigneur, il y quelques jours, on m’a raconté qu’aux obsèques d’une religieuse, haute comme trois pommes, non disons quatre, (en fait elle n’était pas si petite que ça,) et elle pouvait faire 45 à 48 kg toute habillée, un tas de personne avaient tenu à dire leur admiration pour le travail exceptionnel que cette petite bonne femme, toute frêle, toute menue avait réussi à réaliser vis à vis de personne en grande difficulté économique, sanitaire, administrative, judiciaire, … et j’en passe.

Nul obstacle ne la rebutait, nulle démarche ou recherche ne lui paraissaient impossibles, nulle entrevue même avec les puissants de ce monde n’étaient écartées et avec ténacité, fidélité, intelligence, elle menait à bien son combat, pour plus de justice sur terre.
« Mais comment faites-vous » lui demandait-on. Et avec gentillesse et humilité, elle répondait : « Oh ! moi toute seule, je n’aurais pas osé, mais avec Lui… » et elle allait son chemin.

Cette histoire vraie m’a touchée, profondément remuée. J’avais là, le témoignage de quelqu’un qui avait vécu en plénitude ce que Tu nous a dit à maintes reprises, mais qui jusqu’ici me paraissait exagéré, voire irréalisable : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ».
Et ce matin j’ai la chance (peut être devrais-je dire la grâce) d’entendre au propre de la liturgie, le passage où Tu demandes à des pêcheurs l’autorisation de monter dans leur barque et de s’éloigner un tantinet du rivage, pour que la foule qui se presse autour de Toi, puisse entendre plus confortablement la parole de Dieu.

Et ensuite Seigneur, Tu invites ces hommes à partir au large et à jeter leurs filets. « Mais on a travaillé toute la nuit et on n’a rien pris » objectent-ils. Néanmoins, ils T’écoutent et vont faire avec Toi, une pêche phénoménale - une pêche miraculeuse-. Deux barques pleines à raz bord, qui s’enfoncent dans l’eau, vous voyez le tableau ?

Avec Toi, une pêche phénoménale. Et sans Toi, rien, pas un seul poisson.

C’est parlant, c’est sûr !

Mais pourquoi Seigneur a t’on tellement de peine à Te faire de la place ? Que notre Moi est encombrant ! Il prend vraiment beaucoup de place, pour ne pas dire toute la place.

Te demander d’intervenir dans des cas où soi-même on est en grande partie impuissant, par exemple supprimer la faim au Soudan ou faire cesser la guerre en Israël, ça on sait faire. Si Tu faisais un miracle, ce serait très apprécié ; et j’en connais un bon nombre qui s’indigne parce que Tu parais indifférent, pas concerné par des situations vraiment dramatiques. Mais dans la vie banale de tous les jours, Te faire confiance, totalement confiance en marchant derrière Toi, on n’y pense pas vraiment. On compte plutôt sur soi, sur son intelligence, son travail, ses relations. Que sais-je ? Mais Te laisser mener la barque ou Tu veux …

Pourtant le résultat est là. Sans Toi rien, avec Toi tout. Faudrait être bête pour ne pas en tenir compte. Or il n’est pas nécessaire ni même recommandé d’être sot pour être Chrétien [1], comme l’a écrit un de mes amis prêtre. Il est vrai que ce n’est pas seulement une question d’intelligence. Mais enfin commençons par-là. Ca a le mérite d’être rentable. Ce sera toujours ça !

[1Titre exact : Chrétien il n’est pas interdit d’être intelligent, Charles Mallard - Edition St Paul

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Françoise REYNÈS

Laïque mariste († 2011).

Publié: 01/09/2010