L’aubergiste de Bethléem
Je vous ai déjà parlé de ce pauvre aubergiste de Bethléem qui avait raté l’affaire de sa vie en refusant d’héberger Joseph et sa jeune épouse. Qu’est-ce qu’il a dû regretter, cet homme, quand il a appris qui il avait décliné.
Comment ? Le Roi des Rois, le Seigneur des Seigneurs, le Maître de tout l’univers lui avait fait l’honneur de lui offrir sa pratique et, bêtement, il avait dit non ! Il se serait battu, cet homme ! Mais, s’il avait su, il lui aurait offert sa propre chambre, avec le couvre-lit rose confectionné par sa belle-mère (couvre-lit qui, entre parenthèses, lui sortait par les yeux, mais auquel sa femme attachait un grand prix). Il lui aurait confectionné un repas royal avec ses meilleures spécialités. Il l’aurait servi lui-même. Au besoin, il aurait mis tous les autres voyageurs à la porte.
Et voilà, il avait tout raté. Il était bête à manger du foin ! Plus jamais, il ne pourrait inscrire sur sa porte : “Auberge ayant l’honneur de servir Sa Majesté le Roi des Rois.” C’est un label prestigieux qui vaut une fortune, qui vous assure la meilleure clientèle.
Comment sa belle-mère l’avait-elle su ? C’était un mystère pour lui, mais elle ne manquait pas de le lui rappeler ou d’y faire allusion chaque fois qu’il avait une discussion avec elle. Pénible à devenir enragé ! Et c’est vrai qu’il ne pourrait jamais, jamais plus réparer cette erreur. C’est du moins ce qu’il pensait, ce qu’il se répétait à longueur de journée. Mais, un jour, il était déjà assez vieux et c’est son fils qui tenait l’auberge, il avait appris que le Messie avait assuré qu’en venant en aide à celui qui avait faim, qui avait soif, qui était nu, malade, en prison, c’était à lui qu’on rendait service. Alors, notre brave aubergiste avait repris courage et cette fois, il ne les ratait plus, tous les paumés qui passaient devant sa porte. Il les nourrissait, leur donnait des vêtements, les réconfortait du mieux qu’il pouvait. Une fois, d’accord, il s’était trompé, mais deux sûrement pas. Il n’était quand même pas bête à ce point.
A bon entendeur salut !
Laïque mariste († 2011).
- Inutile ! Avec les années qui passent, vient le temps de l’inutilité
- J’aimerais que tu deviennes un saint
- La prière des saints
- L’annonciation
- À propos de la pécheresse pardonnée
- Les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers
- Nouvelles interrogations sur la souffrance
- Y a t-il deux Eglises catholiques dans mon diocèse ?
- Assomption et couronnement
- Comment être missionnaire ?
- Paul se décerne un certificat de bon chrétien
- La voisine de Nazareth
- Pentecôte
- Est-ce que je peux encore me confesser ?
- Tout ce que vous aurez lié sur la terre, sera lié dans le ciel
- La Cananéenne
- Ils n’auront que les paraboles afin que écoutant, ils n’entendent pas, voyant, ils ne voient pas
- La mère de la Samaritaine
- Comment payer ses impôts
- Le beau cadeau d’Ève et d’Adam
- Vraiment, cet homme était Fils de Dieu !
- Ascension
- Le pardon, qu’en dis-tu, Seigneur ?
- Parle ton serviteur écoute !
- Marie et les démêlés
- Pentecôte avec Marie
- Les bonnes places pour les fils de Zébédée
- Le paralytique et sa civière
- La tentation du découragement
- Ne jugez pas et vous ne serez pas jugé