Le Christ mis au tombeau ou Les apprêts de la mise au tombeau

Méditation de Vendredi saint

A partir de cette toile de Rubens, peinte vers vers 1616 et visible en l’église Saint Géry de Cambrai.

Tout est fini.
Après le tumulte des dernières heures de Jésus, après l’effroi du supplice, le calme revient. Calme teinté de hâte, car il faut fermer le sépulcre avant d’entrer dans le sabbat.
Calme teinté de douleur, douleur d’une mère aussi pâle que le corps de son fils assassiné, douleur de ceux qui accompagnent jusque dans la tombe celui qu’ils pleurent.

Service nécessaire de ceux qui manipulent le corps privé de vie. Corps d’albâtre azuré, à la pâleur d’hostie. Comme pour nous faire comprendre que tout son sang a été versé jusqu’à la dernière goutte pour le salut du monde.
Linceul déployé comme une voile, comme une ample nappe d’autel, corporal destiné à attirer nos regards sur le corps du Seigneur.

Son corps est contemplé, touché, lavé. Son corps fait faire corps à ceux qui l’entourent. C’est lui qui les tient ensemble.
Pas encore ressuscité, le corps est déjà promesse eucharistique. Car il fait la première Eglise. Ainsi mis en scène, il nous rappelle cette mystérieuse présence du Christ vivant en chaque hostie consacrée pour que l’Eglise fasse corps et vive de la vie du Seigneur.

Depuis 4 siècles, le corps du Christ bascule vers un autel dressé sous l’œuvre. La cruche apportée contient-elle un onguent précieux pour parfumer le corps ou le vin pour le calice ? La corbeille contient-elle les linges nécessaires ou le pain de nos eucharisties ?
Le corps du Bien-aimé bascule vers nous, et plus encore quand nous faisons monter vers lui nos offrandes.

Mais il nous faut attendre. Attendre et veiller avec toute l’Eglise. Veiller et attendre que le signe du tombeau perde sa puissance. Veiller et attendre que la vie regagne le corps pâle du maître de la vie.

Veillons, un exode nouveau nous attend.

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Venceslas DEBLOCK

Prêtre du diocèse de Cambrai, responsable de la Commission d’art sacré.

Publié: 01/04/2019