Sainte Marie, mère de Dieu (1/1) : Commentaire

Pour résumer ce long article en utilisant l'Intelligence artificielle de Mistral AI, Paris, France, d'abord une vérification que vous êtes un être humain...

Voici une messe composite due à la coïncidence de plusieurs événements.

C’est une messe mariale, peut-être la plus ancienne fête de la Vierge. Les oraisons et la préface ponctuent cet aspect, ainsi que la deuxième lecture.

C’est aussi le premier de l’an, et la première lecture exprime nos vœux et souhaits de bonne et heureuse année, dans une formule biblique de bénédiction.

Enfin, c’est l’octave de Noël, le jour de la circoncision de l’enfant qui, à la même occasion, reçut le nom de Jésus ; l’évangile nous en donne le récit.

Que sera l’année nouvelle qui commence aujourd’hui ? A sa porte, nous sommes, comme Marie, pensifs, sans savoir exactement ce qui nous attend ; mais, comme elle, confiants. Préparons-nous à accueillir l’avenir, entrons dans l’an neuf avec Marie, "en méditant, comme elle encore, dans notre cœur".

Première lecture : Nb 6,22-27

Nous avons ici une formule de bénédiction que prononçaient les prêtres du temple à la fin des cérémonies liturgiques. La bénédiction, chez les anciens et, particulièrement, les Juifs, n’était jamais sans effet. Tout comme son contraire, la malédiction.

La foi juive s’exprime ici dans sa moelle, tout est centré sur le Seigneur, car tout bienfait vient de lui : Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix !

Mais quel est ce visage qui se penche, qui brille sur nous - sinon celui du Christ !

En ce jour où nous nous souhaitons une bonne et heureuse année, récitons cette prière avec foi pour tous ceux qui nous sont chers. Dieu nous gardera à travers heurs et malheurs. Voilà notre raison d’être en paix.

Psaume : Ps 66

Psaume d’action de grâce après la récolte, inspiré de la bénédiction d’Aaron (première lecture).

Ô Seigneur, que la lumière de Noël, que le visage de ton Christ s’illumine pour nous. Que, dans cette année civile qui commence, ta lumière nous guide. Conduis les nations, gouverne le monde avec ta justice qui est bonté. Donne la paix ; que tous les peuples te proclament comme le Dieu qui les aime et veut les conduire à une heureuse fin.

Deuxième lecture : Ga 4,4-7

Ce texte, choisi pour la fête de Marie mère de Jésus, est le plus ancien texte marial que nous connaissons. D’une sobriété qui nous étonne : Jésus est né d’une femme. C’est tout ce que dira Paul de Marie. Cette discrétion s’explique du fait que, au temps de la lettre, Marie vivait sans doute encore. Mais tout y est en germe. La gloire de Marie est d’être la mère de Jésus. Etant la mère du Christ, elle est aussi notre mère, la mère du Christ complet, de l’Eglise.

Dans une deuxième partie le texte affirme notre condition de fils du Père, comme Jésus. Celui qui a la foi vive en fait l’expérience, en a la preuve. Ce n’est pas tellement nous qui prions, qui allons vers Dieu, c’est, plus profondément, l’Esprit de Jésus qui, au fond de notre cœur, crie vers le Père, l’appelle de ce nom audacieux : abba, mot araméen pouvant se traduire par “papa”. En ce temps de Noël, où nous célébrons le Christ, Fils du Père, nous fêtons aussi notre propre dignité de fils et de filles.

Il est évident que, si nous avons conscience d’être ainsi des fils et des filles tendrement aimés, que si nous allons vers Dieu notre papa chéri, il n’est plus question de trembler et de nous conduire comme des esclaves. Nous nous sentons libres, nous ne sommes plus sujets de la Loi ; observer des commandements n’est plus notre idéal, mais aimer et faire plus que ce qui est commandé. Plus besoin de trembler : serai-je damné ? Si j’aime, je suis sûr d’être près de Dieu. J’ai droit, je suis héritier. J’ai droit, non à cause de mes mérites, mais par pure grâce de Dieu. Si j’aime, bien sûr. Si je me conduis en fils, en fille du Père.

Evangile : Lc 2,16-21

Dans sa première partie, cet évangile est le même que celui de Noël à la messe de l’aurore. Dans la seconde partie il rapporte deux faits qui eurent lieu huit jours après la naissance.

- La circoncision. A ce rite sanitaire, encore pratiqué aujourd’hui de par le monde, les Hébreux avaient donné une signification religieuse : il faisait entrer l’enfant dans la communauté juive, un peu comme, chez nous, le baptême. Le sang, versé au cours de l’opération, était le signe de l’alliance avec Yahvé. Chez Jésus il manifeste une appartenance plus profonde à Dieu son Père et prépare le versement du sang de la nouvelle alliance sur la croix.

Par le rite de la circoncision, Marie et Joseph reconnaissaient - plus encore que d’autres parents - que leur enfant appartenait à Dieu. Ils le lui rendaient. Il les prendra au mot. Tous, nous appartenons à Dieu. "Ils sont à toi" dira Jésus (), avec tout ce que cela comporte de disponibilité... jusqu’au sacrifice de nos rêves les plus chers. "Vos enfants ne sont pas vos enfants" (Khalil Gibran, Le prophète). Vos enfants viennent de Dieu et vont à lui. Respectez leur destinée, ne leur imposez pas la vôtre.

En ce début de l’année civile, comme Marie qui méditait tout dans son cœur, nous nous demandons de quoi sera fait l’avenir. Gardons sa disponibilité et sa confiance. J’appartiens à Dieu. "S’il me conduit par les ravins des ténèbres, il marche avec moi, je ne crains aucun mal" ().

- L’imposition du nom. Nous donnons des prénoms artificiels, collés du dehors sur la personne, à notre goût - alors que, dans la Bible, le nom exprime le personnage du dedans, son rôle et sa fonction. Jésus - “Jeshua” (de “Yahvé-shua” : Dieu sauve), nom donné par l’ange Gabriel, indique que cet homme est Dieu qui nous sauve.

Ces événements, un peu insolites pour nous, ont donc une profonde signification préparatoire au grand événement de la croix sur laquelle un jour, cet enfant sera véritablement Jeshua (Dieu sauve), en versant son sang pour nous faire entrer dans la nouvelle alliance. Noël est en vue de Pâques.

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René LUDMANN c.ss.r.

Prêtre du diocèse de Luxembourg.

Publié: 01/12/2025