Les gestes rituels brefs

On accomplit à la messe un certain nombre de gestes rituels brefs, mais dont la signification et la portée concourent à la manifestation communautaire de la foi.

Faire le signe de la croix

Il s’agit davantage de tracer une croix sur son corps que de marquer quatre points sur le front, l’estomac et les deux épaules. Le geste est évidemment un rappel du baptême où fut, pour la première fois, tracée une croix sur le corps du futur baptisé. Le calme du tracé et du débit des paroles "Au nom du Père..." permet de donner à ce signe tout son poids pascal.

Se frapper la poitrine

On se frappe la poitrine, lieu vital du cœur et du souffle. C’est un geste de désignation, comme si l’on s’accusait en disant : "C’est moi !", qui manifeste publiquement que l’on se reconnaît pécheur.

Se signer trois fois avant l’évangile

Voici des signes qui peuvent devenir dérisoires s’ils sont faits mécaniquement. De plus leur sens est, hélas, peu connu. Or il est très beau : "Que cet Evangile pénètre mon intelligence pour que je le comprenne, ma bouche pour que je le proclame et mon cœur pour que je l’aime."

Regarder l’hostie et la coupe

Il est fréquent de voir des fidèles incliner la tête au moment où le prêtre élève l’hostie ou le calice pour les leur montrer. Il y a là quelque chose de curieux. En effet, c’est pour que l’hostie soit vue et adorée que l’élévation fut inventée au 13e siècle. Donc, les fidèles doivent d’abord regarder pour voir celui qu’ils vont ensuite adorer en s’inclinant, en même temps que le prêtre le fait lui-même.

Prier le Notre Père

L’habitude se prend que les fidèles lèvent les mains durant le Notre Père, comme les célébrants, et l’on ne voit pas ce qui l’interdirait puisque la prière du Seigneur est maintenant prononcée ou chantée par tous et non par le seul prêtre. On pourrait même, en certaines occasions, suggérer à toute l’assemblée de le faire.

L’effet d’une assemblée dont tous les membres lèvent les mains pour prier ensemble est saisissant. En tout cas, et même avec des enfants, élever les mains convient mieux à cette prière que de former une chaîne quelques secondes avant de se redonner la main au geste de paix. Dieu fait bien de nous des frères, mais le ‘Notre Père qui es aux cieux’ réclame une dimension vers le haut ; elle passera à l’horizontalité au geste de paix.

Le geste de paix

Il faut rappeler régulièrement aux chrétiens que ce n’est pas leur paix qu’ils se donnent, mais la paix du Christ ; cette paix que le Seigneur donne à ses disciples le soir de Pâques, ils se la donnent pour l’avenir (pour la semaine qui s’ouvre), si bien qu’on peut la donner même si l’on n’a pas parfaitement vécu en paix les jours précédents (à plus forte raison, pourrait-on dire). On souhaiterait, pour que ce geste soit distinct d’un simple "bonjour" accompagnant une poignée de main, que la paix soit donnée des deux mains, et non d’une seule. Quant aux prêtres et aux diacres, on leur fera remarquer qu’ils n’ont pas à dire "Donnez-vous un geste ou un signe de paix", mais "Dans la charité du Christ, donnez-vous la paix", ce qui va quand même un peu plus loin.

S’incliner

Même très légère, l’inclination est un geste simple qui fait discrètement participer le corps à la prière. On peut la faire au signe de croix du début et à la bénédiction finale, aux mots du symbole "Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme", pour honorer l’incarnation du Seigneur par laquelle s’inaugure le mystère du Salut. On pourrait le faire également durant la formule de pardon à la fin de la préparation pénitentielle et, que l’on soit debout ou à genoux, à la suite de chacune des élévations, comme il est dit plus haut.

Le prêtre fait d’autres inclinations comme il est dit au n° 234 de la PGMR (aux prières Purifie mon cœur et Humbles et pauvres ; et dans le Canon romain, aux mots Nous t’en supplions ; etc.

Faire la génuflexion

La génuflexion est une sorte d’agenouillement bref qui est en rapport direct avec la présence du Christ dans le sacrement du pain et du vin consacrés. Aux messes ordinaires, elle ne concerne que le prêtre à son arrivée au chœur, si le tabernacle avec le Saint-Sacrement est dans le sanctuaire, après chacune des élévations et avant la communion. Elle ne concerne tous les fidèles qu’à l’Annonciation et à Noël, aux mots "Par l’Esprit Saint, il a pris chair..."

La génuflexion est née au Moyen âge de la belle réaction de ceux qui ne voulaient pas en faire moins, en chrétien devant le Seigneur Jésus qu’en vassal devant le seigneur du lieu. Ce n’est plus notre situation. Aussi, bien souvent la génuflexion est-elle remplacée par le geste qui la précédait, c’est-à-dire l’inclination profonde de tout le buste et non seulement de la tête. Il est difficile de ne pas admettre cette façon de faire lorsque l’on sait que certains grands ordres monastiques qui ont gardé quelques éléments liturgiques du temps de leur fondation, ne font toujours pas de génuflexion, pour la simple raison que leur fondation est antérieure à l’introduction de la génuflexion dans la liturgie et la pratique privée.

On n’oubliera pas cependant que, dans un monde qui bien souvent ne veut ni Dieu ni maître, la génuflexion témoigne que les chrétiens reconnaissent qu’ils sont en présence de quelqu’un de plus grand qu’eux.

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Centre National de Pastorale Liturgique

Devenu en 2007 Service National de la Pastorale Liturgique, un service de la Conférence des évêques de France (CEF).

Publié: 01/11/2020