Directeur de la publication: Père Philippe LOUVEAU Maître des pages: Jim WANDERSCHEID |
Comité de rédaction: Père Thierry BUSTROS Olivier JULLIEN DE POMMEROL Denise PELLETIER |
Les évènements graves qui se sont passés jeudi à Jérusalem nous obligent à interrompre le service normal de ce serveur. Avec l'aide de nos correspondants sur place, nous allons essayer de vous tenir au courant quotidiennement des derniers événements. |
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Le commentaire de Thierry BUSTROS Des témoins... Jésus est accusé de s'être dit "Roi des Juifs!" Des paroles... Et chacun s'exprime, tous ont quelque chose à dire... Il y les paroles de reniements prononcées par Pierre: "Je ne le connais pas." Un peu plus loin, les paroles de moqueries des soldats: "Honneur à toi, Roi des Juifs!" Il y a des paroles qui blessent, qui réduisent au silence. Un silence... Mais dans les cris de la foule, les interrogatoires, les dénonciations, il faut entendre le silence de Jésus qui résume tout. Le silence d'un homme auquel son bourreau a retiré la force de s'expliquer. Silence d'un homme qui comprend qu'une question en cache une autre: devant le Christ souffrant, Pilate interroge: "Qui es tu?" au lieu de demander: "Qui suis-je, pour mettre mon prochain dans cet état là?" |
Comme nous vous l'indiquions hier, il semble que les autorités religieuses ont finalement gagné la bataille qu'ils livrent contre Jésus de Nazareth depuis maintenant trois ans. N'arrivant pas à se débarrasser du "provocateur" par la raison ou en le marginalisant, ils ont choisi la force pour en venir à bout. Un complot contre Jésus a été minutieusement préparé avec l'aide d'un de ses disciples, Judas Iscariote.
Procès devant Pilate
Jésus a passé la nuit dans la prison du palais du grand prêtre et a été amené ce matin devant le gouverneur romain Pilate. Celui-ci l'a interrogé, mais n'est pas parvenu à trouver un chef d'accusation solide.
Il faut dire que Jésus, comme hier devant Caïphe, n'a pas été très bavard et n'a pas répondu aux accusations prononcées contre lui par les grand-prêtres et les anciens, sauf une fois: Quand le gouverneur lui a demandé s'il était le roi des Juifs, il a répondu: "C'est toi qui le dis!" Difficile de s'imaginer ce qui s'est passé dans la tête de Jésus, et quel est le but poursuivi en choisissant ce type de défense.
Les grand-prêtres ont tenté d'amener le débat sur le plan politique en exigeant une condamnation de Jésus. Parmi les arguments, ils ont reproché à Pilate de ne pas être l'ami de César en essayant d'innocenter Jésus qui s'était auto-proclamé roi des Juifs et donc contre l'empereur. Pilate a poursuivi l'interrogatoire, et en apprenant que Jésus était Galiléen et relevait donc de l'autorité de Hérode, il l'a renvoyé à ce dernier.
Hérode s'est beaucoup réjoui à l'idée d'enfin voir des miracles faits dans son palais. Mais il a été vite déçu, car Jésus a refusé toute coopération. Hérode, furieux, l'a alors traité avec mépris et renvoyé à Pilate.
Pilate aurait préféré ne pas se mouiller dans des affaires religieuses juives. Sur les conseils de sa femme, il a tenté de désamorcer la situation en proposant de relâcher Jésus selon la coutume festive. Il a donné le choix entre l'ennemi public numéro un, le fameux criminel Barabbas et Jésus. Les grand-prêtres et les anciens ont persuadé la foule de faire libérer Barabbas. Pilate a tenté une dernière fois de trouver de quoi on accusait Jésus au juste. Mais la foule, voyant que tout ça ne menait à rien de concret, a commencé à s'agiter et pour éviter l'émeute dans la salle d'audience, Pilate a condamné finalement Jésus à la flagellation et à la crucifixion.
Jésus crucifié !
C'est un certain Simon de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus, qui a été réquisitionné pour porter la croix de Jésus jusqu'à Golgotha, vu l'épuisement avancé du condamné. Ils ont été suivi par une grande foule, surtout des femmes qui se sont frappé la poitrine en se lamentant.
Jésus a refusé de boire la boisson droguée qu'on propose aux condamnés avant la crucifixion. Les soldats ont alors fait leur travail macabre et peu après, une croix s'est dressée sur le mont Golgotha. Ils ont partagé ses vêtements entre eux. L'inscription officielle au-dessus de sa tête servant à expliquer le motif de la crucifixion est: "Iesus Nazareus Rex Iudaiorum" (Jésus de Nazareth, roi des juifs).
Deux autres criminels ont été crucifiés avec lui. La foule, toujours friande de divertissements gratuits, s'est éclatée en insultant Jésus et s'est moquée de son incapacité de descendre de la croix alors qu'il se prenait pour le fils de Dieu. L'un des malfaiteurs l'a insulté également, tandis que l'autre a prié jusqu'à ce que Jésus lui dise: "Je te le dis, aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis."
Vers trois heures, Jésus s'est écrié: "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?" et "Père, entre tes mains je remets mon esprit!" Puis il a rendu l'âme. Une soudaine obscurité a recouvert Jérusalem, suivie d'un tremblement de terre. Les dégâts sont faibles, sauf au temple, où le voile du sanctuaire s'est déchiré en deux de haut en bas. Les savants que nous avons contactés aujourd'hui se refusent pour l'instant à tout commentaire à ce sujet. Mais certains spectateurs, comme le centurion qui gardait les condamnés à mort, n'hésitent pas à y voir le signe que Jésus était fils de Dieu.
Plus tard, comme le sabbat approche, des soldats sont revenus à la demande des juifs pour briser les jambes des crucifiés afin d'accélérer leur mort par étouffement, et pour enlever les corps avant ce jour solennel. Arrivés à Jésus, ils ont constaté qu'il était déjà mort et ne lui ont pas brisé les jambes.
Jésus enterré!
Le soir, Joseph, un riche homme d'Arimathée, membre du conseil et un des disciples de Jésus, est allé trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Pilate a accepté et avec l'aide de Nicodème, Joseph a enveloppé la dépouille dans un linceul et l'a déposé dans un tombeau neuf. À la demande des grand-prêtres, le tombeau est bien gardé par les soldats romains. Les autorités religieuses craignent que les disciples de Jésus, qui sont toujours dans la ville, n'aillent dérober le corps en disant que leur maître est ressuscité.
Judas Iscariote suicidé!
Judas, par qui l'arrestation de Jésus avait été rendue possible, a été retrouvé pendu. D'après les premiers éléments de l'enquête, Judas aurait été pris par des remords, et aurait essayé de rendre aux grand-prêtres l'argent qu'il avait touché pour le complot. Ceux-ci ayant refusé, il a disparu en jetant l'argent par terre et a été retrouvé mort dans la soirée.
Photos: © Vanni Tealdi |
Jim WANDERSCHEID |
Entretiens réalisés par Après la confusion de hier, nous avons réussi à contacter Pierre aujourd'hui pour savoir ce qui s'est réellement passé durant la journée de hier.
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