Lettre ouverte à nos amis divorcés engagés dans une nouvelle union, et à ceux qui ne sont pas indifférents à leur situation

Chers amis, nous nous adressons à vous tous,

vous qui avez claqué la porte d’une Église qui ne vous laissait qu’un strapontin,
vous qui n’osez même pas parler de votre situation à votre curé,
vous à qui « on » a expliqué que « dans votre situation », il n’était plus possible d’assurer ce service dans la paroisse,
vous « baptisés différents » qui vivez votre foi avec difficulté dans une paroisse qui vous « tolère »,
vous qui venez de découvrir le Christ et pour qui le chemin vers le baptême dans un parcours catéchuménal, au lieu de réjouir l’Eglise, lui pose un problème,
vous qui croyez que, dans votre situation, vous devez vous abstenir pour toujours du don que le Christ fait de son corps à chacun de nous,
vous qui vous cramponnez à l’indissolubilité du mariage catholique mais qui ne refusez pas de demander une reconnaissance de nullité après plus de vingt ans pour « re-faire » un beau mariage sacramentel à l’Église.

Et puis,
vous qui avez la chance d’être accueilli sans discrimination,
vous qui avez toujours participé sereinement à la vie sacramentelle dans une communauté qui vous considère d’abord en baptisés ayant des charismes,
vous qui trouvez que ces situations d’exclusions ne témoignent pas de l’Évangile, et qui pensez que cette question aurait dû être résolue depuis longtemps,
vous qui espérez que les questions de morale sexuelle soient rapidement revisitées face aux abus de tous ordres commis sur des êtres humains souvent des enfants,
vous qui n’avez pas lu Amoris laetitia car on vous a dit qu’elle ne changeait pas LA doctrine,
et à vous qui n’avez aucun avis sur ces questions !

Je voudrais vous dire combien l’exhortation du pape François Amoris laetitia est une « bonne nouvelle » pour tous, un chemin de bonheur pour tous, pour les accueillis, comme pour les accueillants, pour les accompagnés, comme pour les accompagnants.
Pour le pape François, chacun, quelle que soit sa situation actuelle, est sur un chemin de croissance possible et peut poser des petits pas pour toujours mieux vivre de l’Evangile.
Car avec Jésus, la miséricorde est première, la confiance est totale et la personne est immédiatement restaurée et envoyée.
Le pape appelle toute l’Église à une conversion, à un changement de paradigme, à une pastorale renouvelée s’inspirant directement des nombreuses rencontres du Christ avec les femmes et les hommes de Palestine.
La « doctrine » c’est maintenant le discernement, selon la logique de la miséricorde, c’est la rencontre de la vraie vie des personnes, et la mise en valeur des « semences de vie » qui y sont déjà présentes.

Alors, oui, bonne nouvelle pour tous : des cheminements pour un retour possible aux sacrements se sont mis en place pour ceux qui souhaitent les emprunter d’un cœur droit et sincère. Ils sont aidés dans leur discernement personnel et pastoral par la communauté et son pasteur. C’est une grande joie pour la personne qui se sent intégrée, pour les accompagnateurs qui ont vu l’action de l’Esprit se déployer et pour toute la communauté qui peut accueillir à nouveau ce frère ou cette sœur au repas du Seigneur.

Je m’adresse à vous tous pour que vous alliez porter cette bonne nouvelle d’Amoris laetitia :
« Nul ne peut être condamné pour toujours car ce n’est pas la logique de l’Évangile. »

Équipe d’accompagnement des personnes divorcées, engagées dans une nouvelle union.
SEDIRE (Séparés Divorcés Remariés) du Diocèse de Lille

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Info

Notes :
Dans la situation particulière des personnes divorcées engagées dans une nouvelle union, ce changement de pratique est bien défini dans la lettre pastorale des évêques argentins que le pape a salué en disant qu’il n’y avait pas d’autres interprétations possibles et qu’il a reconnu comme « magistère authentique de l’Église catholique » dans le rescrit pontifical du 5 juin 2017.

Séparés Divorcés Remariés du diocèse de Lille
Publié: 01/03/2022