La synodalité, chemin de l’Église du troisième millénaire

Présentation et commentaires du document de la la Commission théologique internationale « La synodalité dans la vie et la mission de l’Église »

Si tout le monde a déjà plus ou moins entendu parler des conciles et des synodes la « synodalité » est une nouveauté, en termes de vocabulaire. Le mot, formé sur l’adjectif synodal, à l’aide du suffixe « té », exprime la qualité de ce qui est synodal [1]. Ce concept est au cœur de l’Eglise – Peuple de Dieu composée de tous les baptisés, devenus Fils de Dieu dans l’égalité. La synodalité exprime leur démarche commune, le droit et la nécessité de la participation de tous les baptisés, selon leurs charismes, leurs compétences, à la mission de l’Eglise.

Dès 2015, à l’occasion du cinquantenaire de l’instauration du synode des évêques par Paul VI, le pape François déclarait : « Le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire » et il n’a cessé de développer et mettre en pratique ce concept. Ainsi, dès la convocation du premier synode des évêques de son pontificat (sur le thème de la famille), François avait créé la surprise de beaucoup en invitant tous les baptisés, et non seulement les évêques, à faire connaître leurs attentes et proposition à Rome pour contribuer à la préparation du synode. Il introduisait dans les faits l’écoute du sens de la foi des fidèles et une dimension pratique du sacerdoce commun des baptisés énoncés par Vatican II mais qui n’avaient pas bénéficié des mêmes suites que la collégialité épiscopale [2]. Cette ouverture est maintenant codifiée au plan juridique. Et la synodalité sera le thème du prochain synode des évêques à Rome, en 2022.

Le temps est venu – et il est grand temps ! – de reconnaître des concepts dont le vocabulaire ne figure pas dans les Ecritures mais qui en sont au cœur. Il en est de « la personne », la « dignité », la « liberté et la responsabilité », l’« égalité » qui sont aux fondements de l’anthropologie chrétienne, et maintenant de la « synodalité ». Ces mots et ce qu’ils signifient maintenant sont les fruits de l’histoire, et plus spécialement de la réflexion philosophique et de l’approche scientifique qui se sont faites dans un contexte souvent conflictuel (réforme, lumières, révolutions) avec l’Église, ce qui l’a conduite à les reconnaître et surtout les mettre en pratique avec un certain retard. Règne encore dans l’Eglise – insidieusement – le système des castes, formulé par Pie X : « Cette Eglise est par essence une société inégale, c’est à dire une société comprenant deux catégories de personnes, les pasteurs et le troupeau, ceux qui occupent un rang dans les différents degrés de la hiérarchie et la multitude des fidèles. Et ces catégories sont tellement distinctes entre elles que dans le corps pastoral seul résident le droit et l’autorité nécessaires pour promouvoir et diriger tous les membres vers la fin de la société ; quant à la multitude, elle n’a pas d’autre devoir que de se laisser conduire et, troupeau docile, de suivre ses pasteurs. » [3] Vivant dans ce contexte de cléricalisme depuis notre naissance, nous y sommes habitués, devenus insensibles, ou considérant la chose soit inévitable, soit allant de soi. Cet état de choses, plus ou moins nuancé selon la personnalité des uns et des autres, ne permet pas de marcher et de construire ensemble. C’est pourquoi, le pape François, dans le sillage du concile, appelle la synodalité comme la figure émergeant de l’Evangile et qui doit être le mode de vie de l’Eglise du 3e millénaire.

Cela demande que ses fondements dans les Écritures soient montrés et que soit développée sa théologie qui repose sur le sacerdoce baptismal et le sensu fidei de tous les baptisés selon le concile Vatican II. Dans ce contexte, le travail de la Commission théologique internationale (CTI), publié en 2018 sous le titre « La synodalité dans la vie et dans la mission de l’Eglise », est bienvenu. Ce document propose aussi « quelques orientations pastorales sur les implications qui en résultent pour la mission de l’Église ». C’est donc une base incontournable. J’en ferai ici une lecture commentée [4].

Le premier chapitre brosse le déploiement historique de la Révélation au travers des Ecritures et de l’histoire de l’Église, en particulier dans sa période patristique, et met ainsi en pleine lumière l’enracinement de la figure synodale de l’Église.
Dans le deuxième chapitre, sont proposés les fondements théologiques de la synodalité en conformité avec l’ecclésiologie de Vatican II, en articulation avec la perspective du peuple de Dieu pèlerin et missionnaire et le mystère de l’Église communion.
Sur cette base, les troisième et quatrième chapitres offrent quelques orientations pastorales : le troisième chapitre, en se référant à la mise en œuvre concrète de la synodalité à divers niveaux, dans l’Église particulière, dans la communion entre les Églises particulières d’une région, et dans l’Église universelle. Le quatrième exprime la conversion spirituelle et pastorale, et le discernement communautaire et apostolique qui sont nécessaires pour une authentique expérience de l’Église synodale, et ses effets positifs tant sur le chemin œcuménique que sur l ‘Eglise dans le monde.

La synodalité dans l’Ecriture, la Tradition et l’histoire

Le document récapitule la naissance et l’émergence du Peuple de Dieu (n° 11-14) dans la ligne de la constitution sur l’Église Lumen gentium, puis le dessein du Père, accompli par Jésus dans la puissance de l’Esprit (n° 15-18). Il est intéressant de noter que « le Nouveau Testament fait usage d’un terme spécifique [5] (ἐξουσία) pour exprimer le pouvoir que Jésus a reçu du Père et qu’il exerce sur toutes les créatures [6] dans la puissance de l’Esprit Saint. Ce pouvoir consiste à communiquer la grâce qui fait de nous des ‘enfants de Dieu’(voir )... En vertu du baptême, tous les membres du peuple de Dieu participent à ce pouvoir... » car, « ayant reçu ‘l’onction du Saint-Esprit’ (), ils sont enseignés par Dieu () et ‘introduits dans la vérité tout entière’ () » [7] ( n° 17). « Le pouvoir, l’autorité, du Seigneur ressuscité s’exprime dans l’Église au moyen de la pluralité des dons spirituels ou des charismes que l’Esprit Saint distribue au sein du Peuple de Dieu pour l’édification de l’unique corps du Christ. » (n° 18)

« Les Actes des apôtres nous livrent des moments importants mous permettant de découvrir la synodalité : moments où le peuple de Dieu est appelé à exercer une forme communautaire de la volonté du Seigneur ressuscité (cf  ;  ;  ;  ; ). Le plus important est sans doute le concile de Jérusalem ( et ) qui est un évènement typiquement synodal. La commission théologique estime que « le déroulement du concile de Jérusalem montre de façon vivante le chemin du peuple de Dieu comme une réalité ordonnée et articulée où chacun a une position et un rôle spécifique à jouer ». La CTI conclut : « Le concile de Jérusalem, en face d’un défi décisif pour l’Église des origines, donne à voir en acte la méthode de discernement communautaire et apostolique qui est l’expression de la nature même de l’Église, mystère de communion avec le Christ dans le Saint Esprit. » (n° 19-22) [8] Il a un caractère « exemplaire et normatif » (n° 42). Ceux qui disent que la synodalité est déjà un fait dans nos paroisses et diocèses peuvent-ils citer des instances où la communauté joue un rôle analogue ?

Bien que la CTI ne les cite pas, je pense qu’on peut évoquer aussi la synodalité dans l’envoi des apôtres en groupes. Luc écrit : « ... parmi les disciples le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux » (). On peut aussi évoquer Paul avec Barnabé ou Marc mais aussi Jude et Silas (). Pourquoi ces « envois groupés » ? Peut-être pour la compagnie et l’entraide mutuelle mais plus probablement pour pallier les limites des uns et des autres, associer les charismes. De même, on parle des « lettres pauliniennes » mais Paul prenait soin de mentionner les auteurs ou signataires associés. Ainsi, par exemple, ce sont Paul et Sosthène qui s’adressent aux chrétiens de Corinthe dans la première lettre, Paul et Timothée dans la deuxième.
Cet exercice de la synodalité exprime et permet à la diversité de rester dans l’unité, en communion au Christ.

Le document étudie ensuite les témoignages des Pères et la Tradition au premier millénaire (n° 24-30) et déclare : « La synodalité s’est présentée dès le commencement comme la garantie et l’incarnation de la la fidélité créative de l’Église à son origine apostolique et à sa vocation catholique » (n° 24). C’est le rôle de l’episcopos de veiller à la fidélité au message reçu des apôtres et à la communion produite et manifestée dans les communautés par l’eucharistie présidée par l’évêque. Le document cite une belle formule de Cyprien de Carthage (3e siècle) : Si, « ...dans l’Église particulière, rien ne se fait sans l’évêque, il est également vrai que rien ne se fait sans votre conseil (des prêtres et des diacres) et sans le consentement du peuple. » Devant cette évocation des prêtres et diacres, conseils de l’évêque [Ac 15 en ses paragraphe 20-22 auquel le lecteur peut se (…)" id="nh9">9], gardons nous d’une rétroprojection qui laisserait penser que l’organisation institutionnelle et cléricale telle que nous la connaissons était déjà en place au 3e siècle. Rappelons nous d’abord que presbuteros signifie « ancien » ; ensuite que les prêtres – et par contre coup les laïcs – ne sont apparus que progressivement au 3e siècle.

Par la suite, avec la croissance du nombre des communautés, des métropolites sont apparus qui sont les évêques des métropoles (n° 26-27). Je ne retiens pas les notions de prééminence ni de primauté qui dépendent largement de la démographie et de la structure politique (parallèle à la mono- puis la bicéphalie de l’empire). Plus important est le souci de la communion entre ces communautés qui se manifeste par des délibérations communes en conciles et synodes (ces termes, fonction de leur étymologie grecque ou latine seront souvent utilisés, a posteriori, en fonction de l’étendue territoriale plus ou moins grande des assemblées). Le souci d’unité était également profane et politique comme en témoigne la convocation du premier concile œcuménique par l’empereur Constantin (Nicée, 325) et cette intrication du religieux et du politique et/ou les avatars de la primauté du spirituel et du profane, se poursuivra durant les deux millénaires.

En bref, au premier millénaire, les synodes locaux se réfèrent à la tradition apostolique et apparaissent marqués dans leurs procédures par le contexte culturel dans lequel ils se déroulent. « Dans le cas du synode d’une Église locale, y prend part, en principe, la communauté avec tous ses composants, dans le respect des rôles respectifs. Dans les synodes provinciaux, les participants sont les évêques des diverses Églises, mais des prêtres et des moines peuvent aussi être invités à y offrir leur contribution. Il ne faut pas ignorer le rôle des empereurs et autres monarques et/ou leurs représentants dans la convocation, le déroulement et les suites des conciles (n° 32).

Après la séparation des Églises de Rome et de Constantinople, puis le passage de Constantinople aux mains des musulmans, les pratiques se différencièrent avec des synodes permanents en Orient (et qui perdurent), tandis que, dans l’Eglise latine la primauté du siège de Rome et la papauté s’affirment définitivement (n° 31-35).

Il faut mentionner une illustration exceptionnelle de synodalité exercée par le concile de Constance (1414-1418). Il mit fin au schisme d’Occident et à la revendication papale exercée par 3 prétendants à la fois (n° 34). Cet évènement a nourri le conciliarisme qui estimait l’autorité des conciles supérieure à celle des papes. L’autorité et les rôles respectifs des papes et des conciles sont restés en rivalité jusqu’aux conciles Vatican I et Vatican II.

Dans tout ce temps, les oubliés de la synodalité sont les laïcs ! « Les synodes diocésains et provinciaux célébrés à partir du concile de Trente n’avaient pas pour objectif, selon la culture du temps, l’implication active de tout le Peuple de Dieu – la congregatio fidelium –, mais de transmettre et de mettre en pratique des normes et des dispositions (n° 35).

Par contre, les communautés ecclésiales issues de la réforme ont promu une pratique synodale de forme différente, liée à leur rejet des clercs de tout grade. Chez les luthériens, le gouvernement synodal de la communauté ecclésiale, auquel participent un certain nombre de fidèles en vertu de leur sacerdoce commun baptismal, est considéré comme la structure la plus conforme à la vie de la communauté. Tous les fidèles sont appelés à élire les pasteurs et veiller à la fidélité évangélique. La pratique synodale est une constante de la communion anglicane à tous les niveaux : local, national et international. Il est à noter que la distinction entre le pouvoir législatif (propre aux synodes auxquels participent toutes les composantes du peuple de Dieu) et le pouvoir exécutif (propre aux évêques) [10] n’est pas à comprendre comme une séparation mais plutôt comme la synergie entre le charisme et l’autorité personnelle des évêques, d’une part, et le don du Saint Esprit répandu sur toute la communauté, d’autre part (n° 36).

Chez les catholiques, après l’ultramontanisme du 19e siècle, et la déclaration de l’infaillibilité pontificale par le concile Vatican I, il faudra du temps pour que la perception des requêtes de la conscience moderne qui veut la participation de tous les citoyens aux affaires publiques conduise à certaines pratiques synodales. Celle-ci sera d’abord accordée aux les évêques. Leur « collégialité » sera consacrée par Vatican II et Paul VI organisera leur réunion en synode (1965). Après Vatican II, seront réactivées des assemblées locales, d’abord cléricales, puis ouvertes à des laïcs. Toutefois, l’encadrement canonique des synodes diocésains est tel qu’ils ne sont souvent qu’une célébration stimulatrice des bonnes volontés a priori approbatives, plutôt qu’un lieu d’écoute et de débats et, en aucun cas, de gouvernement.

Au total, malgré heurs et malheurs, la synodalité apparaît bien comme une dimension constitutive de l’Église. La synodalité se manifeste dans l’Église et la configure comme le peuple de Dieu en chemin.

Vers une théologie de la synodalité (chapitre II, n° 42 et suivants)

Ce chapitre traite des fondements et contenus de la synodalité à la lumière de l’ecclésiologie de Vatican II.

Le peuple de Dieu, qui est l’Église, participe par tous ses membres, de façon « responsable et ordonnée au discernement et à la mise en œuvre de la mission. L’exercice de la synodalité concrétise, en fait, la vocation de la personne humaine à vivre la communion qui se réalise par le don sincère de soi-même, dans l’union à Dieu et dans l’unité avec les frères et sœurs dans le Christ. » (n° 43)

« Le don du Saint-Esprit, un et le même chez tous les baptisés, se manifeste sous de multiples formes : l’égale dignité des baptisés ; la vocation universelle à la sainteté ; la participation de tous les fidèles à la fonction sacerdotale, prophétique et royale de Jésus-Christ ; la richesse des dons hiérarchiques et charismatiques ; la vie et la mission de chaque église locale. » (n° 46)

« L’eucharistie représente et réalise de façon visible l’appartenance au corps du Christ et l’appartenance entre tous les chrétiens (). » (n° 47)

La synodalité de l’Église est le chemin que suit tout le peuple de Dieu jusqu’à la fin des temps, vers le Royaume (n° 49-51).

Elle s’exprime dans le caractère missionnaire de tout le Peuple de Dieu (n° 55).

Elle est l’expression de l’ecclésiologie de communion (n° 54-57). Lumen gentium exprime bien, sans le nommer, le caractère synodal de l’Église, « peuple de Dieu dont la hiérarchie cléricale est à son service, afin que la mission de l’Église s’accomplisse en conformité au dessein divin du salut... » (n° 54). Ainsi, « la vie synodale est le témoignage d’une Église constituée de sujets libres et divers, unis entre eux dans la communion... » (n° 55) et qui s’exprime par le sens infaillible de la foi (sensus fidei), manifestation de l’Esprit Saint (n° 56).

Aussi, contrairement au système monarchique dans lequel tout vient d’en haut et se répercute vers le bas, le pape François esquisse l’Église synodale comme une pyramide inversée où tout vient d’en bas. Ce n’est pas seulement une image mais un mouvement qu’il a initié dès sa première convocation du synode des évêques en appelant tous les chrétiens à faire remonter leurs attentes vers leurs évêques et Rome. On se souvient de cette invitation à l’occasion du synode sur la famille. Plus d’un a été étonné, qui s’attendait à seulement à dispenser la « pastorale de la famille ». Cette pyramide renversée, place naturellement Pierre et ses successeurs à la base, comme une fondation sur le rocher, la pierre () et elle place les plus grands au niveau de serviteurs (). Ils ne devraient avoir, comme signe distinctif, ni maroquin ni chasuble brodée mais un tablier comme en portait Jésus pour laver les pieds des disciples ().

La synodalité de l’Église-communion s’exprime aussi dans le lien permanent de l’Église universelle et des Églises particulières qui doit être « comme une inhabitation mutuelle de l’universel et du local dans l’unique Eglise du Christ… », une union inséparable dans laquelle circule sans cesse l’esprit d’amour, union dans laquelle la communion trinitaire rencontre son image ecclésiale (n° 60).

La synodalité dans la tradition de la communion apostolique (n° 62-66) exprime le caractère de sujet actif de tous les baptisés et, en même temps, le rôle spécifique du ministère épiscopal en communion collégiale et hiérarchique avec l’évêque de Rome. Ainsi, « la synodalité implique l’exercice du sensus fidei des fidèles (tous), le ministère de direction du collège des évêques chacun avec son presbyterium (quelques uns) et le ministère d’unité de l’évêque et du pape (un) » (n° 64). La formule est belle, c’est un beau programme. Il reste à le réaliser ! C’est pourquoi, prenant, sans doute, en compte des lacunes criantes et des besoins importants, la CTI estime que « le renouveau de la vie synodale de l’Église exige de mettre en œuvre des procédures de consultation de tout le peuple de Dieu ». Reprenant un de ses précédents documents, sur le sensu fidei, elle rappelle que « la pratique de consulter les fidèles n’est pas nouvelle dans la vie de l’Église. Dans l’Église au moyen-âge, on utilisait un principe du droit romain : « Ce qui concerne tout le monde doit être traité et approuvé par tous. » Et, « dans les trois domaines de la vie de l’Église (foi, sacrements et gouvernement), la tradition joignait à une structure hiérarchique un régime concret d’association et d’accord considéré comme une pratique apostolique » [11].

Trois commentaires :

  1. Après cette citation, la CTI, ajoute dans son texte sur la synodalité : « Cet axiome ne doit pas se comprendre au sens du conciliarisme à un niveau ecclésiologique, ni du parlementarisme à un niveau politique. Il aide plutôt à penser et à exercer la synodalité au cœur de la communion ecclésiale. »
  2. Dans le document sur le sensus fidei, la CTI poursuivait, en posant une vraie et grave question : « Des problèmes surgissent lorsque la majorité des fidèles demeurent indifférents aux décisions doctrinales ou morales qu’a prises le magistère, ou lorsqu’ils les refusent absolument. Ce manque de réception peut être le signe d’une faiblesse dans la foi ou d’un manque de foi de la part du peuple de Dieu, dû à l’adoption insuffisamment critique de la culture contemporaine. Mais dans certains cas, cela peut être le signe que certaines décisions ont été prises par les autorités sans que celles-ci aient pris en compte comme elles l’auraient dû l’expérience et le sensus fidei des fidèles, ou sans que le magistère ait suffisamment consulté les fidèles [12].
  3. Le moyen-âge féodal est derrière nous mais, paradoxe et ironie de l’histoire, les trois domaines de la vie de l’Église que sont l’enseignement, la sanctification et le gouvernement, sont aujourd’hui souvent présentées comme à l’évidence, inséparables et l’apanage de l’évêque et des prêtres qui n’ont pas à justifier leur usage. L’ancrage de cette trilogie est léger et sa théologie récente. Son utilisation ecclésiologique, comme l’écrit A. Borras, a « l’avantage de suggérer les trois facettes de l’être unique du Christ autant que de son ministère, puis de dire l’intégralité de la mission de l’Eglise et des fidèles qui en font partie ». Il cite le canon 204 § 1 [13] qui énonce que les baptisés, devenus tous membres de Jésus-Christ, prêtre, prophète et roi, participent à sa triple fonction. Si l’évêque (ou le curé, chacun dans son Église et communauté locale) en a la responsabilité principale, rien ne dit qu’il doit en assumer la totalité ni l’assumer seul. Ces trois charges s’intriquent mutuellement mais on peut les distinguer, ce qui autorise une implication particulière et de niveau varié dans l’une ou l’autre d’entre elles, selon les charismes de chacun et le cours de la vie. De fait, on rencontre - peut-être pas assez souvent - des laïcs qui catéchisent, enseignent, donnent des retraites, font des accompagnements spirituels, produisent des commentaires des Écritures, et participent à l’exercice de la charge pastorale. Mais, il n’est pas fréquent qu’ils exercent ou partagent une responsabilité à hauteur de leurs compétences. Des personnes qui sont disposées à se mettre au service de l’Évangile au travers de l’institution ecclésiale sont réduits à la passivité silencieuse ou à la revendication qui ne peut se manifester que dans l’espace public [14].

La CTI poursuit avec la participation et l’autorité dans la vie synodale de l’Église. Nous entrons dans là le vif du sujet pratique et des réponses possibles aux situations évoquées ci-dessus (n° 67-70).

La CTI affirme d’emblée : « Une Église synodale est une Église de participation et de coresponsabilité. » Il s’agit d’articuler ensemble la participation de tous selon les dons variés reçus de l’Esprit Saint et l’autorité des pasteurs. Celle-ci est un don spécifique pour l’édification de tout le corps. Cette autorité ne provient ni d’une délégation ni d’une représentation du peuple de Dieu (n° 67). La synodalité n’est pas une démocratie. Mais, selon J.-M. Donégani, on peut la considérer comme « l’esquisse d’une démocratie non pas procédurale mais substantielle qui peut apparaître comme un modèle de gestion et de figuration politiques surmontant la crise native et permanente de la représentation » [15].

L’autorité des pasteurs ne doit pas méconnaître l’importance des avis exprimés dans les assemblées (synodes et divers conseils). En effet, « les membres du peuple de Dieu qui y participent répondent à la convocation du Seigneur, écoutent de façon communautaire ce que l’Esprit dit à l’Église à travers la parole de Dieu qui résonne dans sa situation actuelle et interprètent les signes des temps avec les yeux de la foi » (n° 68).

Le canon 209 § 2 établit que « les fidèles ont la liberté de faire connaître aux pasteurs de l’Église leurs besoins surtout spirituels, ainsi que leurs souhaits ». La CTI invite donc les pasteurs « à écouter avec attention les vœux (vota) des fidèles [16]. Les laïcs peuvent éventuellement parler, quand on les y invite, mais il n’y a pas d ‘assemblée où ils aient une voix décisionnelle (suffrage).

Quant à « la fonction de gouvernement propre aux pasteurs », la CTI reprend les principes posés pour ordonner, d’abord, les relations entre les conciles et le pape (éviter le conciliarisme), puis entre le collège des évêques et le premier d’entre eux (expression nouvelle du même problème). Elle propose de distinguer d’une part « le processus en vue d’élaborer une décision (decision-making) qui doit se faire « au moyen d’un travail commun de discernement, consultation et coopération et, d’autre part la prise de décision pastorale (decision-taking). Elle conclut qu’« un exercice adéquat de la synodalité doit contribuer à mieux articuler le ministère de l’exercice personnel et collégial de l’autorité apostolique avec l’exercice synodal du discernement de la part de la communauté » (n° 69). Comment rendre « adéquat » cet exercice ? Il faut se référer à la constitution apostolique Episcopalis communio que le pape François a donnée parallèlement au document de la CTI. Sans modifier le droit canonique, il indique dans un préambule l’esprit qui doit présider à ces démarches et édicte quelques règles formelles.

En résumé, au vu des sources normatives et des fondements théologiques traités aux chapitres 1 et 2, la CTI estime qu’« il est possible d’esquisser une description précise (sic) de la synodalité comme dimension constitutive de l’Église ».

« La synodalité désigne avant tout le style qui doit s’exprimer dans la façon ordinaire de vivre et d’œuvrer de l’Église. » Ce modus vivendi et operandi se réalise à travers l’écoute communautaire de la parole et de la célébration de l’eucharistie, la fraternité de la communion et la responsabilité partagée, et la participation de tout le peuple de Dieu, à ses différents niveaux et dans la distinction des divers ministères et rôles, à la vie et à la mission de l’Église.

« La synodalité désigne, en outre, les structures et les processus ecclésiaux dans lesquels la nature synodale de l’Église s’exprime au niveau institutionnel » (n° 70). Mais c’est bien là que le bât blesse car, de fait, les modes de nomination ou désignation conduisent - sauf rares exceptions - à retenir dans ces assemblées uniquement ceux qui sont « bien dans le moule » et ne sont pas susceptibles de déranger.

Néanmoins, le 3e chapitre, intitulé « Mise en œuvre de la synodalité : sujets, structures, processus et événements synodaux » recense à grands traits, ce qui est actuellement prévu par le droit canonique pour en mettre en évidence la signification et les potentialités et lui donner un nouvel élan, en discernant, en même temps, les perspectives théologiques pour un développement approprié.

On répète que « le peuple de Dieu tout entier est concerné par sa vocation synodale fondamentale » et, puisque les laïcs forment l’immense majorité du peuple de Dieu, « leur participation s’avère essentielle ». Il ne faut certainement comprendre l’adjectif “essentiel” comme important mais plutôt comme un caractère constitutif de la nature constitutive du peuple de Dieu.

Le document cite alors le pape François : « Il est donc nécessaire de surmonter les obstacles représentés par le manque de formation et d’espaces reconnus où les fidèles laïques puissent s’exprimer et agir par une mentalité cléricale qui court le risque de les tenir en marge de la vie ecclésiale » [17] (n° 73).

Le pape François, dans sa constitution Episcopalis communio codifie le processus de consultation de tous (qu’il avait mis en œuvre dès le début de son pontificat lors du synode sur la famille) : « Dans chaque Église particulière, les évêques organisent la consultation du peuple de Dieu en s’appuyant sur les organismes de participation prévus par le droit, sans exclure toute autre modalité qu’ils jugent opportune » (art. 6 § 1). De plus « le droit des fidèles reste entier afin d’envoyer directement leur contribution, individuellement ou collectivement, au Secrétariat général du synode des évêques » (art. 7 § 2) [18].

Le texte continue logiquement par la nécessité de « mettre en valeur de façon résolue le principe de co-essentialité entre les dons hiérarchiques et les dons charismatiques dans l’Église » (n° 74). Principe abstrait et ardu, mais il s’agit seulement, ici, des charismes des « communautés de vie consacrée, des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles » (n° 74), et ceux des théologiens (n° 75).

Puis, la CTI reprend des éléments du discours du pape pour le 50e anniversaire du synode des évêques : « La dimension synodale de l’Église doit s’exprimer au moyen de la mise en œuvre et de la direction des processus de participation et de discernement, capables de manifester le dynamisme de communion qui inspire toutes les décisions ecclésiales » sous la conduite du « Saint-Esprit et la fidélité à la doctrine de l’Église » et en même temps s’ouvrir « à la création de structures nouvelles » (n° 76).

Ensuite, le document passe en revue les différents niveaux de la vie ecclésiale. Il s’agit surtout de rappels et je passe vite.

À propos de la place des synodes dans les Églises particulières, il insiste sur la participation de tous, mise en œuvre à travers la consultation dans le processus de préparation des synodes, afin de réunir toutes les voix qui sont l’expression du peuple de Dieu (n° 79). Il faut observer que, si la part des chrétiens non pratiquants est réduite mais existante dans ces préparations (et fonction des moyens mis en œuvre pour les y inviter), elle est nulle au niveau des assemblées synodales qui, elles-mêmes ne reflètent pas la proportion des divers types et courants de « pratiquants » (par « pratiquants », comprenez ceux qui vont à la messe). Après avoir rappelé les différents « conseils diocésains et paroissiaux et, compte tenu de leurs constitutions et fonctionnement, la CTI estime nécessaire de revoir la norme canonique qui, actuellement, suggère seulement la constitution du conseil pastoral paroissial afin de la rendre obligatoire. » Mais elle n’aborde ni les modalités de désignation des conseillers ni la possibilité de délibérer et de décider ; et pourtant, ne s’agit-il pas du chemin à prendre ensemble ? C’est aussi ce que signifie M. Fassier, qui estime nécessaire pour qu’un système « bien intégré par une mémoire commune, un corpus commun, des pratiques communes, un magistère universel s’imposant à tous », ne devienne pas un système clos, c’est à dire momifié, fossilisé, mort, « il est nécessaire de poser la question de la place institutionnelle d’une tierce instance ». [19]

Au niveau régional, la CTI rappelle le rôle particulier des Églises fondées par les apôtres ou leurs proches et que reflètent actuellement les provinces ecclésiastiques, avec à leur tête, les archevêques, métropolites et autres patriarches. Du même esprit procèdent les conférences épiscopales et l’on sait que le pape François souhaite qu’elles soient un lieu d’expression et de décision (n° 89 et suivants).

Quant à la synodalité au niveau de l’Église universelle, elle s’exprime au travers des conciles œcuméniques et des synodes des évêques, una cum Patribus selon la formule de promulgation des documents de Vatican II utilisée par Paul VI et exprimée plus simplement par François, lors du cinquantenaire des synodes de évêques : « Le pape ne se trouve pas, tout seul, au dessus de l’Église, mais en elle comme baptisé parmi les baptisés, et dans le collège épiscopal comme évêque parmi les évêques, appelé en même temps (…) à guider l’Église de Rome qui préside dans l’amour à toutes les Églises. » (n° 95).

Sur ces bases, le chapitre IV intitulé « la conversion en vue d’une synodalité renouvelée » nous oriente vers l’avenir

Il ne s’agit plus des structures synodales mais de l’exercice de la synodalité, lequel nécessite, comme le répète le pape François une conversion « des mentalités, des attitudes, des pratiques et des structures » qui ne « maintienne pas les fidèles laïques en marge des décisions » (n° 104).

« La conversion pastorale pour l’actualisation de la synodalité exige de dépasser certains paradigmes encore souvent présents dans la culture ecclésiastique parce qu’ils expriment une vision de l’Église qui n’est pas renouvelée par l’ecclésiologie de communion. Parmi ceux-ci : la concentration de la responsabilité de la mission dans le ministère des pasteurs ; une appréciation insuffisante de la vie consacrée et des dons charismatiques ; une faible valorisation de la contribution spécifique et qualifiée des fidèles laïques, y compris des femmes, dans leurs domaines de compétence » (n° 105).

La CIT propose ensuite quelques lignes directrices fondamentales (n° 106) reproduites ici in extenso :
a) La mise en œuvre, à partir de l’Église particulière et à tous les niveaux, de la circularité entre le ministère des pasteurs, la participation et la co-responsabilité des laïcs, les impulsions venant des dons charismatiques, selon la circularité dynamique entre « un », « quelques-uns » et « tous » ;
b) L’intégration de l’exercice de la collégialité des pasteurs et de la synodalité vécue par tout le Peuple de Dieu comme expression de la communion entre les Églises particulières et l’Église universelle ;
c) L’exercice du ministère pétrinien d’unité et de gouvernement de l’Église universelle par l’évêque de Rome dans la communion avec toutes les Églises particulières, en synergie avec le ministère collégial des évêques et le cheminement synodal du peuple de Dieu ;
d) L’ouverture de l’Église catholique vers les autres Églises et communautés ecclésiales dans un engagement irréversible à cheminer ensemble vers la pleine unité, dans la diversité réconciliée des traditions respectives ;
e) La diaconie sociale et le dialogue constructif avec les hommes et les femmes de diverses confessions religieuses et convictions, pour réaliser ensemble une culture de la rencontre.

Il s’agit d’un vaste programme pour une Eglise-communion, qui concerne tout le peuple de Dieu dans une co-responsabilité à tous les niveaux entre les « pasteurs » et les laïcs dont on peut penser qu’elle mettrait fin au cléricalisme et ses dégâts, à condition que les laïcs co-responsables ne soient pas choisis pour leur docilité.

Peut-on penser que l’expression « à tous les niveaux » inclut les finances et l’élaboration des budgets ? Considération matérielle et grossière, diront certains, mais pourtant nécessaire. En France, au moins, depuis la création des associations cultuelles, c’est bien le domaine ecclésial le moins synodal qui soit. Pourtant, il n’y a pas de projet pastoral qui ne nécessite de budget. Certes, les économes sont souvent des laïcs mais ils établissent les comptes, et, même s’ils participent aux choix budgétaires, ils manquent d’indépendance (vis à vis de leur employeur) et de représentativité (vis à vis des fidèles).

Un tel programme demande une conversion à la spiritualité de communion dans laquelle chacun « vit et chemine avec ses frères et sœurs comme un sujet responsable et actif dans l’unique mission du peuple de Dieu » (n° 107), conformément au « sacerdoce baptismal commun ». L’autre fondement que requiert l’esprit synodal est le « sensus fidei » [20].

L’eucharistie est le paradigme et la source de cette spiritualité de communion. En effet elle débute par l’invocation de la Trinité (communion parfaite de trois personnes distinctes), se poursuit par la confession de notre condition pécheresse et le rappel de la miséricorde divine (demande de pardon réciproque et réconciliation nécessaires), l’écoute de la parole (préalable à l’écoute des uns les autres), le repas eucharistique partagé formant l’unité du corps à partir de la multitude des membres et leur diversité ; la mission enfin : « Allez... » (n° 109)

Une Eglise synodale est « à l’écoute » : « chacun à l’écoute des autres et tous, à l’écoute de l’Esprit Saint » (n° 110-112) ; à l’« écoute de Dieu jusqu’à entendre avec lui le cri du peuple ; écoute du peuple, jusqu’à y respirer la volonté à laquelle Dieu nous appelle » [21], et d’être prêt à recueillir ce qui, dans les positions des autres, est suggéré par le même Esprit « pour le bien commun » (cf. ) (n° 111-114).

L’appel que Dieu fait entendre dans une situation historique déterminée (les signes des temps) demande, pour être reconnu un discernement (pas seulement personnel mais communautaire). L’exercice du discernement nécessite de se former à ses principes et méthodes. Il doit se réaliser avec humilité dans un espace de prière, de méditation, de réflexion et d’étude, nécessaire pour entendre la voix de l’Esprit.

Il est donc grand temps de pallier l’absence ordinaire de lieux d’expression des fidèles laïcs dans l’institution ecclésiale ; de confirmer l’importance primordiale, à tous les niveaux de l’Église, du ministère de l’unité, au service de la communion dans les différences.

La synodalité, ainsi comprise et mise en pratique, ne peut qu’avoir aussi des conséquences œcuméniques positives car elle reflète le mystère de la vie trinitaire de Dieu, comme ce qui unit tout ceux qui sont baptisés dans les diverses Églises et communautés ecclésiales. Un consensus sur cette vision de l’Église est exprimé en commun tant avec les orthodoxes qu’avec les réformés, ce qui « permet de centrer l’attention, avec sérénité et objectivité, sur les importants nœuds théologiques qui demandent encore à être dénoués, en premier lieu la question des ministères et plus particulièrement la relation entre d’une part la participation à la vie synodale de tous les baptisés, et d’autre part l’autorité propre des pasteurs qui, selon la théologie catholique classique, provient d’un charisme spécifique conféré sacramentellement.

Il s’agit en second lieu de l’interprétation de la communion entre les Églises locales et l’Église universelle, exprimée à travers la communion entre leurs pasteurs et l’évêque de Rome, avec la détermination de ce qui relève d’une légitime pluralité des formes sous lesquelles la foi s’exprime dans les diverses cultures [22], et de ce qui appartient à son identité immuable et à son unité catholique (n° 117)... ». Dans cet esprit, « catholique » doit être compris comme « universelle » et non pas « romaine ».

« C’est dans cet horizon de la synodalité, en fidélité créative au depositum fidei et en cohérence avec le critère de la hiérarchie veritatum, que peut se faire « l’échange des dons » par lequel il est possible de s’enrichir mutuellement sur le chemin vers l’unité. » (n° 117)

En élargissant à la fraternité et la solidarité fondamentale du genre humain, « le chemin synodal du peuple de Dieu se révèle une école de vie pour acquérir l’éthos nécessaire à la pratique d’un dialogue avec tous, » et de « la promotion d’une culture de la rencontre et de la solidarité, du respect et du dialogue, de l’inclusion et de l’intégration, de la gratitude et de la gratuité » (n° 118).

La CTI conclut son travail (n° 120) par une citation du pape François qui mérite effectivement réflexion puis action : « Marcher ensemble est le chemin constitutif de l’Église ; le code qui nous permet d’interpréter la réalité avec les yeux et le cœur de Dieu ; la condition pour suivre le Seigneur Jésus. » [23]

[1Selon l’étymologie : aller, cheminer, ensemble ; pour d’autres entrer ensemble dans une maison.

[2Certes en 1980 déjà, en vue du synode convoqué par Jean-Paul II et qui avait pour thème « Les tâches de la famille chrétienne dans le monde d’aujourd’hui » on vit circuler un questionnaire. Mais pas à l’échelle universelle car l’initiative n’était pas romaine ; elle venait de l’épiscopat français.

[3Pie X, Encyclique Vehementer nos, 11/02/1906.

[4Les citations du document seront indiquées par le n° du paragraphe entre parenthèses.

[5Le mot « ἐξουσία » qui signifie : autorité, capacité, pouvoir. Voir l’article connexe « autorité et pouvoir ».

[6En dehors l’humanité, il y a aussi de nombreuses créatures. Faut-il rapprocher ce terme de  ?

[7C’est le fondement du « sensus fidei », le sens de la foi.

[8La CTI commente Ac 15 en ses paragraphe 20-22 auquel le lecteur peut se référer.

[9La CTI commente en ses paragraphe 20-22 auquel le lecteur peut se référer.

[10The anglican communion is synodically governed, but episcopally led.

[11Commission théologique internationale, Le sensus fidei dans la vie de l’Église n° 122, Cerf éd., (2014)

[12Ibid. n° 123.

[13Can. 204 - § 1. Les fidèles du Christ sont ceux qui, en tant qu’incorporés au Christ par le baptême, sont constitués en peuple de Dieu et qui, pour cette raison, faits participants à leur manière à la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ, sont appelés à exercer, chacun selon sa condition propre, la mission que Dieu a confiée à l’Église pour qu’elle l’accomplisse dans le monde.

[14Les revendications de certaines femmes peuvent avoir une odeur de cléricalisme, quand elles ne voient de reconnaissance ou de « promotion » que dans l’admission à l’état clérical. Elles expriment aussi une attitude « féministe » qui méconnaît les laïcs masculins.

[15DONEGANI Jean-Marie, « Représentation et incarnation. Approche politico-théologique de la synodalité en Occident », Recherches de Science Religieuse, 2019/2 (Tome 107), p. 225-244.

[16Vota signifié « vœux » et non pas vote, suffrage.

[17François, Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n° AAS 105 (2013) 1063-1064.

[18François, ibid.

[19Marc Fassier, Vers un changement de culture ecclésiale ?, Nouvelle revue théologique, 142 (2020) p. 412-24.

[20François, Discours à l’occasion de la commémoration du 50e anniversaire de l’institution du Synode des évêques, op. cité. Il reprend là un point de son "Discours à l’occasion de la veillée de prière en préparation au Synode sur la famille", 4 octobre 2014.

[21François, Discours à l’occasion de la commémoration du 50e anniversaire de l’institution du Synode des évêques, op. cité. Il reprend là un point de son Discours à l’occasion de la veillée de prière en préparation au Synode sur la famille, 4 octobre 2014.

[22- Incluant sans doute les différentes confessions chrétiennes et communautés ecclésiales.

[23François, Discours pour l’ouverture des travaux de la 70e assemblée générale de la Conférence épiscopale d’Italie (22 mai 2017).

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Bernard PAILLOT

Médecin cancérologue du CHU de Rouen, titulaire d’un master de théologie.
Coordinateur des sessions « Culture et foi », paroisse de Pleumeur-Bodou.

Publié: 01/12/2020