Potins du sacristain - Avril 2010

Voilà, vous êtes au bar de la Marine, où se trouve généralement le sacristain (il n’a que la place du village à traverser). Pas de chance ! Exceptionnellement, il n’est pas là ! C’est le patron du bar qui pourra nous répéter tout ce que le sacristain y a raconté ce mois-ci. Et puisque vous avez été nombreux à nous demander qui était le sacristain, vous pouvez le voir en photo au bas de cette page.

Oncle Pierre disait

« Dieu t’ennuie, dis-tu ?
Et si c’était toi qui t’ennuyais de Dieu ? »

Les hosties françaises à rude concurrence

Les moniales contemplatives, qui traditionnellement fabriquent en France les hosties, sont soumises, depuis quelques années, à rude concurrence. « Autrefois, il y avait un centre de production par diocèse. Maintenant, 35 monastères se partagent la production de 140 millions d’hosties par an, et 30 autres vivent aussi de leur commercialisation », et les ventes vont mal.

20 % de diminution en 2009, et 15 % en 2008. Des producteurs étrangers, notamment polonais, ont cassé le marché. Après un calcul très approximatif, à partir d’une estimation de la fréquentation dominicale (8 % de la population), le groupement en a conclu que sans doute à peine plus de la moitié du marché était approvisionné par les monastères français...

Pour certaines abbayes comme celles d’Ubexi ou Blauvac, ces ventes sont vitales pour la survie de la communauté. Une vidéo ("Les boulangères de Dieu") et un diaporama ("Tu te nourriras du travail de tes mains") ont été réalisés pour mettre en valeur leur production et l’importance qu’elle revêt pour leur équilibre : « C’est un travail vital, est-il expliqué, il ne faudrait pas qu’une concurrence mette en difficulté les monastères », et le diaporama se conclut par cette interpellation : « À propos, dans votre paroisse, les hosties proviennent-elles d’un monastère ? Renseignez-vous ! »

Le sacristain demande à tous ses confrères de se servir auprès des moniales, elles le méritent.

Bientôt des applaudimètres dans les églises en France

(*) Un beau niveau sonore de 85 dB en applaudissement
atteint lors de la messe de minuit à Noël
à la cathédrale de Luxembourg !

En cette Année des prêtres, la Conférence des Évêques de France demande aux diocèses de Saint-Brieuc, La Rochelle et Saintes, Cambrai, de mettre en place dans chaque église un sonomètre enregistreur à double fréquence et à stabilisation latérale. À la fin de chaque homélie, les participants à la messe devront applaudir ou siffler le sermon. Si après cinq sermons, la courbe enregistrant les sifflets est plus haute que celle des applaudissements, le prêtre sera obligé de suivre les cours donnés par SOH catho, le "Service d’Optimisation des Homélies".

(**) Attention de pas acheter un modèle trop vieux aux puces.
Cet engin des années 1940 n’a pas résisté aux sifflets lors d’une messe dominicale dans une petite église
au nord-est du Luxembourg.

Si après ces cours il s’avère qu’il n’y a pas de changements, chaque dimanche, le prêtre devra brancher son micro sur un téléphone relié à une centrale d’homélies déjà testées. Les résultats de cette expérience seront ensuite analysés pour décider la généralisation à tous les diocèses de France.

Le système a été testé discrètement hors hexagone avant d’oser une généralisation en France. C’est en effet dans la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg qu’un système, installé début septembre 2009, sur le pilier droit du chœur, enregistre les niveaux sonores et les affiche en temps réel (*). D’après nos informations, ce serait là une version haut de gamme.

D’autres solutions plus économiques pour des petites paroisses existent, qui vont de la récup (**) au bricolage (Schéma et instructions pour une construction maison).

Une fondation pour le dialogue entre l’Église et les non-croyants

Le sacristain a lu que : Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture, a présenté jeudi une fondation, qui portera le nom de Cour des gentils, comme une « première concrétisation » de l’appel lancé par Benoît XVI à un « dialogue renouvelé avec les hommes et les femmes qui ne croient pas mais veulent s’approcher de Dieu ».
Mais il a lu aussi le même jour que pendant les jeux olympiques des volontaires de l’archidiocèse de Vancouver ont ouvert un centre d’accueil. Sur le mur du fond de la pièce principale, une carte du monde a été tracée ; les enfants des écoles catholiques ont dessiné les drapeaux des pays et rédigé un texte sur une figure importante de chacun d’entre eux – Jeanne d’Arc pour la France. Dehors, sur l’avenue, des pancartes proposaient aux passants de rentrer voir les JO et de se reposer un moment.
Plus de 4 000 cafés ont été servis pendant la quinzaine. « Oui, c’est une formidable opportunité, acquiesce Faye, en charge des jeunes. Nous avons accueilli beaucoup de visiteurs, d’Asie notamment. Beaucoup ne connaissent pas le catholicisme et sont très intrigués. Ils nous posent des questions. Je pense que ça peut aider à mieux faire comprendre qui sont les catholiques. »

Le sacristain pense qu’une discussion devant un bon café vaut aussi bien qu’une fondation.

Le sacristain ses amis et le tableau

Anne-Sophie de Milo, pour s’amuser, a montré au bar de la Marine ce tableau à quelques personnes d’âge, culture et foi différentes et leur a demandé ce qu’elles voyaient et ressentaient.

  • "Deux hommes qui avancent vite : on dirait un père et son fils ; ce que je ressens c’est une hâte (mais peut-être plus celle de la fuite que celle d’aller vers). Il y a la crainte aussi."
  • "Les yeux du vieux font un peu peur, on dirait qu’il est un peu shooté."
  • "Le gars en blanc n’a pas une tête de "biblique" mais plutôt du XXe siècle."
  • "Deux hommes d’âges différents qui regardent quelque chose qui a l’air de les intéresser tous les deux - je perçois une attente, ils sont comme en suspens."
  • "Ils courent car il n’y a pas de vent sur la plaine... et leurs cheveux sont volants..."

L’impression générale donnée par ce tableau est une inquiétude et une hâte. Personne n’a exprimé de notion d’espérance, encore moins de joie !

Le paysage : certains y ont vu… le sentier entre les deux caps (Blanc et Gris-Nez), une autre une plage bretonne avec beaucoup de vert (il se trouve que les deux premiers étaient des Ch’tis, et la troisième une Bretonne), un autre encore un paysage typique d’Afrique du Nord (celui-là est né en Tunisie), pour un dernier, il évoque plus l’Europe occidentale que la Méditerranée…

Voyez le commentaire que la conservatrice du musée de Port Saint Nicolas fait elle-même de ce tableau ici.

L’énigme du sacristain

La réponse vous est donnée en envoyant par email votre solution à .

A votre avis qui peut réunir un patriarche biblique, un roi ami d’Abraham, un certain nombre de rois de Babylone, un fils de Salomon et son adversaire dans un ordre qui n’a plus rien d’historique, mais qui ne manque pas de grandeur ?

La photo du sacristain


Le sacristain récupère un gros poisson dans un filet lancé dans le lac de Tibériade.

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Jules LAGOUTTE

Patron du Bar de la Marine de Port Saint Nicolas.

Publié: 01/04/2010