Noël

1. Alors que l’évangéliste Luc avait écrit le premier noël sur terre avec beaucoup d’images, l’évangéliste Jean nous mène à une hauteur qui le dépasse. A juste titre on lui a attribué l’aigle comme symbole. Pourtant c’est bien à une méditation, à une contemplation, écrite au soir de sa longue vie qu’il nous invite. Il y a longtemps que Jésus n’est plus là. Mais sa présence habite toujours le cœur de son disciple bien-aimé qui n’a pas oublié les heures et les jours passés avec ses amis. Tout ce qu’il leur avait dit, tout ce qu’il avait fait, les événements vécus alors lui reviennent, mais sous une autre lumière. Si nous avons d’abord entendu une naissance des plus modestes selon Luc, Jean nous dit aujourd’hui : « Que cela ne vous trompe pas…. Celui que vous avez vu naître parmi les hommes, comme l’un d’entre eux, vient d’en haut. » Celui qui fut très près du cœur de Jésus nous dit ses sentiments les plus profonds.

2. « Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. » Tout au début du récit de la Bible, nous lisons : « Et Dieu dit.. » Le Verbe, qui signifie Parole, devient dans la bouche le nom de Jésus. Comme si une nouvelle création était en train de se faire. « En lui était la vie. » Sans la vie, que serait la terre sinon un monde minéral, sans âme, soumis aux seules forces de la nature ? La vie des plantes, des animaux l’illumine d’une autre manière que le soleil. Nous commençons à nous rendre compte combien leur disparition nous affecterait, menacerait même notre propre existence. La naissance d’un enfant réjouit ses parents, les grands-parents et pas seulement eux. Pour eux il y a comme un nouveau temps qui commence, plein de promesses de bonheur. Il nous faut méditer sur la vie, celle que nous connaissons. Les sciences ont réussi à découvrir les briques de la vie mais aucunement le pourquoi de la vie. Celle dont l’évangéliste Jean nous entretient est autre chose qu’un ensemble d’innombrables cellules inter agissantes. Il en dit l’origine : « En lui était la vie. »

3. « Mais les siens ne l’ont pas reconnu. » L’évangile Jean est le récit du cheminement de Jésus vers la croix. Si l’évangéliste Luc nous a raconté avec beaucoup de détails la naissance de Jésus, Jean le fera pour son procès. Il n’a pas vu l’enfant fragile de la crèche mais, l’ayant suivi dans la cour du temple au moment de son arrestation jusqu’au pied de la croix, il a vu jusqu’où sa naissance l’a conduit. La naissance humaine du fruit de l’amour divin sera suivie de la mort que produisent les forces contraires à la vie, contraires à l’amour qui en est la source. Il passerait par la mort par une porte si étroite qu’il faut d’abord se déshabiller de ce corps mort pour naître en homme nouveau.
« Et le Verbe fut chair… Et il a habité parmi nous. » Cri de foi, exclamation de reconnaissance aimante qui donne longtemps à méditer.


Méditation

Je suis une petite bougie de Noël
Et je suis heureuse que m’ayez allumée.
Sinon je resterais dans ma boîte de carton,
Enfermée comme dans une prison.

Mais maintenant que suis allumée,
Je sais ce que je fais sur terre.
Une petite lumière pour éclairer,
Une petite flamme pour réchauffer.

Bien sûr, je vais me rapetisser
Et ma flamme s’arrêtera de danser.
Mais cela est normal quand on a donné
Tout ce que pourquoi on était fait.

Alors faites avec moi la prière
De ne pas être pour rien sur terre.
Sortez de vos cartons et devenez
Des petites bougies de lumière.

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Aloyse SCHAFF

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.

Publié: 25/12/2023