Recherche dans la Présentation Générale du Missel Romain 2007


Numéro(s) recherché(s): 46-90

Chapitre II - La strucutre de la messe, ses éléments et ses parties
> III - Les différentes parties de la messe
> > A) Rites initiaux
46. Les rites qui précèdent la liturgie de la Parole, c'est-à-dire le chant d'entrée (introït), la salutation, l’acte pénitentiel, le Kyrie, le Gloria et la prière d'ouverture (collecte), ont le caractère d'une ouverture, d'une introduction et d'une préparation.

Leur but est que les fidèles qui se réunissent réalisent une communion et se disposent à bien entendre la parole de Dieu et à célébrer dignement l'Eucharistie.

Dans certaines célébrations qui sont jointes à la messe, selon la norme des livres liturgiques, on omet les rites d’ouverture ou on les accomplit d’une manière particulière.
> > > Le chant d'entrée
47. Lorsque le peuple est rassemblé, tandis que le prêtre entre avec le diacre et les ministres, on commence le chant d'entrée (introït). Le but de ce chant est d'ouvrir la célébration, de favoriser l'union des fidèles rassemblés, d'introduire leur esprit dans le mystère du temps liturgique ou de la fête, et d'accompagner la procession du prêtre et des ministres.
48. Il est exécuté alternativement par la chorale et le peuple ou, de la même manière, par le chantre et le peuple, ou bien entièrement par le peuple ou par la chorale seule.On peut utiliser ou bien l'antienne avec son psaume qui se trouvent soit dans le Graduale romanum soit dans le Graduale simplex ; ou bien un autre chant accordé à l'action sacrée, au caractère du jour ou du temps, et dont le texte soit approuvé par la Conférence des évêques [55].

S’il n’y a pas de chant pour l'entrée, on fait réciter l'antienne que propose le Missel, soit par les fidèles, soit par certains d'entre eux, soit par un lecteur ou, autrement, par le prêtre lui-même, qui peut aussi l’adapter sous forme de monition d’ouverture.

[55] Cf. Jean-Paul II, Lettre apost. Dies Domini, du 31 mai 1998, n. 50 : DC 2186 (1998), 670.
> > > La salutation à l'autel et au peuple rassemblé
49. Lorsqu'ils sont arrivés au “sanctuaire”*, le prêtre, le diacre et les ministres saluent l'autel par une inclination profonde.

Pour exprimer leur vénération, le prêtre et le diacre baisent ensuite l’autel ; et le prêtre, si cela est opportun, encense la croix et l’autel.
50. Lorsque le chant d'entrée est fini, le prêtre, debout à son siège, fait le signe de la croix avec toute l'assemblée. Ensuite, en saluant la communauté rassemblée, il lui signifie la présence du Seigneur. Cette salutation et la réponse du peuple manifestent le mystère de l'Église rassemblée.

Après la salutation au peuple, le prêtre, ou le diacre, ou un ministre laïc, peut, par quelques mots très brefs, introduire les fidèles à la messe du jour.
> > > L’acte pénitentiel
51. Ensuite, le prêtre invite à l’acte pénitentiel qui, après un bref instant de silence, est réalisé par toute la communauté en utilisant une formule de confession générale ; le prêtre la conclut par une absolution, qui n’a pas toutefois l’efficacité du sacrement de pénitence.

Le dimanche, au Temps pascal surtout, en lieu et place de l’acte pénitentiel, on peut faire la bénédiction de l’eau et l’aspersion en mémoire du baptême [56].

[56] Cf. ci-dessous, Rite de l’eau bénite, p. xxxx.
> > > Le Kyrie eleison
52. Après l’acte pénitentiel, on commence toujours le Kyrie eleison, à moins que cette invocation n'ait déjà trouvé place dans l’acte pénitentiel lui-même. Puisque c'est un chant par lequel les fidèles acclament le Seigneur et implorent sa miséricorde, il est habituellement exécuté par tous, le peuple, la chorale ou un chantre y tenant leur partie.

Chaque acclamation est ordinairement dite deux fois, mais cela n'exclut pas, en raison du génie des différentes langues, des exigences de l'art musical, ou en raison des circonstances, qu'on puisse la répéter davantage. Quand le Kyrie est chanté comme faisant partie de l’acte pénitentiel, on fait précéder d’un « trope » chaque acclamation.
> > > Le Gloria in excelsis
53. Le Gloria est une hymne très ancienne et vénérable par laquelle l'Église, rassemblée dans l'Esprit Saint, glorifie Dieu le Père ainsi que l'Agneau qu’elle supplie. On ne peut jamais remplacer le texte de cette hymne par un autre. Le Gloria est entonné par le prêtre ou, si cela est opportun, par un chantre ou par la chorale ; il est chanté soit par tous ensemble, soit par le peuple alternant avec la chorale, soit par la chorale elle-même. Si on ne le chante pas, il doit être récité par tous, ensemble ou par deux choeurs qui alternent.

On chante ou on dit le Gloria le dimanche en dehors de l'Avent et du Carême, aux solennités et aux fêtes, ou encore dans des célébrations particulières plus solennelles.
> > > La prière d'ouverture (collecte)
54. Puis, le prêtre invite le peuple à prier ; et tous, avec le prêtre, font un instant de silence, pour prendre conscience qu'ils se tiennent en présence de Dieu, et pour mentionner intérieurement leurs intentions de prière. Ensuite le prêtre prononce la prière d’ouverture, appelée habituellement « collecte », qui exprime le caractère de la célébration. Selon l’antique tradition de l’Eglise, cette prière s’adresse habituellement à Dieu le Père, par le Christ, dans l'Esprit Saint [57], et se termine par une conclusion trinitaire, c’est-à-dire par la conclusion longue, de la manière suivante :

- si elle s'adresse au Père : « Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat in unitate Spritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum » (Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles) ;

- si elle s'adresse au Père, mais avec mention du Fils à la fin : « Qui tecum vivit et regnat in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum » (Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles) ;

- si elle s'adresse au Fils : « Qui vivis et regnas cum Deo Patre in unitate Spuiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum » (Toi qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles).

Le peuple s'unit à la supplication et la fait sienne par l'acclamation Amen.

A la messe on ne dit toujours qu’une seule prière d’ouverture (collecte).

[57] Cf. Tertullien, Contre Marcion, IV, 9 : PL 376A ; Origène, entretien avec Héraclide, n. 4, 24 : SC 67, p. 62 ; Statuta Concilii Hipponensis Breviata, 21 : CCSL 149, p. 39.
> > B) Liturgie de la Parole
55. La partie principale de la liturgie de la Parole est constituée par les lectures tirées de la sainte Écriture, avec les chants qui s'y intercalent. En outre, l'homélie, la profession de foi et la prière universelle la développent et la concluent. Car dans les lectures, que l'homélie explique, Dieu adresse la parole à son peuple [58], il découvre le mystère de la rédemption et du salut et il offre une nourriture spirituelle ; et le Christ lui-même est là, présent par sa parole, au milieu des fidèles [59]. Cette parole divine, le peuple la fait sienne par le silence et les chants, et il y adhère par la profession de foi ; nourri par elle, il supplie avec la prière universelle pour les besoins de toute l'Église et pour le salut du monde entier.

[58] Cf. Const. lit., n. 33.
[59] Cf. ibid., n. 7.
> > > Le silence
56. La liturgie de la Parole doit se célébrer de manière à favoriser la méditation, c’est-à-dire en évitant toute forme de précipitation qui empêche le recueillement. Il est même bon qu’elle comprenne quelques brefs moments de silence, adaptés à l’assemblée réunie : par ce moyen, avec l’aide de l’Esprit Saint, la parole de Dieu est accueillie dans le coeur et la réponse de chacun se prépare dans la prière. Ces moments de silence peuvent être observés opportunément, par exemple avant de commencer la liturgie de la Parole, après la première et la seconde lecture, et enfin après l’homélie [60].

[60] Cf. Ordo lectionum missae, ed. typica altera, n. 28.
> > > Les lectures bibliques
57. Dans les lectures, la table de la parole de Dieu est dressée pour les fidèles, et les trésors bibliques leur sont ouverts [61]. Il importe par conséquent d’observer l’ordonnance des lectures bibliques, qui montre bien l’unité de l’un et l’autre Testament et de l’histoire du salut, et il n’est jamais permis de remplacer les lectures et le psaume responsorial, qui contiennent la parole de Dieu, par d’autres textes non bibliques [62].

[61] Cf. Const. lit., n. 51.
[62] Cf. Jean-Paul II, Lettre apostolique Vicesimus quintus annus, du 4 décembre 1988, n. 13 : DC 1985 (1989), 521.
58. Dans la célébration de la messe avec peuple, les lectures sont toujours proclamées de l’ambon.
59. Traditionnellement, la fonction de proclamer les lectures n'est pas une fonction présidentielle, mais ministérielle. Les lectures seront donc proclamées par un lecteur et l’Evangile par le diacre ou, en son absence, par un autre prêtre. Toutefois s’il n’y a pas de diacre ou d’autre prêtre, le prêtre célébrant lira lui-même l'Évangile ; et s’il ne se trouve pas non plus d’autre lecteur idoine, le prêtre célébrant proclamera aussi les autres lectures.

Après chaque lecture, le lecteur dit une acclamation à laquelle répond le peuple rassemblé, accordant ainsi honneur à la parole de Dieu accueillie dans la foi et dans un coeur reconnaissant.
60. La proclamation de l’Evangile constitue le sommet de la liturgie de la Parole. Il faut lui accorder la plus grande vénération. La liturgie elle-même nous l'enseigne puisqu’elle la distingue des autres lectures par des marques d’honneur spécifiques : soit de la part du ministre chargé de l'annoncer, qui s'y prépare par la bénédiction et la prière ; soit de la part des fidèles qui par leurs acclamations reconnaissent et professent que le Christ est présent et leur parle, et qui écoutent sa lecture debout ; soit par les signes de vénération adressés au Livre des Évangiles.
> > > Le psaume responsorial
61. La première lecture est suivie du psaume responsorial qui fait partie intégrante de la liturgie de la Parole et a une grande importance liturgique et pastorale, car il favorise la méditation de la parole de Dieu.

Le psaume responsorial correspond à chaque lecture et se prend d’ordinaire dans le lectionnaire.

Il importe que le psaume responsorial soit chanté, au moins pour ce qui est de la réponse du peuple. Le psalmiste, ou chantre du psaume, exécute les versets du psaume à l'ambon ou à un autre endroit approprié, tandis que toute l'assemblée est assise et écoute ; habituellement celle-ci participe par un refrain, à moins que le psaume ne soit dit de manière suivie, c'est-à-dire sans reprise d’un refrain. Cependant, pour que le peuple puisse plus facilement donner une réponse en forme de psalmodie, on a choisi quelques textes de refrains et de psaumes pour les différents temps de l'année ou pour les différentes catégories de saints, que l'on peut employer, au lieu du texte correspondant à la lecture, chaque fois que le psaume est chanté. Si le psaume ne peut pas être chanté, on le récitera de la manière la plus apte à favoriser la méditation de la parole de Dieu.

A la place du psaume marqué dans le lectionnaire, on peut chanter aussi le répons graduel du Graduale romanum, ou le psaume responsorial ou alléluiatique du Graduale simplex, tels qu'ils se trouvent dans ces différents livres.
> > > L’acclamation avant l’Evangile
62. Après la lecture qui précède immédiatement l’Evangile, on chante l'Alléluia ou un autre chant établi par les rubriques, selon ce que demande le temps liturgique. Ce genre d’acclamation constitue un rite ou un acte ayant valeur en lui-même, par lequel l’assemblée des fidèles accueille le Seigneur qui va leur parler dans l’Evangile, le salue et professe sa foi en chantant. L’acclamation est chantée par tous debout, la chorale ou le chantre donnant l’intonation et, le cas échéant, on répète l’acclamation ; le verset est chanté par la chorale ou le chantre.

L'Alléluia est chanté en tout temps en dehors du Carême. Les versets sont pris au lectionnaire ou au Graduale.

Pendant le Carême on remplace l’Alléluia par un verset avant l’Evangile, qui se trouve dans le lectionnaire. On peut encore chanter un autre psaume ou « trait », tel qu’on le trouve dans le Graduale.
63. Quand il n'y a qu'une seule lecture avant l'Évangile :

Au temps où l'on doit dire l'Alléluia, on peut employer soit le psaume alléluiatique, soit le psaume suivi de l'Alléluia avec son verset.

Au temps où l'on ne doit pas dire l'Alléluia, on peut employer ou bien le psaume et le verset avant l'Évangile, ou bien le psaume seulement.

Si on ne les chante pas, on peut omettre l'Alléluia ou le verset avant l'Évangile.
64. La séquence, qui est facultative sauf aux jours de Pâques et de la Pentecôte, est chantée avant l’Alléluia.
> > > L'homélie
65. L'homélie fait partie de la liturgie et elle est fortement recommandée car elle est nécessaire pour nourrir la vie chrétienne [63]. Elle doit expliquer un aspect des lectures scripturaires, ou bien d'un autre texte de l'ordinaire ou du propre de la messe du jour, en tenant compte soit du mystère que l'on célèbre, soit des besoins particuliers des auditeurs [64].

[63] Cf. Const. lit., n. 52 ; cf. Code de droit canonique, can. 767 § 1.
[64] Cf. S. Cong. des Rites, Instr. Inter Oecumenici, n. 54 : DC 1435 (1964), 1369.
66. L’homélie doit être faite habituellement par le prêtre célébrant lui-même ou par un prêtre concélébrant à qui il l’aura demandé, ou parfois aussi, si cela est opportun, par un diacre, mais jamais par un laïc [65]. Dans des cas particuliers et pour une juste cause, l’homélie peut être faite aussi par l’évêque ou un prêtre qui participe à la célébration et qui ne peut pas concélébrer.

Les dimanches et fêtes de précepte, il faut faire l'homélie à toutes les messes célébrées en présence du peuple, et on ne pourra l’omettre que pour une cause grave ; les autres jours, elle est aussi recommandée, surtout aux féries de l'Avent, du Carême et du Temps pascal, ainsi qu'aux autres fêtes et aux occasions où le peuple se rend à l’église en plus grand nombre [66].

Après l’homélie, il sera utile d’observer un bref moment de silence.

[65] Cf. Code de droit canonique, can. 767 § 1 ; Conseil pontifical pour l’interprétation du Code, Réponse à un doute sur le can. 767 § 1 : A.A.S. 79 (1987), p. 1249 ; Instruction interdicastérielle sur certaines questions au sujet de la coopération des fidèles laïcs au ministère des prêtres, Ecclesiae de mysterio, du 15 août 1997, art. 3 : DC 2171 (1997), 1014-1015.

[66] Cf. S. Cong. des Rites, Instruction Inter Oecumenici, du 26 septembre 1964, n. 53 : DC 1435 (1964), 1368.
> > > La profession de foi
67. Le Symbole, ou profession de foi, vise à ce que tout le peuple rassemblé réponde à la parole de Dieu annoncée dans les lectures de la sainte Ecriture et expliquée dans l'homélie, et, en professant la règle de la foi dans une formule approuvée pour l’usage liturgique, se rappelle et professe les grands mystères de la foi avant que ne commence leur célébration dans l’Eucharistie.
68. Le Symbole doit être chanté ou dit par le prêtre avec le peuple, le dimanche et les jours de solennité ; on peut aussi le dire lors de célébrations particulières plus solennelles.

S'il est chanté, il est entonné par le prêtre ou, si cela est opportun, par un chantre ou par la chorale ; mais il est chanté soit par tous ensemble, soit par le peuple alternant avec la chorale. Si on ne le chante pas, il doit être récité par tous, ensemble ou par deux choeurs qui se répondent l’un l’autre.
> > > La prière universelle
69. Dans la prière universelle, ou prière des fidèles, le peuple répond en quelque sorte à la parole de Dieu reçue dans la foi et, exerçant la fonction de son sacerdoce baptismal, présente à Dieu des prières pour le salut de tous. Il convient que cette prière ait lieu habituellement aux messes avec peuple, si bien que l'on fasse des supplications pour la sainte Église, pour ceux qui nous gouvernent, pour ceux qui sont accablés par diverses misères, pour tous les hommes et pour le salut du monde entier [67].

[67] Cf. Const. lit., n. 53.
70. Les intentions seront habituellement :

a) pour les besoins de l'Église,
b) pour les dirigeants des affaires publiques et le salut du monde entier,
c) pour ceux qui sont accablés par toutes sortes de difficultés,
d) pour la communauté locale.

Toutefois, dans une célébration particulière, comme une confirmation, un mariage ou des obsèques, l'ordre des intentions pourra s'appliquer plus exactement à cette occasion particulière.
71. C'est au prêtre célébrant de diriger la prière, de son siège. Il l’introduit par une brève monition qui invite les fidèles à prier. Il la conclut par une oraison. Il faut que les intentions soient sobres, composées avec une sage liberté et en peu de mots, et qu’elles expriment la supplication de toute la communauté.

Elles sont dites de l’ambon, ou d’un autre lieu approprié, par le diacre, un chantre, un lecteur ou un autre fidèle laïc [68].

Le peuple, debout, exprime sa supplication, soit par une invocation commune après chacune des intentions, soit par une prière silencieuse.

[68] Cf. S. Cong. des Rites, Instr. Inter Oecumenici, n. 56 : DC 1435 (1964), 1369.
> > C) Liturgie eucharistique
72. A la dernière Cène, le Christ a institué le sacrifice et le banquet pascal par lequel le sacrifice de la croix est sans cesse rendu présent dans l'Église lorsque le prêtre, représentant le Christ Seigneur, accomplit cela même que le Seigneur lui-même a fait et qu'il a transmis à ses disciples pour qu'ils le fassent en mémoire de lui [69].

En effet, le Christ prit le pain et la coupe, rendit grâce, fit la fraction et les donna à ses disciples, en disant : « Prenez, mangez, buvez ; ceci est mon Corps ; ceci est la coupe de mon Sang. Vous ferez cela en mémoire de moi. » Aussi l'Église a-t-elle organisé toute la célébration de la liturgie eucharistique en parties qui correspondent à ces paroles et à ces actes du Christ. De fait :

1) Dans la préparation des dons, on apporte à l'autel le pain et le vin avec l'eau, c'est-à-dire les éléments que le Christ a pris dans ses mains.

2) Dans la Prière eucharistique, on rend grâce à Dieu pour toute l'oeuvre du salut, et les dons offerts deviennent le Corps et le Sang du Christ.

3) Par la fraction du pain et par la communion, les fidèles, aussi nombreux soient-ils, reçoivent d’un seul pain le Corps du Seigneur et d’une seule coupe le Sang du Seigneur, de la même manière que les Apôtres les ont reçus des mains du Christ lui-même.

[69] Cf. Const. lit., n. 47 ; S. Cong. des Rites, Instr. Eucharisticum mysterium, n. 3a, b : DC 1496 (1967), 1092-1093.
> > > La préparation des dons
73. Au commencement de la liturgie eucharistique, on apporte à l'autel les dons qui deviendront le Corps et le Sang du Christ.

D'abord on prépare l'autel, ou table du Seigneur, qui est le centre de toute la liturgie eucharistique [70], en y plaçant le corporal, le purificatoire, le missel et le calice, à moins que celui-ci ne soit préparé à la crédence.

Puis on apporte les offrandes : faire présenter le pain et le vin par les fidèles est un usage à recommander ; le prêtre ou le diacre reçoit ces offrandes à un endroit favorable, pour les déposer sur l'autel. Même si les fidèles n'apportent plus, comme autrefois, du pain et du vin de chez eux, ce rite de l'apport des dons garde sa valeur et sa signification spirituelle.

De l'argent, ou d'autres dons au profit des pauvres ou de l'Église, peuvent être apportés par les fidèles ou recueillis dans l'église ; on les dépose à un endroit approprié, hors de la table eucharistique.

[70] Cf. S. Cong. des Rites, Instr. Inter Oecumenici, n. 91 : DC 1435 (1964), 1363 ; Instr. Eucharisticum mysterium , n. 24 : DC 1496 (1967), 1104-1105.
74. La procession qui apporte les dons est accompagnée par le chant d’offertoire (Cf. n. 37b) qui se prolonge au moins jusqu'à ce que les dons aient été déposés sur l'autel. Les normes qui concernent la manière d'exécuter ce chant sont les mêmes que pour le chant d'entrée (n. 48). Le chant peut toujours accompagner les rites de l’offertoire, même lorsqu’il n’y a pas de procession des dons.
75. Le pain et le vin sont déposés par le prêtre sur l’autel, geste qu’il accompagne des formules établies ; le prêtre peut encenser les dons placés sur l'autel, puis la croix et l'autel lui-même, pour signifier que l’oblation de l'Église et sa prière montent comme l'encens devant la face de Dieu. Puis, le diacre ou un autre ministre encense le prêtre, à cause de son ministère sacré, et le peuple, en raison de sa dignité baptismale.
76. Ensuite le prêtre se lave les mains sur le côté de l’autel, rite qui exprime le désir de purification intérieure.
> > > La prière sur les offrandes
77. Lorsqu'on a déposé les offrandes et terminé les rites d'accompagnement, on conclut la préparation des dons et on se prépare à la Prière eucharistique par l'invitation à prier avec le prêtre et par la prière sur les offrandes.

A la messe, on dit une seule prière sur les offrandes, qui se termine par la conclusion brève : Per Christum Dominum nostrum (Par Jésus, le Christ, notre Seigneur) ; si cependant elle fait mention du Fils à la fin, ce sera : Qui vivit et regnat in saecula saeculorum (Toi qui règnes pour les siècles des siècles).

Le peuple s’unit à la prière et la fait sienne par l’acclamation Amen.
> > > La Prière eucharistique
78. C'est maintenant que commence ce qui est le centre et le sommet de toute la célébration : la Prière eucharistique, prière d'action de grâce et de sanctification. Le prêtre invite le peuple à élever les coeurs vers le Seigneur dans la prière et l'action de grâce, et il se l'associe dans la prière qu'il adresse à Dieu le Père par Jésus Christ dans l’Esprit Saint, au nom de toute la communauté. Le sens de cette prière est que toute l'assemblée des fidèles s'unisse au Christ dans la confession des hauts faits de Dieu et dans l'offrande du sacrifice. La Prière eucharistique exige que tous l’écoutent avec respect et en silence.
79. On peut distinguer comme suit les principaux éléments qui forment la prière eucharistique :

L'action de grâce (qui s'exprime surtout dans la préface) : le prêtre, au nom de tout le peuple saint, glorifie Dieu le Père et lui rend grâce pour toute l'oeuvre de salut ou pour un de ses aspects particuliers, selon la diversité des jours, des fêtes ou des temps.

L'acclamation : toute l'assemblée, s'unissant aux puissances d’en haut, chante le Sanctus. Cette acclamation, qui fait partie de la Prière eucharistique, est prononcée par tout le peuple avec le prêtre.

L'épiclèse : par des invocations particulières, l'Église implore la puissance de l’Esprit Saint, pour que les dons offerts par les hommes soient consacrés, c'est-à-dire deviennent le Corps et le Sang du Christ, et pour que la victime sans tache, qui sera reçue dans la communion, profite au salut de ceux qui vont y participer.

Le récit de l'Institution et la consécration : par les paroles et les actions du Christ s'accomplit le sacrifice que le Christ lui-même a institué à la dernière Cène lorsqu'il offrit son Corps et son Sang sous les espèces du pain et du vin, les donna à manger et à boire aux Apôtres et leur laissa l'ordre de perpétuer ce mystère.

L'anamnèse : en accomplissant l'ordre reçu du Christ Seigneur par l'intermédiaire des Apôtres, l'Église fait mémoire du Christ lui-même, célébrant principalement le mémorial de sa passion bienheureuse, de sa glorieuse résurrection, et de son ascension dans le ciel.

L'offrande : au coeur de cette mémoire, l'Église, surtout celle qui est actuellement ici rassemblée, offre au Père, dans le Saint-Esprit, la victime sans tache. L'Église veut que les fidèles non seulement offrent cette victime sans tache, mais encore qu'ils apprennent à s'offrir eux-mêmes [71] et soient parfaitement réunis, de jour en jour, par la médiation du Christ, dans l'unité avec Dieu et entre eux, pour qu'à la fin Dieu soit tout en tous [72].

Les intercessions : on y exprime que l'Eucharistie est célébrée en union avec toute l'Église, celle du ciel comme celle de la terre, et que l'offrande est faite pour elle et pour tous ses membres vivants et morts, qui ont été appelés à participer à la rédemption et au salut obtenus par le Corps et le Sang du Christ.

La doxologie finale : elle exprime la glorification de Dieu ; elle est ratifiée et conclue par l'acclamation du peuple : Amen.

[71] Const. lit., n. 48 ; S. Cong. des Rites, Instruction Eucharisticum mysterium, n. 12 : DC 1496 (1967), 1100.
[72] Cf. Const. lit., n.48 ; Décret sur le ministère et la vie des prêtres, Presbyterorum ordinis, n. 5.
> > > Les rites de communion
80. Puisque la célébration eucharistique est le banquet pascal, il convient que, selon l'ordre du Seigneur, son Corps et son Sang soient reçus par les fidèles bien préparés comme une nourriture spirituelle. C'est à cela que tendent la fraction et les autres rites préparatoires par lesquels les fidèles sont immédiatement amenés à la communion.
> > > L’oraison dominicale
81. Dans l'oraison dominicale, on demande le pain quotidien qui, pour les chrétiens, évoque surtout le pain eucharistique, et on y implore la purification des péchés, pour que les choses saintes soient vraiment données aux saints. Le prêtre prononce l'invitation à la prière, tous les fidèles disent celle-ci avec le prêtre, et le prêtre seul ajoute l'embolisme que le peuple conclut par la doxologie. L'embolisme, qui développe la dernière demande de l'oraison dominicale, demande pour toute la communauté des fidèles la libération de l’emprise du Mal. L'invitation, la prière proprement dite, l'embolisme et la doxologie par laquelle le peuple conclut cet ensemble, sont chantés ou dits à haute voix.
> > > Le rite de la paix
82. Vient ensuite le rite de la paix : l’Eglise implore la paix et l'unité pour elle-même et toute la famille humaine, et les fidèles expriment leur communion dans l’Eglise ainsi que leur amour mutuel avant de communier au sacrement.

En ce qui concerne le signe de la paix à transmettre, la façon de faire sera décidée par les Conférences des évêques, selon la mentalité et les us et coutumes de chaque peuple. Il convient cependant que chacun souhaite la paix de manière sobre et uniquement à ceux qui l’entourent.
> > > La fraction du pain
83. Le prêtre rompt le pain eucharistique, aidé, le cas échéant, par le diacre ou un concélébrant. Le geste de la fraction, accompli par le Christ à la dernière Cène et qui a donné son nom à toute l’action eucharistique à l'âge apostolique, signifie que les multiples fidèles, dans la communion à l'unique pain de vie, qui est le Christ, mort et ressuscité pour le salut du monde, deviennent un seul Corps (1 Co 10, 17). La fraction commence après le rite de la paix, et se fait avec le respect qui s’impose, en évitant de le prolonger sans nécessité ou de lui donner trop d’importance. Ce rite est réservé au prêtre et au diacre.

Le prêtre rompt le pain et met dans le calice une parcelle de l’hostie pour signifier l’unité du Corps et du Sang du Seigneur dans l’oeuvre du salut, c’est-à-dire le Corps du Christ Jésus vivant et glorieux. L’invocation Agnus Dei (Agneau de Dieu) est ordinairement chantée par la chorale ou le chantre, et le peuple y répond, ou bien elle est dite à haute voix. Cette invocation accompagne la fraction du pain et peut donc être répétée autant de fois qu'il est nécessaire jusqu’à ce que le rite soit achevé. La dernière fois, elle est conclue par les mots : dona nobis pacem (donne-nous la paix).
> > > La communion
84. Le prêtre, par une prière à voix basse, se prépare à recevoir avec fruit le Corps et le Sang du Christ. Les fidèles font de même par une prière silencieuse.

Puis le prêtre montre aux fidèles le pain eucharistique, au-dessus de la patène ou du calice, et les invite au banquet du Christ ; en même temps que les fidèles, il fait un acte d'humilité, en reprenant les paroles évangéliques indiquées.
85. Il est très souhaitable que les fidèles, comme le prêtre est tenu de le faire lui-même, reçoivent le Corps du Seigneur avec des hosties consacrées au cours de cette même célébration et, dans les cas prévus (cf. n. 283), qu'ils participent au calice, afin que par ces signes mêmes, la communion apparaisse mieux comme la participation au sacrifice actuellement célébré [73].

[73] S. Cong. des Rites, Instruction Eucharisticum mysterium, nn. 31, 32 : DC 1496 (1967), 1108-1109 ; S. Cong. pour la discipline des Sacrements, Instruction Immensae caritatis, du 29 janvier 1973, n. 2 : DC 1630 (1973), 359.
86. Pendant que le prêtre consomme le Sacrement, on commence le chant de communion pour exprimer par l'unité des voix l'union spirituelle entre les communiants, montrer la joie du coeur et mettre davantage en lumière le caractère « communautaire » de la procession qui conduit à la réception de l’Eucharistie. Le chant se prolonge pendant que les fidèles communient [74]. Mais il s’arrêtera au moment opportun s’il y a une hymne après la communion.

On veillera à ce que les choristes aussi puissent communier commodément.

[74] Cf. S. Cong. pour les Sacrements et le Culte divin, Instruction Inaestimabile donum, du 3 avril 1980, n. 17 : DC 1789 (1980), 643.
87. Pour le chant de communion, on peut prendre soit l'antienne du Graduale romanum, avec ou sans psaume, soit l'antienne avec son psaume du Graduale simplex, ou un autre chant approprié approuvé par la Conférence des évêques. Le chant est exécuté soit par la chorale seule, soit par la chorale ou le chantre avec le peuple.

S'il n'y a pas de chant, l'antienne proposée dans le Missel peut être dite soit par les fidèles, soit par quelques-uns d'entre eux, soit par un lecteur ou, à défaut, par le prêtre, après avoir lui-même communié et avant qu’il ne distribue la communion aux fidèles.
88. Lorsque la distribution de la communion est achevée, le prêtre et les fidèles, si cela est opportun, prient en silence pendant un certain temps. Si on le décide ainsi, toute l'assemblée pourra aussi exécuter une hymne, un psaume, ou un autre chant de louange.
89. Pour achever la prière du peuple de Dieu et conclure tout le rite de communion, le prêtre dit la prière après la communion, dans laquelle il demande les fruits du mystère célébré.

A la messe, on dit une seule prière après la communion, qui se termine par la conclusion brève qui est :

- si elle s’adresse au Père : Per Christum Dominum nostrum (Par Jésus, le Christ, notre Seigneur) ;
- si elle s’adresse au Père, mais avec mention du Fils à la fin : Qui vivit et regnat in saecula saeculorum (Lui qui règne pour les siècles des siècles) ;
- si elle s’adresse au Fils : Qui vivis et regnas in saecula saeculorum (Toi qui règnes pour les siècles des siècles).

Le peuple fait sienne cette oraison par l'acclamation Amen.
> > D) Rites de conclusion
90. Relèvent des rites de conclusion :

a) de brèves annonces, si elles sont nécessaires ;
b) la salutation et la bénédiction du prêtre qui, certains jours et à certaines occasions, est enrichie et développée par la prière sur l'assemblée ou une autre formule solennelle ;
c) l’envoi du peuple par le diacre ou le prêtre afin que chacun retourne à ses bonnes oeuvres, en louant et bénissant le Seigneur ;
d) le baiser de l’autel par le prêtre et le diacre, suivi de l’inclination profonde vers l’autel par le prêtre, le diacre et les autres ministres.
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Association épiscopale liturgique pour les pays francophones (AELF)
Publié: 01/09/2017