Recherche dans la Présentation Générale du Missel Romain 2007


Numéro(s) recherché(s): 2-5

Préambule
> Témoignage d'une foi inchangée
2. La nature sacrificielle de la messe, solennellement affirmée par le concile de Trente [1] en accord avec toute la tradition de l'Église, a été professée de nouveau par le IIe concile du Vatican, qui a énoncé, au sujet de la messe, ces paroles significatives : « Notre Sauveur, à la dernière Cène , institua le sacrifice eucharistique de son Corps et de son Sang pour perpétuer le sacrifice de la croix au long des siècles, jusqu'à ce qu'il vienne, et en outre pour confier à l'Église, son épouse bien-aimée, le mémorial de sa mort et de sa résurrection [2] »

Ce qui est ainsi enseigné par le concile est également exprimé de façon concordante par les formules de la messe. En effet, la doctrine signifiée avec précision par cette phrase d’un sacramentaire ancien, appelé léonien : « Chaque fois que nous célébrons ce sacrifice en mémorial, c'est l'oeuvre de notre rédemption qui s'accomplit [3] », cette doctrine est développée de façon claire et précise dans les prières eucharistiques ; dans ces prières, en effet, lorsque le prêtre proclame l'anamnèse, en s'adressant à Dieu au nom de tout le peuple, il lui rend grâce et lui offre le sacrifice vivant et saint, c'est-à-dire l'oblation de l'Église et la victime par l'immolation de laquelle Dieu nous a rétablis dans son Alliance [4], et il prie pour que le Corps et le Sang du Christ soient un sacrifice digne d’être agréé par le Père et qui sauve le monde [5].

C'est ainsi que dans le nouveau Missel, la « règle de la prière » (lex orandi) de l'Église correspond à sa constante « règle de la foi » (lex credendi). Celle-ci nous avertit que, sauf la manière d'offrir qui est différente, il y a identité entre le sacrifice de la croix et son renouvellement sacramentel à la messe que le Christ Seigneur a institué lors de la dernière Cène et qu'il a ordonné à ses Apôtres de faire en mémoire de lui. Par conséquent, la messe est tout ensemble sacrifice de louange, d'action de grâce, de propitiation et de satisfaction.

[1] Session XXII, du 17 septembre 1562. Cf.Enchiridion Symbolorum, éd. Denzinger-Schönmetzer 1965 (cité par la suite D.S.), 1738-1759.
[2] Constitution sur la sainte liturgie Sacrosanctum Concilium, citée par la suite Const. lit., n.47 ; cf. Constitution dogmatique sur l’Eglise Lumen Gentium, nn.3, 28 ; Décret sur le ministère et la vie des prêtres, Presbyterorum ordinis, nn. 2, 4, 5.
[3] Jeudi Saint, messe du soir en mémoire de la Cène du Seigneur, prière sur les offrandes. Cf. Sacramentarium Veronense, ed. L.C. Mohlberg, n. 93.
[4] Cf. prière eucharistique III.
[5] Cf. prière eucharistique IV.
3. De même, le mystère admirable de la présence réelle du Seigneur sous les espèces eucharistiques est affirmé de nouveau par le IIe concile du Vatican [6] et les autres documents du magistère de l'Église [7] avec le même sens et la même doctrine selon lesquels le concile de Trente l'avait proposé à notre foi [8]. Le mystère, dans la célébration de la messe, est mis en lumière non seulement par les paroles mêmes de la consécration, qui rendent le Christ présent par transsubstantiation, mais encore par le sentiment et l'expression extérieure de souverain respect et d'adoration que l'on trouve au cours de la liturgie eucharistique. Pour le même motif, le peuple chrétien est amené à honorer d'une manière particulière, par l'adoration, cet admirable sacrement, le jeudi de la Cène du Seigneur et en la solennité du Corps et du Sang du Christ.

[6] Const. lit., nn.7, 47 ; Décret sur le ministère et la vie des prêtres, nn. 5, 18.
[7] Cf. Pie XII, Encyclique Humani generis, du 12 Août 1950 : DC (1950), 1161-1162 ; Paul VI, Encyclique Mysterium fidei, du 3 septembre 1965 : DC (1965) p. 1641-1647 ; Profession de foi, du 30 juin 1968 : DC 1521 (1968), 1256-1257 ; Instruction de la S. Congrégation des Rites Eucharisticum Mysterium, du 25 mai 1967, n. 3f, 9 : DC 1496 (1967), 1094, 1098.
[8] Cf. Session XIII, du 11 octobre 1551 : D.S. 1635-1661.
4. Quant à la nature du sacerdoce ministériel, propre à l’évêque et au prêtre qui, agissant en la personne du Christ (in persona Christi), offrent le sacrifice et président l'assemblée du peuple saint, elle est mise en relief, dans la forme du rite lui-même, par l'éminence de la place et de la fonction de ce sacerdoce. Les principes de cette fonction sont d'ailleurs énoncés et clairement expliqués dans la préface de la messe chrismale du Jeudi saint, car c'est précisément ce jour-là que l'on commémore l'institution du sacerdoce. Ce texte souligne le pouvoir sacerdotal conféré par l'imposition des mains ; et l'on y décrit ce pouvoir lui-même en énumérant toutes ses fonctions : il continue le pouvoir du Christ, Souverain Pontife de la Nouvelle Alliance.
5. De plus, la nature même du sacerdoce ministériel met dans sa juste lumière une autre réalité de grande importance : le sacerdoce royal des fidèles, dont le sacrifice spirituel atteint sa consommation par le ministère de l’évêque et des prêtres, en union avec le sacrifice du Christ, unique médiateur [9]. Car la célébration de l'Eucharistie est l'acte de l'Église tout entière, dans lequel chacun fait seulement, mais totalement, ce qui lui revient, compte tenu du rang qu'il occupe dans le peuple de Dieu. Par là, on prête une plus grande attention à des aspects de la célébration qui, au cours des siècles, avaient été parfois négligés. Ce peuple est, en effet, le peuple de Dieu, acquis par le Sang du Christ, rassemblé par le Seigneur, nourri par sa Parole ; peuple dont la vocation est de faire monter vers Dieu les prières de toute la famille humaine ; peuple qui, dans le Christ, rend grâce pour le mystère du salut en offrant son sacrifice ; peuple enfin qui, par la communion au Corps et au Sang du Christ, renforce son unité. Ce peuple est saint par son origine ; cependant, par sa participation consciente, active et fructueuse au mystère eucharistique, il progresse continuellement en sainteté [10].
[9] Cf. Décret sur le ministère et la vie des prêtres, Presbyterorum ordinis, n. 2.
[10] Cf. Const. lit., n.11.
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Association épiscopale liturgique pour les pays francophones (AELF)
Publié: 01/09/2017