Loi

Rm 2,20
2Co 3,3-17
Rm 8,2
Rm 13,1-7
1P 2,13-15
1Tm 2,1-2
Tt 3,1

Le mot est polyvalent. Si l’on élimine provisoirement son sens de principe, voie, méthode, perspective ou pédagogie - comme dans l’expression « loi de gradualité » -, l’ancienne définition donnée par saint Thomas d’Aquin demeure pertinente et recouvre l’ensemble des significations du mot : « La loi est une ordination de la raison en vue du bien commun, promulguée par l’autorité qui a reçu la charge de ce bien. »

Ainsi entendue, la loi exprime le pôle objectif de la moralité qui empêche la conscience de se replier sur elle-même en lui fournissant un éclairage extérieur. Elle a Dieu pour auteur et l’homme pour destinataire.

La loi éternelle : c’est « la raison suprême à laquelle il faut toujours se soumettre » (saint Augustin), autrement dit, la Sagesse divine, le dessein éternel de Dieu, sa Providence.

La loi naturelle : C’est la loi éternelle, gravée chez les êtres doués de raison et les inclinant vers l’acte et la fin qui leur conviennent. Marque du Dieu Créateur, elle vise à conduire l’homme au bien, à le rendre de plus en plus homme. Elle est universelle (tous les hommes lui sont soumis), immuable (même si on découvre progressivement ses impératifs) et peut être connue par tous les hommes (même privés de la Loi révélée, les païens, notait déjà saint Paul, peuvent découvrir par eux-mêmes et accomplir les prescriptions de cette loi naturelle dont la conscience est l’interprète.

La loi divine révélée : C’est la loi éternelle telle qu’elle se manifeste aux hommes par la révélation de l’Ancien puis du Nouveau Testament. Pédagogue indispensable, la torah éclaire la conscience d’Israël (Rm 2,20) pour l’aider à discerner entre le bien et le mal. À ce titre, elle demeure valable même pour les disciples du Christ. Mais c’est bien sûr avec le loi nouvelle de Jésus que la morale biblique atteint son sommet (2 Co 3,3-17 ; Rm 8,2).

Les lois positives : Ce sont les textes juridiques qui régissent très concrètement les diverses sociétés et que fait appliquer le pouvoir politique. La Bible recommande l’obéissance et le respect envers les diverses autorités humaines, dès lors qu’elles ne s’opposent pas au bien commun qu’elles ont pour mission de servir. Elles tirent en effet leur pouvoir de Dieu et jouent un rôle de médiation dans l’économie du salut (Rm 13,1-7 ; 1 P 2,13-15 ; 1 Tm 2,1-2 ; Tt 3,1).

Ces distinctions classiques ne doivent pas faire oublier l’essentiel : « Les différentes manières dont Dieu veille sur le monde et sur l’homme dans l’histoire non seulement ne s’excluent pas, mais, au contraire, se renforcent l’une l’autre et s’interpénètrent. » (Encyclique Veritatis splendor n° 45)

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Hilaire LECOUËDIC

Le plus vieux marin de Port Saint Nicolas.

Publié: 30/11/2003