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Numéro(s) recherché(s): Optatam Totuis 8-12

Optatam Totuis8L'attention toute particulière requise par la formation spirituelle

Vie d'union avec le Christ

La formation spirituelle doit avoir un lion étroit avec la formation doctrinale et pastorale et, avec l'aide principalement du directeur spirituel (1), elle doit être donnée de telle façon que les séminaristes apprennent à vivre continuellement dans la familiarité du Père, par son fils Jésus-Christ, dans l'Esprit-Saint. La sainte ordination devant les configurer au Christ prêtre, qu'ils s'habituent déjà à lui être attachés comme des amis, également dans l'intimité de toute leur vie (2). Qu'ils vivent son mystère pascal de façon à savoir initier à ce mystère le peuple qui leur sera confié. Qu'on leur enseigne à chercher le Christ, dans la méditation fidèle de la parole de Dieu, dans la communion active aux très saints mystères de l'Eglise - en premier lieu dans l'eucharistie et l'office divin (3), - dans l'évêque qui les envoie et dans les hommes à qui ils sont envoyés, surtout les pauvres, les petits, les malades, les pécheurs et les incroyants. Qu'avec une filiale confiance ils aiment et honorent la bienheureuse Vierge Marie que le Christ Jésus, mourant sur la croix, donna comme mère à son disciple.

Qu'on encourage les exercices de piété éprouvés par l'expérience vénérable de l'Eglise: mais on évitera que la formation spirituelle consiste seulement en ces exercices et ne développe quel le sentiment religieux. Le séminariste doit plutôt apprendre à vivre selon le modèle de l'Evangile; à s'affermir dans la foi, l'espérance et la charité, afin d'acquérir l'esprit de prière par l'exercice de ces vertus (4), afin de fortifier et de protéger sa vocation, de s'affermir dans les autres vertus et d'aspirer toujours davantage à gagner tous les hommes au Christ.
(1) Cf. Pie XII, exhortation apostolique Menti Nostrae. 23 sept. 1950: AAS, XLII, 1950, p. 674; sacrée congrégation des Séminaires et Universités, La formazione spirituale del candidato al sacerdozio. Città del Vaticano, 1965.
(2) Cf. S. Pie X, exhortation au clergé catholique Haerent animo, 4 août 1908: S. Pie X, Acta IV, pp. 242- 244; Pie XII, exhortation apostolique Menti Nostrae, 23 sept. 1950: AAS, XLII, 1950, pp. 659-661; Jean XXIII, encycl. Sacerdotii Nostri Primordia, ler août 1959: AAS, LI, 1959, p. 550 s.
(3) Pie XII, encycl. Mediator Dei, 20 nov. 1947: AAS, XXXIX, 1947, pp. 547 s. et 572 s.; Jean XXIII, exhortation apostolique Sacrae laudis, 6 janvier 1962: AAS, LIV, 1962, p. 69; Conc. du Vat. II, const. De sacra Liturgia, art. 16 et 17: AAS LVI, 1964, p. 104 s. [pp. 134-135]; sacrée congrégation des Rites, Instructio ad exsecutionem Constitutionis de sacra Liturgia recte ordinandam, 26 sept. 1964, n. 14-17: AAS, LVI, 1964, p. 880 s.
(4) Cf. Jean XXIII, encycl. Sacerdotii Nostri Primordia: AAS, LI, 1959, p. 559 s.
Optatam Totuis9Attachement et soumission à l'Eglise

Les séminaristes doivent être imprégnés du mystère de l'Église, mis particulièrement en relief par ce saint Concile, de façon à rendre témoignage de l'unité qui attire les hommes au Christ (1), d'abord par leur attachement humble, filial et aimant au Vicaire du Christ, et ensuite -. une fois revêtus du sacerdoce - par leur adhésion à leur évêque, en se montrant ses fidèles coopérateurs et en l'aidant en commun avec leurs frères dans le sacerdoce. Qu'ils apprennent à participer de tout leur coeur à la vie de l'Eglise tout entière, en se rappelant cette parole de saint Augustin: "Chacun a l'Esprit-Saint dans la mesure où il aime l'Eglise du Christ" (2). Les séminaristes doivent être bien convaincus qu'ils ne sont pas destinés à la domination et aux honneurs, mais tout entiers voués au service de Dieu et au ministère pastoral. Qu'on apporte un soin particulier à développer en eux l'obéissance sacerdotale, la vie de pauvreté et l'esprit d'abnégation (3), pour les habituer à renoncer sans hésiter à ce qui -- tout en étant licite -- ne convient pas, et à imiter le Christ crucifié.

Qu'on fasse prendre conscience aux séminaristes des charges qu'ils auront à supporter, sans leur dissimuler aucune des difficultés de la vie sacerdotale; que cela cependant ne les conduise pas à ne voir que l'aspect dangereux de leur activité future, mais les dispose à affermir le plus possible leur vie spirituelle à partir de leur action pastorale.
(1) Cf. Conc. Vat. II, const. dogm. De Ecclesia, n. 28: AAS, LVII, 1965. p. 35 s. [pp. 52-54].
(2) S. Augustin, In Joan., tract. 32, 8: P.L.. XXXV. 1646.
(3) Cf. Pie XII, exhortation apostolique Menti Nostrae: AAS, XLII, 1950, pp. 662 s., 685, 690; Jean XXIII, encycl. Sacerdotii Nostri Primordia: AAS, LI, 1959, pp. 551-553, 556 s.; Paul VI, encycl. Ecclesiam suam, 6 août 1964: AAS, LVI, 1964, p. 634 s.; Conc. du Vat. II, const. dogm. De Ecclesia, surtout n. 8: AAS, LVII, 1965, p. 12 [pp. 26-27].
Optatam Totuis10Renoncement à la vie conjugale

Les séminaristes qui, selon les saintes lois toujours en vigueur dans leur propre rite, observent la tradition vénérable du célibat sacerdotal, seront très soigneusement préparés à cet état où, à cause du royaume des cieux, ils renoncent à la vie conjugale (cf. Matth., 19, 12) pour s'attacher au Seigneur par un amour sans partage (1), intimement conforme à la Nouvelle Alliance, ils portent témoignage à la résurrection du monde à venir (cf. Luc, 20, 36) (2) et ils trouvent une aide puissante leur permettant d'exercer sans relâche la charité parfaite par laquelle ils peuvent se faire tout à tous dans leur ministère sacerdotal (3). Qu'ils sachent bien avec quel coeur reconnaissant cet état doit être embrassé, non seulement comme une prescription de la loi de l'Eglise, mais comme un don précieux qui doit être humblement demandé à Dieu, un don auquel ils s'empresseront de répondre librement et généreusement, avec l'inspiration et l'aide de la grâce de l'Esprit-Saint.

Les séminaristes doivent connaître comme il se doit les devoirs et la dignité du mariage chrétien, qui représente l'amour mutuel du Christ et de l'Eglise (cf. Ephés., 5, 22-33). Mais ils doivent avoir conscience de la prééminence de la virginité consacrée au Christ (4), de sorte que s'ils décident de se consacrer totalement au Seigneur, corps et âme, ce soit par un choix généreux et mûrement réfléchi.

Qu'ils soient avertis des dangers qui, surtout dans la société contemporaine, menacent leur chasteté (5); qu'avec les secours voulus, divins et humains, ils apprennent à assumer leur renoncement au mariage, de telle sorte que non seulement leur vie et leur activité ne souffrent nullement de leur célibat, mais qu'eux-mêmes en tirent une plus parfaite maîtrise de leur coeur et de leur corps, un meilleur épanouissement de leur maturité et une vue plus claire de la béatitude promise par l'Evangile.
(1) Cf. Pie XII. encycl. Sacra Virginitas, 25 mars 1954: AAS, XLVI, 1954, p. 165 s.
(2) Cf. S. Cyprien, De habitu virginum, 22: P.L., IV, 475; S. Ambroise, De Virginibus I. 8, 52: P.L., XVI, 202 s.
(3) Cf. Pie XII. exhortation apostolique Menti Nostrae: AAS XLII, 1950, p. 663.
(4) Cf. Pie XII, encycl. Sacra virginitas, loc. cit., pp. 170-174.
(5) Cf. Pie XII. exhortation apostolique Menti Nostrae, loc. cit.. pp. 664 et 690 s.
Optatam Totuis11Maturité personnelle

Qu'on observe scrupuleusement les principes de l'éducation chrétienne, en les complétant de façon appropriée par les découvertes modernes d'une saine psychologie et pédagogie. Une formation sagement organisée doit donc cultiver chez les séminaristes également cette nécessaire maturité humaine dont les critères principaux sont une certaine stabilité dans le caractère, la capacité de prendre des décisions réfléchies, et un jugement droit sur les événements et les hommes. Que les séminaristes prennent l'habitude de dominer leur tempérament, qu'ils acquièrent la force de caractère et, d'une façon générale, qu'ils apprennent à estimez les vertus que les hommes apprécient davantage et qui recommandent un ministre du Christ (1), telles que la loyauté, le souci continuel de la justice, la fidélité aux engagements, des manières polies, un langage à la fois modeste et charitable.

Dans la vie du séminaire, on doit considérer la discipline non seulement comme un auxiliaire efficace de la vie commune et de la charité, mais comme un élément nécessaire dans l'ensemble de la formation, pour acquérir la maîtrise de soi, une solide maturité personnelle et les autres traits de caractère qui sont très précieux pour l'activité fructueuse et bien ordonnée de l'Eglise. Mais que cette discipline s'exerce de façon à créer chez les séminaristes l'attitude intérieure qui leur fait admettre l'autorité des supérieurs à cause de leur conviction intime, de leur conscience (cf. Rom., 13, 5) et des motifs surnaturels. D'autre part, la discipline doit être appliquée en fonction de l'âge des séminaristes, de façon qu'en apprenant peu à peu à se diriger eux-mêmes, ils s'habituent à user raisonnablement de leur liberté, à agir d'une façon spontanée et énergique (2), à collaborer avec leurs confrères et avec les laïcs.

Que toute l'atmosphère du séminaire, imprégnée d'amour de la piété et du silence, ainsi que du souci de s'entraider, soit orientée de façon à constituer comme une initiation à la vie que devra mener le prêtre.
(1) Cf. Paul VI, lettre apost. Summi Dei Verbum, 4 nov. 1963: AAS I.V, 1963, p. 991
(2) Cf. Pie XII. exhortation apost. Menti Nostrae. loc. cit.. p. 686.
Optatam Totuis12Durée de la formation

Afin que la formation spirituelle s'appuie sur des principes plus fermes et que les séminaristes embrassent leur vocation en vertu d'un choix mûrement délibéré, les évêques auront à fixer le laps de temps qui convient pour une préparation spirituelle plus intense. Il leur appartiendra également de juger s'il est opportun d'interrompre les études pendant un certain temps ou d'organiser une formation pastorale adaptée, en vue de mieux assurer la probation des candidats au sacerdoce. Il appartiendra aussi aux évêques, selon les conditions de chaque région, de repousser la limite d'âge actuellement prescrite par le droit commun pour les ordres sacrés, ainsi que de décider s'il est opportun que les séminaristes, après la fie de leur théologie, exercent pendant le temps qu'il convient les fonctions de diacres, avant d'être appelés au sacerdoce.
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Publié: 30/11/1959