Recherche couronnée de succès

Il se trouve que tes liturgistes m’ont récemment proposé, comme lecture, pour le temps de recueillement matinal que je passe auprès de Toi, Seigneur, trois textes qui, en principe, m’a-t-on appris, ont un lien entre eux. Il s’agissait de Samuel (), du psaume 43 () et du passage d’évangile en Marc ().

Le premier raconte la défaite des Hébreux partis en guerre contre les Philistins, désastre qui a entraîné non seulement un grand nombre de tués (même si les chiffres indiqués dans ce texte doivent être relativisés) avec en prime, la perte de l’arche d’alliance ; qu’ils avaient été chercher pour être, pensaient-ils, bien protégés dans leur expédition. Or ce sont les vainqueurs qui se la sont appropriée.

Le second texte, le psaume 43, est bien dans la ligne du premier puisqu’on supplie Dieu de défendre son peuple humilié.

Mais le troisième qui relate la guérison d’un lépreux que tu touches, Seigneur, et à qui tu recommandes de respecter le rite de la Loi et de se présenter au prêtre, ne me paraît pas en concordance avec les deux premiers. Tout au moins dans un premier temps ; d’autant que mon livret de prière m’oriente vers un rapprochement avec le sacrement de réconciliation.
Il y a eu en effet la démarche du lépreux qui se reconnaît malade c’est-à-dire pécheur, ton geste, Seigneur, où tu le touches et le guéris, et ta recommandation concernant le respect des consignes de la Loi. Le rapprochement avec le sacrement de la réconciliation peut se comprendre et être intéressant. Mais quel rapport avec les deux premiers ?

Il fallait que je cherche ailleurs, et c’est en allant voir dans la Bible le récit complet de cette bataille que mon point d’interrogation s’est envolé si facilement que je me suis demandée comment il avait pu m’échapper. Car tu recommandes, Seigneur, au lépreux de ne pas ébruiter la miraculeuse guérison dont il a bénéficié ; je ne l’avais pas retenu ni mentionné et lui, ne t’avait pas entendu ni obéi. Or le texte précise que cette recommandation a été “sévère”. Tu y attribuais donc du prix, et on comprend pourquoi. Tu n’étais pas venu sur terre en magicien chargé de réparer toutes les misères rencontrées, même si très souvent, tu t’es laissé prendre aux entrailles par la vue de toutes ces souffrances insupportables. Ta mission, ta grande et unique mission consistait à nous faire prendre conscience que Dieu est amour et qu’il aime l’humanité entière.

On sait que le lépreux guéri n’a pas pu s’empêcher de te faire de la réclame, ce qui t’a obligé, à partir de ce moment, à éviter tous les lieux habités. Comme quoi une bonne intention peut avoir des résultats pernicieux, si elle est contraire aux desseins de Dieu.

Et la guerre contre les Philistins dans tout ça ?

Eh bien ! c’est évident. Israël avait cru que l’arche d’alliance pouvait avoir un pouvoir magique, et le rendre invincible contre les Philistins. Rassurons tout de suite les Hébreux : les Philistins, en saisissant l’arche, n’ont pas saisi Dieu.
Dieu est insaisissable, il est le tout autre, et si on ne répond pas à ses souhaits, rien ne sert de se croire à l’abri dans un sanctuaire, en multipliant, au besoin, les rites religieux.

Je ne sais pas si Israël a pu se rassurer, après avoir récupéré cette arche, mais en ce qui me concerne, je suis bien aise d’avoir eu cet éclairage, et je t’en remercie Seigneur.

Je suis sortie apaisée de mon temps de réflexion, en ayant l’impression que toi, tu m’avais entendue !
Ce qui n’est pas rien quand même !

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Françoise REYNÈS

Laïque mariste († 2011).

Publié: 01/07/2017