Est-ce que ta Parole, Seigneur, ne serait pas à ajuster au cas par cas ?

Allons bon, patatras ! Il y a seulement quelques jours, je t’ai dit Seigneur, que j’adhérais pleinement à ce que Tu as dit à Thomas : « Heureux ceux qui ont cru, sans avoir vu » et voila qu’aujourd’hui, mon livret me propose deux textes qui ont l’air de dire le contraire. Il s’agit de Saint Jean (Jn 10,22-30) et des Actes des Apôtres (Ac 11,19-26).

Si on prend dans l’ordre chronologique où ils se sont déroulés, je commence par l’Evangile où Tu te heurtes au refus de tes contemporains de voir en Toi, autre chose qu’un homme ordinaire : « Dis-nous clairement si tu es le Messie » demandent-ils. « Je vous l’ai dit » répliques-Tu, « mais vous refusez de croire. J’ai fait des œuvres qui confirment ce que je vous ai dit, mais vous restez sur vos positions... ». Il me semble que ça devrait être écrit autrement, comme le début des dires de Jésus.

C’est un échec complet. Ces juifs veulent un messie qui ressemble à l’idée qu’ils se sont faite, idée basée sur ce qu’ils ont cru comprendre des textes de l’ancien Testament où il est question d’un messie mystérieux, glorieux, puissant qui ne ressemble en rien au nazaréen. Et pourtant pour Te voir, ils Te voient.

A l’inverse, dans les Actes des Apôtres, on assiste à une espèce d’engouement, d’enthousiasme, pour accueillir le simple témoignage des apôtres, qui annoncent la bonne nouvelle de Ta Résurrection. Des foules immenses se convertissent. Cinq mille par jour ; précise le texte.

Or Tu es parfaitement absent physiquement !

Qu’est ce que Tu en penses Seigneur ? Et qu’est ce que Tu veux que j’en pense ?
Pour m’en sortir, j’essaye de me remémorer quelques unes de tes paroles adressées à des personnes rencontrées lors de tes pérégrinations « Va et ne pèche plus » as-Tu dit à la femme adultère « Tu t’inquiètes pour beaucoup de choses Marie… » « ce soir tu seras avec moi dans le Paradis »...

À chaque fois, et on pourrait multiplier les exemples, j’ai l’impression que Tu prends en compte le problème, la situation de la personne avec qui Tu es en dialogue. Tu n’énonces pas des formules valables pour tout un chacun, et par conséquent, il ne faut pas vouloir en faire des commandements absolus.

D’ailleurs je sais bien que moi-même, je change. À certains moments, j’ai besoin d’être bousculée, à d’autres j’ai besoin d’être consolée, rassurée. Et il est rare que pendant ce temps, que j’appelle mon temps de prière, où j’essaye d’entrer en relation avec Toi, je ne trouve pas une réponse à ma préoccupation de ce jour là. C’est ce que j’appelle tes petits clins d’œil qui ont le don de me mettre en joie et de Te trouver merveilleux. Merci Seigneur, et ne fais pas trop attention à mon esprit de logique cartésienne occidentale qui souvent me joue des tours.

Tu me connais, et il me semble que j’arrive plus vite à m’en rendre compte et à sourire devant mon outrecuidance déraisonnable.

Tu ne crois pas Seigneur ?

PS : De quoi le sceptique apôtre Thomas avait-il besoin ? De savoir qu’on n’est pas chrétien tout seul, et qu’on doit faire appel et prendre en compte l’éclairage donné par les autres.

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Françoise REYNÈS

Laïque mariste († 2011).

Publié: 01/03/2013