Introduction

Pendant des années et des années, la prière personnelle m’a été impossible. C’était un domaine fermé.

Je le déplorais, j’en souffrais certes un peu, mais je ne savais que faire ? Ca ne venait pas ! Je n’étais pas loin de penser que c’était réservé à un petit lot de favorisés, dont je ne faisais pas partie.

Un jour, on m’a proposé de participer aux émissions de radio Arc-En-Ciel, la radio diocésaine du Var. Dans mon idée, il s’agissait seulement de prêter ma voix, qui est dans le ton grave et qui de ce fait, passe bien à la radio ; ça n’allait pas plus loin. Dans un premier temps, il m’a été demandé d’assurer des émissions maristes, famille spirituelle avec laquelle j’ai des liens. On partait d’une revue, et on essayait de rendre radiophoniques les articles de cette revue écrits par différents auteurs. C’était dans mes cordes. Ca m’a même amusée. Et puis, il a été question de faire partie de l’équipe chargée des prières journalières. Je n’ai pas osé refuser, mais j’ai paniqué, et ce sont ces émissions qui ont été le déclic pour moi.

Naturellement, il fallait écrire le texte avant d’enregistrer, il fallait chercher, se former, s’informer. J’ai été puissamment aidée par un prêtre, directeur du Centre de Documentation Diocésaine, qui est une vraie mine de richesses ; et le pli a été pris. Et c’est ainsi que la prière personnelle a pu jaillir.

A tel point, qu’aujourd’hui, je suis incapable ou presque totalement incapable de m’adresser à Dieu, si je n’ai pas un papier et un crayon (ça évite de se disperser).

Et je me suis sentie libérée, délivrée d’un poids lourd qui m’entravait. Si ça vous intéresse parce que vous-même êtes en recherche, je vous explique comment le Seigneur s’y est pris pour m’initier à ce tête à tête intime.

J’ai commencé par imaginer les passages de l’Evangile où Marie entrait en scène. C’est une femme de race humaine, comme moi ; je n’avais pas d’appréhension à chercher comment elle avait pu réagir et ça a donné : "Marie sur les chemins" que Arc En Ciel a diffusé pendant un mois de mai. Encouragée par cette première expérience, j’ai repris les conseils de St Ignace de Loyola et j’ai imaginé des scénettes en me mettant à la place de personnes : hommes femmes ou enfants, dont les évangélistes racontent la rencontre avec le Christ. Je me fabriquais un petit film.

Il faut vous dire que jusqu’ici, je soutenais ne pas avoir intérêt à lire et encore moins à méditer les textes de la Parole, puisque 9 fois sur 10 (non, 5 ou 6 fois sur 10, j’exagère toujours) ; le comportement du Seigneur, ses dires, non seulement ne m’édifiaient pas, mais encore me posaient problème. J’ai l’esprit critique.

Arrivée à cette période là, quand je commençais à écrire un de ces petits épisodes, tirés généralement du propre du jour, je dois avouer que bien souvent, je ne savais pas du tout comment je pourrais finir. Je suis maintenant persuadée que le Saint Esprit m’a soufflé la chute qui me permettrait de retomber sur mes pieds, en faisant confiance au Seigneur.

Et c’est aussi à cette époque, que je me suis rendue compte, qu’assez souvent, je ne m’adressais plus uniquement à Jésus, mais au Père. Ainsi, par Marie je suis allée vers Jésus, et par Jésus je suis arrivée au Père, sous l’action du Saint Esprit.

C’est tout simple et extrêmement classique je crois. Mais pour moi, ce n’est plus une de ces formules officielles qui a le don de m’exaspérer, c’est une réalité, c’est du vécu.

Espérant que ce chemin laborieux mais combien exaltant, pourra vous être utile, je vous livre ces petits textes. Ils ont été écrits pour être dits à la radio, et non pas lus. C’est du langage parlé, d’où le ton primesautier et le style souvent incorrect.

S’ils vous aident comme ils m’ont aidée, j’en serais ravie, et il nous restera à en rendre grâce au Seigneur.

S’ils vous agacent ou s’ils vous heurtent, cherchez vite un autre témoignage, une autre formule qui vous permette d’accéder à cette expérience vitale. Ne restez pas sur votre faim, comme je l’ai fait pendant presque 70 ans.

Il y a forcément une façon de faire qui vous conduira, dans la joie, au Seigneur. Il n’attend que ça.

Je Lui confie le soin de vous aider dans cette recherche. Personnellement, en vous livrant cette partie de ma vie, j’ai conscience d’avoir fait ce que je pouvais. Le reste Lui incombe Ce n’est plus mon problème.

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Françoise REYNÈS

Laïque mariste († 2011).

Publié: 30/11/2000