Ascension

Juste avant son départ pour rejoindre le Père, Jésus donne ses dernières instructions aux Apôtres. Et l’un d’eux, qui a tout compris, de dire :

"Seigneur, est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël ?"

Quel est ce petit futé qui vient de poser cette question ? Peu importe d’ailleurs, ils pensent tous la même chose. Alors là, chapeau ! Ils viennent de se couvrir de gloire : il faut leur donner 20 sur 20 en compréhension des projets du Christ, mention très bien, sur toute la ligne !

Blague à part, quelle pitié ! 24 ou 36 mois de formation intensive pour en arriver là ! Il faut dire qu’ils avaient mal admis que Jésus soit crucifié, soit mort et enterré ; mais heureusement, ça n’avait été qu’un mauvais moment à passer. Et maintenant, il était de nouveau là, pas régulièrement certes, mais plus puissant que jamais : les portes fermées ne l’arrêtaient pas, il apparaissait et disparaissait sans laisser de trace, un peu déconcertant sans doute, mais forcément invincible maintenant. On allait enfin pouvoir rétablir le royaume d’Israël dans toute sa splendeur. Jésus serait Roi et eux formeraient le conseil des Ministres ! Ouf ! Ils avaient eu chaud le vendredi-saint, et froid aussi d’ailleurs, mais c’était fini ; les beaux jours, les jours de gloire tant attendus, tant espérés, étaient là.

Pauvres, pauvres apôtres, complètement à côté de la plaque. Ils sont désespérants de balourdise. Je comprends mal, comment Jésus n’en a pas pleuré de dépit en constatant combien ses élèves étaient nuls, ou comment Il ne s’est pas mis en colère : il y avait de quoi !

Mais non, Il se contente de leur dire qu’il voit bien qu’ils ont besoin, mais alors là, vraiment besoin du Saint Esprit. Et sans s’arrêter, dans la foulée, il leur fait confiance, entièrement confiance en leur donnant une mission grandiose.
Il s’agit de le faire connaître à Israël d’abord et ensuite au monde entier. Pas moins !
On est déconcerté, ébahi devant une telle attitude qui va à l’encontre d’une réaction humaine normale. Dieu est vraiment au dessus de tous nos petits schémas humains. Il est le Tout Autre.
Mais, plus déconcertant encore, Il nous aime tels que nous sommes !

Alors, Seigneur, Toi qui a eu tant de patience vis à vis des apôtres, sois également patient vis à vis de nous. Apprends nous à ne pas désespérer de nous-mêmes, malgré nos erreurs, nos vantardises, nos reculs, nos hésitations, nos tiédeurs et que sais-je encore...

Toi qui a eu confiance dans tes apôtres, persuade-nous de ta confiance en nous, et fais nous voir la mission, la grande mission que nous sommes appelés à remplir et que tu nous as confiée.
Mais tu le sais très bien, comme les apôtres, nous avons besoin, bien besoin du Saint Esprit. Aide-nous à préparer sa venue ; que nous sachions le recevoir avec fruit.
S’il te plaît, Seigneur, et comme ça te plaira, je te dis merci, car tu viendras, c’est sûr, je ne sais pas trop quand, alors, je préfère dire merci avant, sans ça je risque d’oublier

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Françoise REYNÈS

Laïque mariste († 2011).

Publié: 01/05/2005