Prier le Notre Père avec Marie (1/7)

Série de prédications données lors de Neuvaine du Saint-Cordon à Valenciennes, du 11 au 19 septembre 2005.

Introduction

C’est en regardant Jésus prier que ses disciples lui ont demandé de leur apprendre à prier. C’est alors que Jésus leur dit : « Quand vous priez dites : Notre Père... ». Et selon la Parole de Tertullien, « le Notre Père est le résumé de tout l’Evangile » .

Nous allons vivre la neuvaine de cette année avec le Notre Père. Chaque soir, à la lumière des Écritures et de la vie de la Vierge Marie, je méditerai une des phrases de la prière du Seigneur, dans l’ordre de la prière.

Rien dans la vie de Marie n’a fait obstacle à l’Evangile. D’une part parce qu’elle a mis au monde Celui qui est la Bonne Nouvelle ; d’autre part parce humblement elle a su se faire le disciple de son propre fils. Elle a certainement été celle qui a initié Jésus à la prière. Mais elle en a été plus sûrement encore la bénéficiaire, elle qui gardait toutes choses dans son cœur. Elle qui demandait aux serviteurs de Cana de « faire tout ce qu’il dira ». Nous ne nous étonnerons donc pas de retrouver dans la vie de la Vierge Marie des accents du Notre Père.

Ce sera certainement pour chacun de nous une aventure spirituelle au terme de laquelle, pour vous comme pour moi, nous ne prierons peut-être plus tout à fait le Notre Père comme avant.

Notre Père qui es aux cieux

Jean 17, 20-26.
" Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé.

Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux et toi en moi, afin qu’ils soient parfaits dans l’unité, et que le monde reconnaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.

Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire, que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.

Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé.

Je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux."

Il n’est pas si facile de prier Dieu comme un Père, de s’adresser à Lui comme à un Père. Deux raisons fondamentales à cela :
D’une part, dans les religions naturelles, Dieu n’est pas d’abord un Père. La religion naturelle pose souvent Dieu comme tout puissant, grand et inaccessible. Promenez-vous dans les montagnes, contemplez la voute étoilée, chevauchez les dunes de sables et les vagues des océans et vous direz : « Dieu est grand par sa création ». Oui, Dieu est grand, mais il n’est que grand. Et face à un tel constat, tel Job, nous ne pouvons que nous taire, submergés par tant d’immensité et de beauté qui peuvent parfois être terribles. La paternité de Dieu n’est pas une évidence ! En réalité, nous le verrons, Dieu est plus grand encore par sa proximité de Père.

D’autre part, dire de Dieu qu’il est Père, c’est utiliser un vocabulaire familier de nos familles. Et nous le savons, aucun père, si bon soit-il, n’est parfait ou idéal. Nous avons donc une image imparfaite pour rendre compte de la perfection de Dieu. D’où la seconde difficulté. Mais à vrai dire, en affirmant qu’aucun père n’est parfait, je dis par là qu’au fond de moi réside l’intuition de ce que pourrait être un père parfait et c’est cette intuition qui est renvoyée à Dieu lui-même. Ce qui fait que même si nous avons connu un père très éloigné de l’intuition du « bon père », il nous est quand même possible d’utiliser cette intuition pour nous élancer dans la prière vers Celui qui est source de toute paternité.

Même pour la Vierge Marie, il a fallu sûrement du temps pour prier Dieu comme un Père. Il suffit de se souvenir de son désarroi lorsque Jésus perdu et retrouvé au temple se déclare « être aux affaires de son Père » (Lc 2, 59). Mais n’oublions pas non plus sa capacité d’intériorisation. Elle gardait fidèlement tous ces souvenirs dans son cœur.

Une prière trinitaire

C’est Jésus qui nous invite à appeler Dieu « Père », et même « Notre Père » parce que c’est ainsi qu’il l’appelle lui-même dans sa prière. L’Évangile que nous avons lu et qui se trouve sur vos feuilles (Jean 17, 20-26) montre un moment de la grande prière de Jésus juste avant sa passion. On y lit la très grande intimité qu’entretient Jésus avec son Père : une communion profonde que le Christ veut nous faire partager et dans laquelle il veut nous faire entrer.

Cette prière que Jésus fait au grand soir de sa vie, juste avant d’entrer dans sa passion est comme la relecture de ce qui a été le plus important pour lui. Commençons par la fin du texte : « Je leur ai fait connaître ton Nom » (v 26). A savoir que Dieu est Père.
Autrement dit on ne peut connaître Dieu comme Père sans connaître Celui qui nous le révèle : Jésus le Fils. Ce n’est pas Dieu qui dit priez-moi comme un Père mais bien le Fils qui nous conduit vers son Dieu et notre Dieu, vers son Père et Notre Père. En revanche, lorsque le Père parle dans les Évangiles, ce n’est que pour nous parler de son fils : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le ». « Écoutez-le quand il vous parle de sa passion prochaine ; Écoutez-le lorsqu’il parle de moi comme d’un Père ; Écoutez-le quand il vous apprend à prier. »

Enfin, nul ne peut prononcer cette prière si l’Esprit-Saint ne la dit au plus profond de lui-même. Rentrer dans la prière du Fils tourné vers son Père, ne peut se faire authentiquement sans le soutien de l’Esprit-Saint qui prie en nous et nous fait crier Abba, Père (Rm 8, 15).
Vous l’avez déjà compris, et vous le vivez certainement, il n’est de prière du Notre Père que trinitaire. À peine avons-nous prononcé les deux premiers mots de la prière du Seigneur, que déjà nous sommes plongés dans le grand mystère de la Trinité. D’ailleurs, si vous vous souvenez bien de l’introduction du Notre Père au cours de la messe, c’est bien au cœur même de la Trinité que nous introduit la liturgie : « Unis dans le même Esprit, nous pouvons dire avec confiance la prière que nous avons reçue du Sauveur ».

Qu’ils deviennent comme elles ceux qui les prient.

J’aime beaucoup cette référence du psaume 115. Le psalmiste est révolté contre les idoles et ceux qui les prient. Ces idoles d’or et d’argent avec des yeux qui ne voient pas et des bouches qui ne parlent pas. « Qu’ils deviennent comme elles ceux qui les prient ». Je trouve l’argument très pertinent. Devenir comme celui que nous prions. Devenir à l’image de Celui que nous prions. Rien ne doit être plus désirable.

Or pour nous les chrétiens, cet argument se redouble du fait que nous-mêmes, chacun de nous avons été créé à l’image et à la ressemblance de notre créateur, du Dieu Trinité. Dans la foi, il ne s’agit d’ailleurs pas tant de devenir comme Dieu mais bien de re-devenir comme lui car nous avons perdu la ressemblance par le péché. Nous comprenons déjà combien la structure du Notre Père qui commence par contempler Dieu notre Père et qui s’achève sur la demande de la délivrance du mal est profondément logique. La prière du Seigneur n’a d’autre mouvement que de nous inscrire plus profondément dans la communion avec Dieu et de nous éloigner de tout ce qui détruit et défigure l’homme. Nous y reviendrons à la fin de la neuvaine.

Créé à l’image de Dieu, du Dieu-Trinité

Il n’est pas si facile que cela de comprendre la geste de Dieu lorsque nous confessons avoir été créés à son image et à sa ressemblance. Jean-Paul II a une fois écrit dans l’exhortation apostolique sur la famille que « en créant l’homme par amour, il l’a appelé à l’amour » (cf. N° 11). Ce qui fait que nous avons deux approches pour comprendre notre vocation d’homme à travers le Notre Père.

Soit nous nous appuyons sur le thème de l’image. Soit nous creusons le moyen même de la création. A vrai dire, ces deux approches se rejoignent car soit nous sommes créés à l’image de l’Amour soit nous sommes créés par le moyen de l’amour. Et dans les deux cas, la vocation de l’homme est bien d’aimer comme Dieu parce qu’il a été créé à son image et par amour.
Ainsi, prier le Notre Père, c’est entrer dans la contemplation de notre origine, de l’origine de notre vie, de toute vie. Et si nous nous laissons travailler dans la prière par le Dieu de toute paternité, par ses deux mains que sont Jésus et l’Esprit-Saint pour reprendre une expression de saint Irénée, alors, nous retrouverons le sens même de notre vie. Oui, toute prière chrétienne et en particulier celle-ci nous reconstruit et nous ré-humanise.

Mais nous n’avons pas encore tout dit sur ce sujet. D’ailleurs tout ne pourra être dit faute de place et de temps. Mais surtout parce que quoique nous disions de Lui, Dieu est toujours au-delà de nos paroles et de nos beaux discours. Disons en tout cas que le mystère de la Trinité est pour nous la seule condition pour pouvoir dire que Dieu est amour et qu’il nous aime. Pour reprendre le titre d’un livre fameux de Jean-Noël Besançon : « Dieu n’est pas solitaire ». Pour que Dieu soit amour, il faut qu’il y ait en lui-même suffisamment de différences pour qu’il y ait une communion forte et authentique. Jacques Delaporte disait que la Trinité était une infinie communion d’infinies différences. Dieu n’a pas besoin de nous pour être ce qu’il est. Or si la Révélation est exacte lorsque elle affirme que Dieu nous aime, alors nous savons que ce qu’il fait pour nous, il le vit déjà en lui-même.

Ainsi donc, dire Notre Père, c’est entrer dans le grand mouvement de communion et d’amour des trois personnes de la Trinité. Si nous savions vraiment ce que nous disons, on ne pourrait poursuivre la prière et on s’arrêterait, saisi par le mystère, dans la contemplation et l’adoration.

Et si nous nous souvenons que nous avons été créés à l’image de ce Dieu Trinité, cela doit avoir quelques retentissements sur notre manière de vivre et de vivre entre nous. Ainsi, chacun de nous a reçu cette capacité de vivre le don de soi le plus radical à l’image de ce que vivent les trois personnes de la Trinité entre elles. Je dirai même plus, cette faculté à vivre le don de nous-mêmes n’est pas facultative, elle nous constitue en vérité. C’est à chaque fois que nous vivons le don de nous-mêmes que nous sommes nous-mêmes, que nous nous accomplissons pleinement comme homme ou comme femme. Et nous pressentons alors pourquoi les modes de vie comme le mariage ou la vie consacrée sont des lieux si forts où chacun accomplit son destin d’humanité. Et c’est saint Paul qui nous a transmis une parole du Christ que l’on ne trouve pas dans les Évangiles : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35). C’est tout simplement parce qu’à chaque fois que nous donnons, notre vie ressemble et coïncide avec l’image profonde qui est inscrit dans notre nature humaine. Celui qui a éprouvé cette joie, cette jubilation intérieure, ne peut l’oublier et sait que la Parole de Dieu dit vrai. Il y a là la source d’une règle de conduite pour l’ensemble de notre vie.

Mais il est une autre dimension humaine qui porte l’image de l’amour de Dieu. Il s’agit du couple humain marié. C’est l’alliance conjugale qui porte le signe de l’amour trinitaire. Si j’ai bien compris ce qu’il en est dans le mariage, chacun s’engage envers l’autre et lui fait don de sa vie parce que l’autre en fait tout autant. « Aujourd’hui je me donne à toi et je t’accueille. » Eh bien ! N’ayons pas peur de le dire, chaque fois que dans votre vie conjugale et familiale vous faites, par amour et sans regret, l’offrande de votre personne, vous faites alors l’expérience de Dieu, l’expérience de la sainte Trinité.

Nous sommes les enfants de ce Père

Invoquer Dieu comme un Père suppose que nous l’invoquions comme des enfants, des fils et des filles. Jésus a répété plusieurs fois que le Royaume des cieux appartenait aux enfants et à ceux qui leur ressemblent. (Mt 18, 3 ; Mt 19, 14 ; et parallèles). Si la fonction du Père est de donner la vie, d’aider à la croissance et de protéger, la vie des enfants, quant à elle, consiste à faire confiance et à faire l’effort de progresser. Est-ce bien dans cet état d’esprit que nous sommes lorsque nous appelons Dieu « notre Père » ? Ainsi quand nous disons la prière du Seigneur, nous entrons nous-mêmes dans une grande dynamique de vie, nous nous mettons en route confiant en celui qui a donné son Fils unique pour que nous soyons un peu plus vivant chaque jour qu’il nous ait donné de vivre.

Prier le Notre Père fait de nous des frères et des sœurs

Jusqu’à présent, j’ai surtout commenté le Père dans la première phrase du Notre Père. Pourtant, si le Christ nous invite à dire Notre Père et non pas Mon Père ou Mon Dieu, ce n’est pas par hasard. C’est Jésus qui choisit de nous faire prier son Père comme notre Père, son Dieu comme notre Dieu. Cela a deux effets.

D’une part, il nous fait entrer si j’ose dire dans sa propre « famille ». Si nous rencontrions quelqu’un de la famille du président de la république ou un parent d’un grand joueur football ou d’un médaillé olympique, cela nous ferait peut-être quelque chose. Or ici, par grâce, par amour gratuit, par adoption et élection, bref ! Par notre baptême, nous appartenons d’une certaine manière à la famille de Dieu. Et ce, d’autant plus que notre humanité est entrée au ciel avec le Christ ressuscité des morts. Comment peut-on oublier que nous appartenons à la famille de Dieu, que nous en avons la dignité et que nous méritons un meilleur traitement que celui que nous nous infligeons à nous-mêmes et aux autres à travers nos péchés ?

D’autre part, il nous constitue ainsi comme des frères et des sœurs. Si c’est ensemble que nous invoquons Dieu comme notre Père, alors cela crée des liens entre nous d’une rare intensité. Cette fraternité humaine, le Christ la veut de toutes ses forces et c’est l’objet d’une intense prière comme on l’a vu dans l’Évangile que nous avons lu. Et l’on voit bien l’intention profonde de la prière de Jésus : « qu’ils soient un comme toi et moi sommes un ». Rien de moins. Et vous savez comme moi que cette unité est le premier facteur d’évangélisation, le meilleur témoignage que nous pouvons porter devant le monde de l’authenticité de notre foi.

Voilà que dès les premiers mots de la prière du Seigneur notre relation à Dieu et aux autres est posée. Dire Notre Père, c’est déjà tout dire ou presque. La Vierge Marie avait déjà une foi très unifiée. Par son fils, elle a encore progressé. Le Christ est venu nous révéler à que la foi pouvait s’inscrire dans une profondeur telle que le cœur de l’homme a du mal encore à l’imaginer.

Notre Père qui es aux cieux

N’oublions pas enfin, la finale de la première phrase.
On prête au premier cosmonaute, Youri Gagarine, lorsqu’il est revenu sur terre, d’avoir dit qu’il n’avait pas vu Dieu dans le ciel. Et c’est vrai, Dieu n’est pas caché derrière les nuages ou derrière la lune. En affirmant que notre Père est aux cieux, Jésus reprend l’imaginaire juif sur la topologie ou la géographie de l’univers et de son créateur. On pensait que la terre était plate et qu’il y avait comme une cloche au-dessus. A l’intérieur sont suspendus le soleil et la lune ainsi que les étoiles. Il y a de l’eau au-dessus de la cloche. Et Dieu habite au-dessus. Lorsqu’il pleut, c’est que la cloche est percée par la grâce de Dieu. Et au dernier jour, la Jérusalem céleste, la cité de Dieu, descendra du ciel sur terre.
Aujourd’hui, nous savons bien que Dieu ne se trouve pas à une distance plus ou moins grande de la terre au-dessus des nuages. Dire que le Père est aux cieux, c’est affirmer qu’il est aussi que loin que nous le disons proche lorsque nous l’appelons Père. Cela nous évite de mettre la main sur lui et de l’enfermer dans nos idées toutes faites. Dieu, s’est fait proche des hommes à travers son fils Jésus. Mais quoique nous disions sur Lui, il restera toujours au-delà de toutes les images que nous pourrons avoir de lui, si justes soient-elles.

La distance qui sépare la créature du Créateur, c’est la distance des cieux, c’est-à-dire une distance infinie que l’homme ne pourra jamais franchir par lui-même. « Mes chemins ne sont pas vos chemins » dit Dieu. Cependant, nous le savons, si c’est impossible pour les hommes, c’est possible pour Dieu. Les croyants ont aussi compris que Dieu était très proche : « Y a-t-il un dieu qui soit aussi proche de nous que notre Dieu ? Lent à la colère et plein d’amour ». C’est par l’incarnation de son Fils que la distance est comblée et que nous pouvons rencontrer Dieu. N’est-il pas venu annoncer que le règne de Dieu était proche ? C’est tout l’Evangile. Or Dieu règne par son amour et sa miséricorde tels qu’ils ont été manifestés en Jésus. Il faut seulement que nous acceptions qu’il prenne l’initiative et que nous lui laissions la place. Car si Dieu peut tout faire, il ne veut rien faire sans notre participation.

Il faut un cœur de pauvre pour que Dieu puisse combler toute la distance qui nous sépare de Lui. Nous connaissons bien la première des béatitudes : « Heureux les pauvres de cœurs, le Royaume des cieux est à eux ». Elle est au présent ! Dieu lui-même réside au cœur de ceux qui se reconnaissent assez pauvres pour ne pas vouloir se sauver eux-mêmes. Cela se manifeste hautement dans la célébration de notre baptême.

Ainsi donc, lorsque nous disons « Notre Père qui es aux cieux » nous ne disons pas que Dieu est loin mais qu’il est proche de tous ceux qui renoncent à mettre la main sur lui pour l’utiliser. Souvenons-nous de cette prière de Jésus : « Père, dit Jésus, je te bénis d’avoir caché cela aux sages et aux savants et de l’avoir révélé aux tout-petits ». Mt 11, 25.

Voulez-vous, pour terminer cette prédication, que nous disions ensemble la prière du Seigneur. Et ainsi ferons-nous tous les soirs de la neuvaine.
Avec Marie, en Eglise, redisons, Notre Père...

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Bruno FEILLET

Évêque de Séez, ancien équipier de PSN.

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Publié: 01/05/2006
Les escales d'Olivier