Pour célébrer le Jubilé 2000 : libérer les pauvres du poids de la dette

L’an 2000, c’est demain. Nous allons le célébrer de bien des manières. Il en est une, pourtant, que nous risquons d’oublier et sur laquelle le pape Jean-Paul II insiste : il faut que cette année jubilaire, dit-il, "serve à rétablir la justice sociale".

Pourquoi ce lien entre Jubilé et "justice sociale" ? La réponse se trouve dans l’Ancien Testament, au chapitre 25 du livre du Lévitique. Nous y lisons que Dieu invite son peuple à célébrer, tous les 50 ans, une " année sainte"au cours de laquelle il doit libérer les esclaves, remettre les dettes, permettre à chacun de retrouver sa terre. Car il est impossible d’honorer Dieu sans rendre à chacun de ses fils sa dignité, sans restaurer entre les humains des relations justes.

Jésus se réfère à cette tradition du Jubilé pour faire comprendre sa propre mission. Dans l’évangile de Luc (chapitre 4), nous l’entendons s’appliquer à lui-même un texte du prophète Isaïe : il a été envoyé "proclamer une année de grâce du Seigneur", ce qui se traduit concrètement par "porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance... rendre la liberté aux opprimés".

Le monde a beaucoup changé depuis. Et pourtant, n’avons-nous pas besoin, aujourd’hui comme hier, de "temps de grâce" ? Dans nos vies, dans nos familles, dans nos sociétés, ne sentons-nous pas le désir, après un échec, un conflit, une rupture, de "remettre les compteurs à zéro", afin de prendre un nouveau départ, libéré du poids d’erreurs ou de malheurs passés ? C’est la même chose dans la grande famille que constitue l’humanité : n’a-t-elle pas grand besoin, elle aussi, d’un "temps de grâce ", d’un temps où l’on remet les dettes et rétablit la justice ? Sinon, le XXIème siècle ne commencera pas mieux que le XXème ne finit.

écoutons le cardinal Etchegaray, chargé par Jean-Paul II de la préparation du Jubilé : "L’an 2000 doit être un appel fort à la conversion et à l’engagement, y compris sur le plan social et politique, sans quoi les portes du futur seront fermées. Il est donc temps de rétablir le droit des pauvres et des marginalisés à jouir de la terre et de ses bienfaits qui sont un don du Seigneur à tous et à chacun de ses enfants".

Oui, il est temps de rétablir le droit des pauvres : l’Esprit souffle aujourd’hui à l’église du Christ de remettre en valeur le message de libération et de justice contenu dans le jubilé, même si cela exige "conversion et engagement".

Sur quel point concret faut-il faire porter cet effort de libération ? Regardons notre planète : comme au temps du peuple d’Israël, c’est encore le poids de la dette qui écrase les plus pauvres. Remettre les dettes, ce n’est pas seulement rendre vigueur à une exigence du jubilé de jadis, c’est l’un des moyens de porter remède - du moins en partie - à une situation d’aujourd’hui, que tout fidèle du Christ doit ressentir comme intolérable : la permanence - et même l’aggravation, en bien des points du globe - de la misère et de l’exclusion.

Si les gouvernements des six pays les plus pauvres d’Afrique pouvaient consacrer au développement humain l’argent du remboursement de leurs dettes, on estime que trois millions d’enfants supplémentaires pourraient vivre au-delà de leur cinquième année et que l’on éviterait un million de cas de malnutrition.

Quand il demande avec insistance que la dette des pays les plus pauvres soit remise à l’occasion du Jubilé, Jean-Paul II n’a pas la prétention de donner des leçons aux experts en économie ou en politique internationale. Il parle en homme qui a reçu la mission de veiller à ce que le sel évangélique continue à donner saveur à notre terre. Il invite les croyants à trouver le geste qui sera l’équivalent, dans la situation d’aujourd’hui, du geste du Samaritain soignant l’homme blessé, rencontré par hasard. Il invite la " communauté internationale" à démontrer qu’elle veut vraiment, par delà ses beaux discours sur la solidarité, s’attaquer à la pauvreté de ceux qui, dans notre monde, "ne comptent pour rien".

Mais attention ! Le Pape met en garde contre toute solution simpliste : "Pour transposer les préceptes de l’année sabbatique aux situations actuelles d’endettement, des précautions sont nécessaires. Proposer des solutions incombe aux chrétiens : qu’ils fassent preuve d’imagination e d’initiative pour des solutions de justice et de solidarité en rapport avec les réalités d’aujourd’hui."

Les solutions ne sont pas à tirer de la Bible, mais à imaginer, en tenant le plus grand compte des " réalités d’aujourd’hui". Ces réalités, quelles sont-elles ?

La dette enferme dans la pauvreté

Ce n’est pas la dette qui est le problème principal, mais la pauvreté de masse. Plus exactement, la dette n’est un problème que parce qu’elle enfonce les peuples dans leur pauvreté, paralysant tout effort pour en sortir.

La pauvreté dans le monde

La pauvreté en France

1960 : revenu des 20% les plus riches=30 fois le revenu des 20% les plus pauvres

1995 : revenu des 20% les plus riches=82 fois le revenu des 20% les plus pauvres

Près de la moitié de l’humanité doit survivre avec moins de 10 FF par jour.

Les 20 % les plus riches se partagent 83 % du revenu mondial, tandis que les 20 % les plus pauvres se partagent 1,4 % du revenu mondial.

Plus de 800.000 foyers ont déposé une demande au "Fonds d’urgence sociale pour les personnes en détresse", récemment créé.

Chacun a reçu une aide moyenne de 1 600 Francs.

S’endetter est souvent indispensable pour assurer l’avenir. Chacun de nous utilise des crédits à la consommation pour sa voiture et souvent s’endette pour se loger ; beaucoup d’entreprises ont recours à du crédit pour investir. Ce sont de "bonnes dettes", car elles contribuent au bien-être et au développement économique, et surtout parce qu’on peut les rembourser tout en continuant à vivre décemment.

Mais il y a les "mauvaises dettes", celles que l’on ne peut plus rembourser. Soit parce qu’on a emprunté sans réfléchir, soit parce qu’est survenu un événement imprévu (chômage, accident, etc.) qui a supprimé les ressources nécessaires au remboursement d’un emprunt pourtant raisonnable. C’est alors la catastrophe : cette dette vous rend esclave de vos débiteurs et vous enferme durablement dans la pauvreté.

Effets du surendettement : regardons chez nous

Pour mieux comprendre les effets d’une "mauvaise dette", regardons autour de nous, peut-être même dans notre propre famille : bien des gens, qui se sont endettés au temps de l’argent facile, se trouvent pris dans la spirale de la dette. Quand frappe le chômage, il faut choisir entre les intérêts à verser pour la maison et les études supérieures des enfants. Quand le taux d’inflation descend à 2 %, le garagiste ou le menuisier qui s’est équipé en empruntant à 12 % ne peut plus rembourser. Les familles surendettées doivent revendre leur maison, faire travailler leurs enfants, accepter parfois du travail au noir, se marginaliser.

En France, quatre demandeurs sur cinq auprès du Fonds d’urgence sociale sont endettés sans pouvoir rembourser. Ce phénomène a connu une telle ampleur que les organismes de crédit ont dû prendre des mesures : les intérêts ont été renégociés, le Crédit immobilier aide ses débiteurs à sortir du chômage par une aide au reclassement et le report pendant 18 mois de la moitié des mensualités.

Ce qui est déjà très grave pour un particulier dans un pays riche (voir encadré) devient dramatique pour le peuple d’un pays pauvre. Dans un pays comme la France, on a pu mettre en place une prévention du surendettement. On peut, si nécessaire - on ne le fait pas assez - annuler la dette de certains sans que tous en souffrent. Mais que peut faire un pays pauvre lorsqu’il doit utiliser, pour rembourser sa dette, une grande partie des devises que lui procurent ses exportations ? Il ne peut presque plus rien acheter à l’extérieur, ni médicaments, ni pièces de rechange pour les machines. Il ne peut plus investir pour l’avenir. Il finit par travailler pour payer uniquement les intérêts d’un capital impossible à rembourser, demandant de nouveaux crédits pour payer les anciens.

C’est le cas de la plupart des pays d’Afrique situés au sud du Sahara : le poids de leur dette (1400 milliards de Francs) équivaut à 270 % de leurs recettes annuelles d’exportation (contre 91 % en 1980) ! Chaque année, 21 % de ces recettes sont prélevées pour rembourser la dette. Une dette qui, dans 37 de ces pays au moins, d’après les critères de la Banque mondiale, ne pourra jamais être totalement remboursée.

Au niveau mondial, des études sérieuses évaluent le stock des plus "mauvaises dettes", celles qui étranglent de nombreux pays, à un volume compris entre 100 et 200 milliards de dollars. L’Afrique est la plus touchée : avec seulement 5 % des revenus de l’ensemble des pays en développement, elle détient 11 % de leur dette totale.

Comment en est-on arrivé là ?

Pourquoi les dettes des pays pauvres ne sont-elles pas remboursables ? Parce que l’argent emprunté n’a pas été investi dans des activités produisant assez de richesses pour payer les échéances. Mais à qui la faute ? Les responsabilités sont partagées.

Il y a, c’est évident, de lourdes responsabilités du côté des dirigeants des pays qui ont reçu l’argent. Il a été tantôt détourné vers leurs coffres personnels, tantôt dilapidé dans des réalisations de prestige ou des achats d’armes, tantôt affecté à des projets mal conçus, peu rentables.

Mais la responsabilité des prêteurs de nos pays riches est au moins aussi grande. Remontons aux années 1970 : avec la forte hausse des prix du pétrole, les grandes banques internationales voient affluer dans leurs coffres des sommes considérables, qu’elles ne savent plus où placer. Elles se mettent donc à prêter à n’importe qui, pour n’importe quoi, sans se soucier de la solvabilité du débiteur. Les responsables de nos pays, pour pouvoir exporter et sauvegarder les emplois, accordent volontiers des prêts aux pays pauvres pour qu’ils achètent nos produits. Autre grave erreur : on accorde des prêts pour financer des équipements indispensables (routes, hôpitaux, écoles, etc.), alors que ces équipements auraient dû être financés par des dons ou des subventions, puisqu’ils ne créent pas de revenu. L’instabilité monétaire qui règne depuis les années 1970 aggrave les choses : un emprunt en dollars contracté par exemple à 10 % va devoir être remboursé, si la monnaie du pays emprunteur s’est dévaluée par rapport au dollar, à 15 ou 18 %. Résultat : la dette de l’Afrique subsaharienne est multipliée par 12 entre 1970 et 1980 !

Une chose est certaine : quel que soit le partage des responsabilités entre dirigeants du "Nord" et du "Sud", les populations n’y sont pour rien : on ne leur a jamais demandé leur avis, elles ont fort peu profité des sommes versées et c’est à elles qu’on demande, maintenant, de payer la note ! Ceci est moralement inacceptable.

Alléger le poids de la dette

Que se passe-t-il lorsqu’un pays ne peut plus faire face au remboursement de ses échéances ? On ne peut pas, comme pour un particulier, saisir et vendre ses biens. La communauté internationale, représentée par le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale et le club des pays créanciers (Club de Paris), lui accorde des délais pour payer ; parfois elle annule même une partie de la dette. Mais elle met des conditions : le pays doit accepter un plan draconien d’austérité, destiné à casser l’inflation, à réduire les dépenses publiques et à libéraliser les échanges. C’est l’ajustement structurel, une médication aux conséquences sociales très lourdes : hausse des prix, chômage croissant, coupes dans les dépenses de santé et d’éducation. Ces mesures pèsent durement sur les plus pauvres et compromettent l’avenir. Comment survivre quand le prix du pain est multiplié par quatre du jour au lendemain ? Comment endiguer les épidémies de sida ou de tuberculose quand les dispensaires ne peuvent s’équiper, quand on ne peut acheter les médicaments ?

Le FMI et la Banque Mondiale ont récemment pris conscience des inconvénients sociaux de l’ajustement structurel. En 1996, ils ont proposé une "initiative en faveur des pays pauvres très endettés". Elle aurait pu intéresser 41 pays. Mais cette initiative traîne en longueur et ne concerne en fait qu’un petit nombre de pays. On ne saurait s’en contenter, pas plus que des quelques annulations de dettes accordées depuis les années 80, notamment par la France et le Club de Paris, comme celle dont vient de bénéficier le Mozambique : ce pays, qui fait d’énormes efforts pour éliminer les séquelles d’une guerre civile de 15 ans, a vu effacer 80 % des intérêts dus en janvier 1998.

L’opinion publique doit faire pression

Bien des responsables des grandes institutions financières savent que la dette des pays pauvres ne pourra jamais être remboursée. Ils hésitent pourtant à en décider l’annulation. La pression de l’opinion publique n’est pas encore assez forte pour cela. Et puis, en ce moment, ils ont d’autres soucis, avec la crise monétaire mondiale qui touche les pays émergents comme l’Indonésie ou en reconversion comme la Russie. Une fois encore, les pays les plus pauvres risquent d’être oubliés si personne ne parle en leur faveur. Le Jubilé 2000, c’est l’occasion de lutter contre cet oubli. Quatre objectifs sont réalistes à très court terme :
 Il faut d’abord annuler en l’an 2000 la dette qui écrase les plus pauvres. En ce qui concerne la part que tous reconnaissent comme "non remboursable" (100 milliards de dollars), c’est parfaitement possible : cette somme ne dépasse pas ce qui a été récemment versé à certains pays d’Asie pour écarter le risque que leur crise fait peser sur le monde entier. Ce n’est jamais que quatre fois le déficit du Crédit Lyonnais, que la France a pu assumer seule ! Il suffit qu’une partie des nouveaux moyens du FMI y soit consacrée. La plus grande partie de la dette africaine étant "publique" (et non privée, comme celle de l’Amérique latine), une telle décision relève avant tout des gouvernements : c’est une question de volonté politique.
 Il faut aussi négocier de nouvelles règles de financement des besoins de ces pays pauvres. Car l’annulation de la dette pourrait avoir un effet pervers : si on ne s’attaque pas en même temps aux causes de l’actuelle crise du surendettement, plus personne ne voudra, faute de confiance, prêter à des pays très pauvres, réputés insolvables. Or ils ont et auront longtemps besoin de capitaux extérieurs pour se développer. Il faut donc que les annulations s’accompagnent d’une négociation sur des "règles de bonne conduite", tant pour les pays bénéficiaires (afin que les populations en profitent réellement) que pour les pays prêteurs, afin qu’ils n’accordent plus de crédits pour n’importe quoi.
 Pour que ces négociations soient équitables, elles pourraient se dérouler au sein d’un Conseil de la Médiation placé auprès de l’ONU, rassemblant les créanciers, les débiteurs et les organismes financiers internationaux.
 La seule manière saine de financer les besoins collectifs non marchands - éducation et santé en particulier - devra être l’aide publique au développement. Voici trente ans, l’ONU a invité les pays développés à consacrer à cette aide au moins 0,7% de leur PNB. La réalisation d’un tel objectif - traduction concrète du devoir de solidarité universelle rappelé par les récentes encycliques pontificales - reste lointaine. Il faut que les citoyens mettent les élus devant leurs responsabilités politiques sur ce point.

Trois sortes de dette

- dettes privées : dues à des banques commerciales
 dettes publiques bilatérales : dues à des gouvernements
 dettes publiques multilatérales : dues aux institutions internationales (FMI, Banque mondiale, Banque africaine de développement, etc.)

Que puis-je faire ?

Face au scandale persistant de la pauvreté de masse, l’église ne cesse de nous inviter à "aimer en acte et dans la vérité" (1 Jean 3, 18). Tout récemment encore, le Conseil national de la solidarité, soulignant "l’urgence de la charité", a invité chacun à "s’interroger sur ce qu’il peut faire personnellement". Face à la misère proche, nous avons quelques idées sur ce qui est possible : donner de son argent et de son temps (les pauvres sont souvent très isolés), s’engager avec le Secours Catholique, la Conférence Saint-Vincent-de-Paul, les Banques alimentaires, ATD-Quart Monde, et bien d’autres.

Mais, confrontés à la misère plus éloignée, et notamment au problème de la dette, nous nous sentons impuissants. Or le peuple de Dieu ne se divise pas : il n’y a pas d’un côté les pauvres du voisinage, dont on devrait s’occuper, et d’un autre côté ceux des pays lointains, dont on pourrait tranquillement ignorer la misère. Car nul ne peut se dire catholique - c’est-à-dire témoin de l’amour universel du Père - et rester indifférent au sort d’un homme, quel qu’il soit, où qu’il soit. Aucune frontière ne compte - ni géographique, ni culturelle, ni religieuse - quand il s’agit de la dignité humaine. C’est la grande leçon de la parabole du "bon samaritain" : je n’ai pas à définir d’avance "qui est mon prochain", mais je suis invité à me rendre moi-même "prochain" de tout homme, proche ou lointain, qui se trouve avoir besoin de moi.

Le jubilé de l’an 2000 offre l’occasion de mettre en oeuvre cette dimension universelle de la charité. Chacun est invité à faire preuve d’imagination et d’initiative. Voici quelques suggestions, parmi bien d’autres, concernant aussi bien la remise de la dette que, plus largement, le soutien au "développement des peuples" et la recherche d’une meilleure justice internationale.

  1. Si vous l’approuvez, signez et faites signer autour de vous la pétition lancée par la Campagne Jubilé 2000. Il s’agit d’une campagne mondiale, oecuménique, relayée en France par de nombreuses ONG, en particulier le Secours Catholique et le CCFD. Les signatures seront remises en juin 1999 au Sommet du G7.
  2. Faites pression sur les autorités, afin que la France prenne officiellement position en faveur de l’annulation de la dette et entraîne l’Union Européenne à faire de même. N’hésitez pas à en parler à vos élus, à leur écrire à ce sujet. Rappelez leur aussi que la France est encore loin de consacrer 0,7 % de son PNB à l’aide publique au développement.
  3. Participez à l’action de développement et de solidarité menée par de nombreuses Organisations Non Gouvernementales (ONG). En France, l’épiscopat a confié au Comité Catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) la mission de soutenir des projets élaborés sur place, pour sortir de la misère, par de multiples partenaires. Cette gestion par projet est rigoureuse : l’argent va directement à ceux qui l’utilisent.
  4. Si vous avez de l’argent à placer, choisissez l’une des formules d’"épargne solidaire" : vous acceptez alors de ne pas toucher les intérêts de vos placements (sauf le petit pourcentage correspondant à l’inflation), afin que ces intérêts financent diverses opérations innovantes dans les pays pauvres : développement d’entreprises de production et de commerce qui respectent les droits de l’Homme, qui n’ont pas recours au travail des enfants, qui rémunèrent convenablement le travail des hommes et des femmes.

Évoquons pour finir une prière qui nous est familière : la prière du Seigneur. Il nous arrive souvent de la dire sans prêter attention aux paroles. Peut-être pourrions-nous, à l’occasion du jubilé, ranimer notre attention en utilisant de temps à autre la traduction littérale de cette prière, celle qui nous fait demander à Dieu, notre Père : "Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes les remettons à ceux qui nous doivent."

Dans ces quelques pages, il a fallu simplifier un dossier qui est en fait très complexe. Pour en savoir plus, voici quelques documents et adresses utiles :
 CIDSE et Caritas Internationalis, Faire passer la vie avant la dette, 1998. Document à demander au CCFD - 4, rue Jean Lantier, 75001 Paris ou au Secours Catholique - 106, rue du Bac, 75006 Paris.
 Sylvie BRUNEL, Le Sud dans la nouvelle économie mondiale, PUF, Paris, 1995.
 Documents de la Campagne Jubilé 2000, à demander au CCFD.
 PNUD, Rapport mondial sur le développement humain, 1998.

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Conférence des évêques de France
Publié: 30/11/1999