La résurrection de Tabitha (Ac 9, 31-42)
Masolino (1383-c.1447) 1423-1426, fresque, 260 x 340 cm, chapelle Brancacci, église Sta Maria del Carmine, Florence.
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Pour représenter la résurrection de la veuve Tabitha, Masolino transforme la ville de Jaffa en Florence de son époque, avec ses hautes maisons et ses bourgeois vêtus de riches étoffes. Le procédé est courant et permet à l’artiste de représenter la société contemporaine et le milieu des commanditaires, tout en donnant à l’épisode biblique une actualité qui traverse les siècles.
Les Actes des Apôtres racontent comment Pierre est rappelé à Jaffa, auprès de la défunte. L’action est située dans la chambre haute d’une maison, que Masolino préfère situer de plain pied avec la place pour préserver la cohérence de sa fresque, structurée en frise parfaitement lisible. Comme Giotto l’avait initié quelques décennies plus tôt, l’artiste nous permet de voir l’intérieur de la maison en évidant les murs, travaillant sa perspective pour donner plus de profondeur à l’œuvre.
Tabitha est sur un lit, veillée par d’autres veuves qui ont procédé à la toilette funèbre. Elles présentent à Pierre « les tuniques et les manteaux » que Tabitha confectionnait avec elles. En effet, elle « était riche des bonnes œuvres et des aumônes qu’elle faisait ».
Pierre, à l’extérieur, contrairement au récit des Actes, se tient droit, bénissant de la main. Il est accompagné par un autre disciple qui le regarde, comme lui-même le faisait avec Jésus : la transmission de la foi commence à peine, mais ne s’arrêtera pas.
Autour de Tabitha presque liée dans son linceul, on trouve en plus des deux veuves, trois hommes dont les gestes expriment la stupeur. La scène semble calquée sur celle de la résurrection de Lazare, où Jésus, debout, hors de l’espace du tombeau, ressuscite son ami par une parole.
C’est ce que fait Pierre : « Tabitha, lève-toi » lui dit-il. « Elle ouvrit les yeux, et, voyant Pierre, elle se redressa et s’assit. » C’est la parole, à nouveau, qui redonne vie.
Les Actes insistent sur la portée évangélisatrice des miracles opérés par les apôtres à la suite de Jésus, en imitation de Jésus.
A travers les siècles ils nous invitent à répéter pour nos contemporains les attitudes, les gestes et les paroles du Christ qui peuvent susciter la foi et redonner vie.
Prêtre du diocèse de Cambrai, responsable de la Commission d’art sacré.
- La femme adultère (Jn 8, 1-11) - Lorenzo Lotto (1480-1556)
- La piscine de Bethzatha, de Jacopo del Sellaio (1442-1493)
- La pêche miraculeuse
- Le Christ sortant du Tombeau
- La résurrection de Lazare, de Jacob Willemsz de Wet l’Ancien (c. 1610-c. 1675-1691, Haarlem)
- Fête de saint Joseph - La fuite en Egypte, Arcabas (1926-2018)
- Le serpent d’airain
- La compassion du Père
- Moïse présentant les tables de la loi, de Philippe de Champaigne (vers 1648).
- Mater Dolorosa (1953) - Michel Ciry (1919-2018)
- Salvator Mundi (c. 1516-18) - Joos Van Cleve (c. 1485- 1540-41)
- La Sainte Famille à l’oisillon, de Murillo (vers 1650)
- La prophétesse Anne lisant la Bible (1631), de Rembrandt (1606-1669)
- Le Christ vainqueur
- La conversion de saint Paul
- Le pharisien et le publicain
- Sacré Cœur crucifié (1894) - Maurice Denis (1870-1943)
- Le centurion de Capharnaüm, de Paolo Véronèse
- Emmaüs
- Femme, pourquoi pleures-tu ?
- L’entrée du Christ à Jérusalem
- Le Sacré-Cœur (Jn 15, 12-17)
- Apparition du Christ aux apôtres
- Le Buisson Ardent
- La guérison de l’aveugle né
- La Mise au Tombeau
- La résurrection de Tabitha (Ac 9, 31-42)
- Fête de l’Annonciation du Seigneur
- Le lavement des pieds - Marko Yvan Rupnik
- « Il leur ouvrit les Ecritures »