La vie politique nous concerne tous
1. Notre pays va vivre deux échéances électorales majeures. Comme évêques, nous tenons à réaffirmer que la vie politique engage la responsabilité de tous. Ne réduisons pas le débat à une dénonciation des affaires, aux attaques sur les personnes, à la gestion de l’immédiat.
Notre pays vaut mieux que cela. Même imparfaite la démocratie est une chance offerte. Ne manquons pas de la saisir. Faire de la politique, c’est débattre et agir pour un vivre ensemble dans la nation et dans le monde.
2. Ces élections donnent l’occasion de réfléchir sur ce que nous avons à réaliser pour le bien de tous : organiser la vie politique, donner un cadre à la vie économique, réguler la vie sociale, protéger les citoyens, faire régner la justice, mettre en place plus de solidarité, permettre de faire face à l’avenir et proposer un développement durable qui préserve l’environnement.
Pour mettre en oeuvre de tels objectifs, les élus ont un rôle essentiel à jouer. Cela exige d’eux un souffle, un idéal et le courage de poursuivre des projets à long terme.
3. Certains de nos concitoyens pensent que l’avenir est déjà décidé et qu’il l’est sans eux. Ce soupçon dévalue la vie politique. La plupart des Français aspirent cependant à un monde juste et pacifique : à eux d’y contribuer par leur participation aux votes.
4. L’enjeu de ces élections dépasse notre seul pays. En particulier, la construction de l’Europe, forte de son héritage humaniste et religieux, ne prendra toute sa dimension qu’en ouvrant aux plus pauvres de la planète des perspectives de développement réel. La politique française ne se limite pas à nos frontières. La solidarité avec les pays pauvres ne doit donc pas être absente du débat électoral.
5. En participant aux débats et aux votes, faisons vivre la démocratie. Celle-ci appelle l’expression et l’apport de chacun. Pour notre part, au nom de la foi et de la conception de l’homme qui nous animent, soyons particulièrement vigilants à ce qui touche la dignité de la personne humaine, le soutien de la famille et la lutte contre toute exclusion.
Les chrétiens reconnaissent dans la politique une forme éminente de la charité. Comme nous l’écrivions en 1999, nous réaffirmons : "La politique est une activité noble et difficile. Les hommes et les femmes qui s’y engagent, ainsi que tous ceux qui veulent contribuer au "vivre ensemble", méritent notre encouragement"(Réhabiliter la politique).
Paris, le 18 février 2002
Le Président : Jean-Pierre Ricard,
le Vice-Président : Georges Pontier,
Jean-Marie Lustiger,
Bernard-Nicolas Aubertin,
Louis Dufaux,
Bernard Houssset,
François-Xavier Loizeau,
Yves Patenôtre,
Michel Pollien,
Albert Rouet,
Georges Soubrier,
Guy Thomazeau.
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