Méditation avec l’icône du Christ et de l’abbé Mena

Quelqu’un sur notre route de chaque jour, son visage qui se révèle dans ce que nous vivons, son visage qui nous révèle le nôtre...

Quelqu’un avec une main posée sur notre épaule, dont nous accueillons aujourd’hui la chaleur, le réconfort ; force et tendresse de cette accolade fraternelle si simplement offerte, redécouverte.
Une accolade comme un geste de protection, de présentation : ces deux-là ne sont pas là “pour eux-mêmes” mais pour tous.

Quelqu’un pieds nus, avec nous, comme un frère aîné qui connaît nos routes, d’expérience, et qui ne les a pas quittées mais qui poursuit avec nous le chemin, notre chemin de vie aujourd’hui.

Quelqu’un qui tient un grand Livre dans sa main comme pour nous signifier sa présence concrètement offerte dans la Parole qu’il nous offre ; écoutons-Le :
« Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son seigneur, mais je vous appelle mes amis car tout ce que j’ai entendu de mon Père je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi mais c’est moi qui vous ai choisis et je vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit, et que votre fruit demeure. » ()

Demeurons avec lui quelques minutes ensemble devant cette icône du Christ et de l’abbé Mena
en laissant résonner cette Parole à la lumière de ces visages :

Celui qui est là m’offre donc son amitié en partage, à moi, à tous, et il m’en donne le gage, la preuve : il me dévoile ce qui le fait vivre, ce qui est son être même et sa mission : la Parole de son Père.
Il est tout entier Ecoute et tout entier Verbe, Parole ; il est, en sa Personne, le Livre ouvert qu’il tient dans sa main, un livre ouvert dont le Père lui-même nous a dit : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez le ! »

La main qui tient le Livre ne saurait être dissociée de cette autre main posée sur notre épaule : la parole contenue dans le livre ne fait qu’un avec la relation de fraternité, d’amitié où elle s’offre et s’incarne.

Une relation personnelle, unique, avec Lui, qui est nourrie par cette Parole ; celui qui porte le livre s’offre en nourriture de vie pour ma route.

Une relation fraternelle, une amitié où il se fait connaître et se donne à vivre : l’ami connaît toute la pensée de son ami et ainsi peut l’accomplir en plénitude.

Il est l’ami qui me parle, que j’écoute, et à qui je parle, celui dont la Parole me modèle à son image et ressemblance me révélant mon vrai visage, voyez comme ils se ressemblent, ces deux visages...

Il est aussi celui qui m’associe à son œuvre car entrer dans cette amitié, avoir part à ce Livre ouvert, ne me replie pas sur moi, sur nous deux ; cette amitié-là, lorsqu’on y entre, elle vous invite à entrer en amitié avec l’autre, avec tout autre.

Regardons les mains de l’abbé Mena, ce compagnon du Christ.
Dans l’une, un petit rouleau : quelle parole y est inscrite, peu importe, elle est sa part, son caillou blanc, cette parole qu’il a reçue de son ami pour l’incarner, en être témoin aux yeux de tous, au nom de son ami. Elle rayonne sur son visage et par tout son être.

Et sa main droite, elle, nous la voyons qui fait le geste de la bénédiction. De même que le Christ ne saurait offrir le livre sans le geste de fraternité, d’amitié, le compagnon du Christ ne saurait dissocier la parole qu’il reçoit pour mission du geste de fraternité par lequel il est présent et offert à tous : un geste de bénédiction.

Oui, entrer dans cette amitié avec le Christ, nous laisser aujourd’hui renouveler par elle pour entrer dans l’amitié avec l’autre, tout autre ; accueillir aujourd’hui cette parole et nous laisser interpeller, renouveler par elle pour devenir toujours plus bénédiction, parole de bonté, de vie au service de tous ceux que nous croisons sur nos chemins.

Un service de la vie de l’autre se joue au cœur de cette relation d’amitié qui se révèle à nos regards, à nos cœurs.

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Marie JAMET
Publié: 01/10/2020