Le Christ vainqueur

Mosaïque de l’oratoire de l’évêque de Ravenne, fin Ve-début VIe siècle.

Voici une des premières représentations figuratives de Jésus ressuscité. Il s’agit d’une mosaïque créée pour l’oratoire de l’évêque de Ravenne à la fin du Ve siècle.

L’image peut nous sembler inhabituelle : pas de Christ jaillissant du tombeau, pas de soldats pour le garder ; ni anges ni nuées miraculeuses.

Le Ressuscité est vêtu comme un soldat romain. Jeune, imberbe, il se tient debout, paisible et sans violence : il est déjà victorieux.

Seuls l’emplacement de la mosaïque, son fond d’or, le nimbe crucifère, l’étendard et le livre, eux aussi marqués de la croix, nous permettent de l’identifier comme le Christ ressuscité.

Voici ses armes : sa condition divine, le don de lui-même jusqu’à la mort sur la croix, et sa parole, parole divine faite chair.

Représenté comme un antique général vainqueur, ses ennemis sous ses pieds, il rappelle aussi le psaume 90 : « Tu fouleras le lionceau et le dragon. » ()

Quels sont ses ennemis ? A l’époque, la puissante hérésie arienne qui niait sa pleine condition divine. Mais le propos est aujourd’hui dépassé.

Aujourd’hui comme hier, les ennemis que le Christ vainc par sa résurrection sont le péché, le mal et la mort. L’image nous rassure : au matin de Pâques, ils ont été écrasés à jamais.

Nous le vivrons pleinement au jour de notre propre résurrection.

Et aujourd’hui ? Mettons toute notre confiance dans le Christ dont la parole est toujours actuelle : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. » ()

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Venceslas DEBLOCK

Prêtre du diocèse de Cambrai, responsable de la Commission d’art sacré.

Publié: 18/03/2020