La résurrection de Lazare, de Jacob Willemsz de Wet l’Ancien (c. 1610-c. 1675-1691, Haarlem)

Huile sur bois, 46 x 65 cm. Lille, palais des Beaux-Arts.

Le lieu est effrayant : une grotte jonchées d’ossements et peuplée de figures esquissées comme des ombres errantes dans les enfers, aux allures de catacombes. On pourrait s’effrayer plus encore à la vue d’une tombe ouverte, de laquelle un cadavre se relève. Pourtant, point de frayeur dans la foule. Juste une intense curiosité. On est venu au spectacle, emportant son enfant sans crainte. On se presse, on se bouscule même pour voir. Car un mort qui ressuscite, il faut bien le voir pour le croire.

Juché sur une dalle comme sur un socle, de haute stature, nimbé, un homme se tourne vers le Ciel : « Père je te rends grâce parce que tu m’as exaucé » () s’écrie Jésus, sûr de l’amour vivifiant du Père et se recevant de lui. Dans l’ombre de la grotte, trois points blancs resplendissent : une partie du visage et de la tunique du Christ ; Marthe, la sœur du ressuscité, qui capte la lumière de la même façon que Jésus, et la chemise de Lazare surgissant du tombeau.

L’emploi de la lumière traduit la force divine que Jésus reçoit de son Père pour sauver l’humanité. C’est cette force qui libère Lazare de la mort et console Marthe qui contemple dès maintenant que Jésus est maître de la vie.

Sur la droite, un autre groupe de personnages, ombres floues se confondant avec la paroi rocheuse, tend les bras vers la lumière du jour. Dehors on perçoit la silhouette d’une église au milieu des arbres.

L’humanité encore dans l’ombre aspire de tout son être à la vie éternelle et à la pleine lumière. Le Christ, tout tourné vers le Père et tout donné aux hommes, en est l’unique Chemin. Son Eglise en est le signe et le témoin au cœur du monde.

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Venceslas DEBLOCK

Prêtre du diocèse de Cambrai, responsable de la Commission d’art sacré.

Publié: 28/02/2020