François d’Assise réconforté par un ange
Francisco Ribalta (1565-1628 Valence), huile sur toile, 204 x 158 cm. Madrid, musée du Prado
Sur une humble planche, François cherche le sommeil. C’est la nuit, une nuit obscure que les flammes à son chevet et apportées par un frère ne parviennent pas à dissiper. L’attitude corporelle de François traduit bien l’insomnie qui le torture, le rendant incapable de trouver le repos ou d’ouvrir le livre des Ecritures posé à ses côtés.
Le fardeau de François est lourd : stigmatisé, il souffre des souffrances mêmes du Christ devant le péché et la mort qui blessent le monde. Sa méditation est douloureuse comme le bois de la croix sur les épaules de son Seigneur que le crucifix, à la tête de la pauvre couchette, lui rappelle sans cesse.
Car François a choisi la suite du Christ, offert comme l’agneau du sacrifice. Pour lui et pour ses frères humains, il a tout quitté, s’abandonnant à la grâce, mains ouvertes, regard fixé sur le ciel. Le Christ lui-même reconnaît l’authenticité du don de François, marqué de ses blessures, offert comme lui sur une couverture à la blancheur de linceul et de corporal qu’un petit agneau semble vouloir escalader pour se blottir contre François.
Sans dissiper encore toute la ténèbre du monde, Dieu se révèle à François « lumière en qui il n’y a pas de ténèbres » (), lui prodiguant le réconfort nécessaire pour poursuivre la route. Illuminé, réchauffé par une lumière crue venue du ciel et traversant l’espace clos de sa cellule, il goûte les délices d’un concert prodigué par un ange plein de souffle, de couleurs et de vie qui le regarde avec bienveillance.
Voilà le message d’espérance du Seigneur Jésus à ceux qui souffrent : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. » ()
Réconforté par le Seigneur dans son combat, François nous le rappelle.
Prêtre du diocèse de Cambrai, responsable de la Commission d’art sacré.
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- La piscine de Bethzatha, de Jacopo del Sellaio (1442-1493)
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