1er dimanche de Carême

1. Dans la seule prière que nous a donnée Jésus, nous sommes invités à adresser au Père cette demande : « Donne-nous le pain dont nous avons besoin et ne nous laisse pas entrer en tentation. » Les mêmes termes se retrouvent dans la bouche du tentateur : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Jésus nous met dans une relation de confiance, celle d’un enfant envers son père. Le tentateur met en demeure Dieu de prouver qu’il est Dieu. Job pensait que sa réussite, son bonheur étaient dus à sa foi. Mais il passe à la révolte lorsque ce qu’il croyait s’effondre. Parce Jésus n’a pas apporté à ses contemporains ce qu’ils attendaient de Jésus, ils n’ont vu en lui qu’un faux Messie. La dernière tentation, Jésus l’entendit de la bouche de ceux qui l’avaient condamné : « Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix et nous croirons en toi. »

2. En plaçant ce récit au début du temps de Carême, la liturgie veut nous rappeler que le temps de l’homme est un combat qui se joue entre ses aspirations terrestres qui l’empêchent de voir ce que le Seigneur envisage pour lui. Parce que Jésus fut pleinement, totalement homme, il a vécu les conditions de vie de chaque homme pour nous donner de voir comment il faut convertir notre manière de croire. Pour cela il faut chercher non seulement le pain qui apaise la faim du corps mais aussi celui qui nourrit l’âme. Pour cela il faut choisir de se mettre en tenue de service au lieu de chercher les premières places de grandeur trompeuse. Ne mettons Dieu à notre service !

3. Le sens des tentations de Jésus, demandons-le à saint Augustin. « Dans le Christ, c’est toi qui étais tenté, parce que le Christ tenait de toi sa chair, pour te donner le salut ; tenait de toi la mort, pour te donner la vie ; tenait de toi les outrages pour te donner les honneurs ; donc il tenait de toi la tentation pour te donner la victoire. Si c’est en lui que nous sommes tentés, c’est en lui que nous dominons le diable […]. Mais s’il n’avait pas été tenté, il ne t’aurait pas enseigné, à toi qui dois être soumis à la tentation, comment on remporte la victoire. » (dans Contre les hérésies)

4. Saint Bernard a trouvé les mots les plus justes pour nous dire une autre manière de regarder le Seigneur autrement que celle du donnant-donnant. « Vous voulez donc apprendre de moi pour quel motif et dans quelle mesure il faut aimer Dieu ? Eh bien, je vous dirai que le motif de notre amour pour Dieu, c’est Dieu lui-même, et que la mesure de cet amour, c’est d’aimer sans mesure… Il y en a qui louent le Seigneur parce qu’il est puissant. Il y en a qui le louent parce qu’il est bon pour eux. Il y en a qui le louent simplement parce qu’il est bon… Celui qui aime Dieu n’a pas besoin de le faire par l’appât d’une récompense qui n’est pas Dieu lui-même. Autrement ce ne serait point Dieu qu’il aimerait, mais la récompense… Parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs, nous payons cet amour par l’amour. »


Je suis le pain du printemps
Et le pain de vos rêves d’enfants ;
Je suis le pain de vos étés,
De vos échecs et de la dure réalité ;
Je suis le pain de vos automnes
De la vie qui lentement se consomme ;
Je suis le pain de vos hivers
Pour que jamais on ne désespère.

De chaque saison de votre vie
Je fais une immense eucharistie
Une Pâque de liberté,
Une route d’éternité.

(D’après Michel Hubaut, « Prier les sacrements »)

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Aloyse SCHAFF

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.

Publié: 26/02/2023