2ème dimanche de l’Avent

1. « Commencement de l’Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. » En peu de mots l’évangéliste Marc nous fait entrer dans le plus grand mystère qui se soit posé. Chaque mot interroge. Commencement de la « Bonne Nouvelle », comme s’il n’y en avait jamais eu auparavant et comme s’il n’y avait qu’une, celle-là. De Jésus-Christ. Cette Bonne Nouvelle n’est pas une parole à entendre de nos oreilles, mais une personne qui naît dans notre humanité. Que cette personne n’est autre que le Fils de Dieu, de ce Dieu qui n’a ni commencement, ni fin. Un homme, Jésus qui, lui, aura un commencement et une fin. On ne peut pas trouver moins de mots pour dire des choses qui dépassent tellement les mots.

2. La suite du récit de Marc continue de nous surprendre. Une telle Bonne Nouvelle est proclamée par un autre homme, Jean le Baptiste. Vêtu de poil de chameau, une ceinture autour des reins, mangeur de sauterelles et de miel sauvage, habitant d’un lieu inhabité, ses apparences ne sont pas à la hauteur de celui qu’il annonce. Rien d’attrayant dans son aspect, rien d’attrayant non plus dans ce qu’il exige pour accueillir ce Fils de Dieu. Isaïe devait monter sur une haute montagne pour crier « Voici votre Dieu ». Jean le Baptiste demande de descendre dans le lit d’un cours d’eau pour y avouer ses péchés.

3. Nous nous sommes trop habitués à entendre ce récit et n’en voyons plus son inestimable contenu. Du jamais vu, du jamais entendu. Toutes les religions ont considéré et certaines considèrent toujours qu’il y a un abîme infranchissable entre le céleste et le terrestre, entre le mortel et l’immortel. A l’origine du sentiment religieux des hommes, il y eut la peur de Dieu. On ne voyait que la soumission dans l’adoration ou la crainte comme seules attitudes possibles, obligatoires. Cette peur de Dieu n’a jamais disparu. Le jugement dernier fut représenté par les plus grands peintres comme Michel-Ange au plafond de la Chapelle Sixtine, par les sculpteurs du jugement dernier aux tympans des cathédrales. La peste fut regardée pendant tout le Moyen Âge comme le fléau de Dieu, « inventée pour punir les crimes de la terre » écrit La Fontaine.

4. Jean le Baptiste annonce que le Très Haut allait se faire le Très Bas. Que, parce qu’il serait l’un d’entre nous, l’un comme nous, des hommes allaient le voir, le toucher, lui parler. Qu’il connaîtrait, comme eux, les heureux moments de la vie mais aussi ses épreuves, les plus terribles même. Mais, parce qu’il est le Fils de Dieu, Jean le Baptiste nous dit aussi qu’il marche toujours à nos côtés, nous accompagne sur tous nos chemins. Que nous pouvons, non seulement lui demander conseil, mais aussi les forces de vivre notre présent. Comment ne pas en être touché ? Et si nous pensons ne pas l’être assez, si nous pensons que notre foi n’est plus assez lumineuse, n’est plus assez chaleureuse, demandons-le-lui pendant ce temps de l’Avent pour que la joie de la foi renaisse plus vive au jour de Noël. Amen.

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Aloyse SCHAFF

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.

Publié: 10/12/2023