A quoi cela sert-il de se confesser puisqu’on recommence toujours les mêmes péchés ?

He 12,3-4

Si, en avouant mes péchés au prêtre, je n’ai pas "la ferme intention de ne plus recommencer", cela ne sert en effet à rien de les avouer !
Mais si, malgré mes réels efforts et mes résolutions prises, je constate amèrement que je suis retombé dans un péché déjà avoué, la perspective est toute autre. Ces échecs à répétition, pour humiliants qu’ils soient, ne sauraient me faire douter de l’amour de Dieu... ni même me surprendre.

Comment en effet serais-je vraiment surpris de retomber souvent dans les mêmes fautes ? Faut-il que je sois à ce point naïf pour sous-estimer un adversaire que Jésus lui-même a dû combattre au prix de sa vie () ! Si la conversion n’est jamais définitive et est comparée par Jésus et ses disciples à un combat, et même au combat de toute une vie, je ne puis m’étonner que les assauts soient répétitifs et les blessures récurrentes.
Mon péché, tel le vieil homme dont parle Paul et dont le baptisé est invité à se dépouiller (), me colle à la peau et mon expérience personnelle ne fait que confirmer ce dont l’Ecriture m’avait amplement prévenu !

Le combat est certes long et difficile, mais il n’est pas perdu d’avance ! Retomber dans telle ou telle forme de péché déjà avouée n’est pas une fatalité. C’est du moins l’affirmation claire de la Bible : "Si tu le veux, tu garderas les commandements : rester fidèle est en ton pouvoir." (). S’il peut y avoir des reculs dans la vie spirituelle, pourquoi faudrait-il s’interdire d’y voir aussi des progrès ?
Comme tous les sacrements, celui de la pénitence et de la réconciliation nous provoque à un acte de foi en Dieu, qui, en l’occurrence, se révèle plus puissant et plus patient que nous pour triompher en nous du péché. Ne nous focalisons donc pas sur l’aveu de notre péché qui n’est d’ailleurs pas l’élément le plus important du sacrement, et confessons, comme nous y invite le rituel, "l’amour de Dieu en même temps que notre péché". Nous trouverons là motif à action de grâce et encouragement pour les combats qui restent à mener.

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André KÉRYGME

Curé de Port Saint Nicolas

Publié: 01/02/2008