Quelle est l’origine du sacrement de l’onction des malades ?

Mc 6,13
Jc 5,14-15

Dans l’évangile, nous voyons Jésus faire de nombreuses guérisons et envoyer les apôtres faire de même pour accompagner leur appel à la conversion. Marc note ainsi que les Douze « faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient » ().
Vers les années 60, saint Jacques écrit : "Si l’un de vous est malade, qu’il appelle ceux qui exercent dans l’Eglise la fonction d’Anciens : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon" ().
De fait, très tôt dans la tradition, nous rencontrons l’attestation de la visite de l’évêque ou des prêtres aux malades et celle des onctions d’huile accomplies en diverses circonstances, l’huile donnant lieu à une liturgie de bénédiction réservée à l’évêque. Mais beaucoup de flou entoure cette pratique : ce flou touche au nom qu’on lui donne (« onction sainte », ou, comme au Moyen-Âge « sacrement des partants », « extrême-onction »), au ministre qui l’administre (prêtres ou fidèles eux-mêmes), à ses destinataires (du malade léger au mourant), ou même à ses effets (bénéfice corporel ou spirituel)...
La première intervention connue d’un pape en la matière est, en 416, la lettre du pape Innocent Ier à l’évêque Decentius. Il faudra ensuite attendre, en 1439, le décret du concile de Florence pour les Arméniens qui fait officiellement de cette « extrême-onction » l’un des sept sacrements.
Le concile de Trente, en 1551, reprendra cette doctrine, montrant, face à la critique protestante, comment ce sacrement, comme tous les autres, est bien institué par le Christ, même s’il fut ensuite promulgué par Jacques. On doit encore à ce concile une petite ouverture en direction des malades autres que les seuls mourants.
Le dernier stade de cette évolution quant à la compréhension de ce sacrement fut le concile Vatican II, lequel en soulignera la dimension communautaire et lui redonnera son appellation ancienne d’ « onction des malades » ainsi que sa vocation à rejoindre tout fidèle "dont la santé commence à être dangereusement atteinte par la maladie ou la vieillesse" (n° 57 du rituel de 1972).

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André KÉRYGME

Curé de Port Saint Nicolas

Publié: 01/10/2005