Je suis allé à l’enterrement d’un voisin qui s’était suicidé. Toute l’assistance le savait, mais la famille a interdit au prêtre d’y faire allusion. Je trouve ça dommage...
Qu’on le veuille ou non, le suicide fait encore partie des tabous et le sentiment de culpabilité est si fort chez les proches qu’ils préfèrent souvent qu’on jette un voile sur les circonstances du décès.
L’équipe de chrétiens en charge de la célébration des funérailles se doit d’en tenir compte, même si d’autres aspects de la question sont aussi à prendre en compte.
Il y a d’abord, en effet, une question de vérité par rapport au défunt lui-même, dont il n’est honnête de maquiller ni la vie ni la mort. Il y a ensuite une question de vérité par rapport à la prière qui est formulée dans l’église : en ce lieu, croyants et incroyants espèrent entendre autre chose que des banalités insignifiantes ou - pire - mensongères.
Ne pas remuer le couteau dans la plaie est une chose ; s’interdire de faire accéder à la parole des questions que tout le monde se pose et qui, refoulées, risquent d’être plus douloureuses encore, en est une autre. Peut-être peut-on aider la famille à revenir sur cette "interdiction", en l’invitant à penser à tous les autres parents qui ont été ou pourront être un jour confrontés à cette terrible épreuve du suicide d’un proche. Cette célébration peut en effet non seulement aider les parents eux-mêmes à engager sur des bases saines leur inévitable travail de deuil, mais aussi contribuer à lever un injuste tabou et aider indirectement, maintenant ou plus tard, tous ceux et celles qui auront pris part à ces obsèques.
On le devine, il ne s’agit évidemment pas de banaliser le suicide, d’en faire une fin de vie comme une autre pour un baptisé. Mais condamner le choix du suicide n’empêche pas de prier pour ces frères qu’un long état dépressif ou un moment d’égarement a conduit à commettre cette folie. Quant à la compassion et à la prière dont nous voulons également entourer leurs familles, nous les voudrions, pour eux comme pour nous, empreintes de vérité.
Curé de Port Saint Nicolas
- Il faut que je vous dise : notre parent ne fréquentait pas l’église, mais on ne veut pas qu’il soit enterré comme un chien !
- Peut-on écouter des textes et des musiques profanes pendant la célébration des obsèques ?
- Dans quelles limites doit-on se sentir tenu par les dernières volontés d’un défunt ?
- Un suicidé peut-il être enterré à l’église ?
- A l’enterrement d’une voisine, le prêtre a refusé de dire la messe. Pourquoi une telle attitude ?
- Il paraît que maintenant les enterrements à l’église se font sans prêtre. Est-ce vrai ?
- Après sa mort, mon mari veut être incinéré. Il se demande s’il pourra quand même avoir des obsèques religieuses. Qu’en est-il ?
- Je suis allé à l’enterrement d’un voisin qui s’était suicidé. Toute l’assistance le savait, mais la famille a interdit au prêtre d’y faire allusion. Je trouve ça dommage...
- Un non-baptisé peut-il avoir des obsèques religieuses ?