Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. (Mt 5,39). N’est-ce pas complètement irréaliste ?
Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. () Voilà qui semble irréaliste et même irresponsable !
Sans doute faut-il s’interdire de tirer cette phrase de son contexte pour en faire une consigne précise donnée par Jésus à ses disciples. On voit d’ailleurs que, placé lui-même dans de telles circonstances lors de sa comparution devant le grand prêtre, Jésus ne tend pas l’autre joue, mais demande plutôt des explications à ses bourreaux (cf. ; ).
Lorsqu’il commente à ses disciples les dix commandements (chapitres 5 et 6 de l’évangile de Matthieu), il est clair que Jésus invite à aller plus loin que "l’œil pour œil, dent pour dent" de l’Ancien Testament, qui constituait déjà un appel à refuser l’escalade de la violence. Ainsi, la stratégie non-violente qui consiste à "ne pas riposter au méchant", à ne pas rendre le mal pour le mal ( ; ), peut aller jusqu’à poser un geste provocant et désarmant devant le violent. Ici comme ailleurs, Jésus trace une direction ; il ne donne pas de consignes.
Il n’en est pas moins vrai que cette logique a de quoi nous décontenancer, voire nous effrayer, tant elle nous prive de nos armes les plus familières ! Il faut le reconnaître : la voie dans laquelle Jésus engage ses disciples en matière de non-violence comme en matière d’exercice du pouvoir (), de relations maris et femmes (), de gestion des richesses () semble de fait irréaliste... tellement utopique qu’aucun disciple ne pourra prétendre accomplir de telles exigences et être ainsi assuré du salut. N’est-ce pas précisément tout l’intérêt de ces propos provocateurs de Jésus ? "Aux hommes, c’est impossible, mais à Dieu tout est possible !" ()

Curé de Port Saint Nicolas
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