Quel est ce "péché contre l’Esprit" réputé irrémissible ?

Avec des formulations légèrement différentes, les évangiles de Matthieu, Marc et Luc nous rapportent en effet une parole de Jésus relative à un certain "blasphème contre l’Esprit Saint" pour lequel il ne saurait y avoir de rémission ().

Vu le contexte - on accuse Jésus d’opérer ses guérisons par Béelzéboul, le chef des démons -, on peut comprendre ainsi les choses : Dieu peut pardonner à celui qui ne reconnaît pas Jésus et son autorité de "Fils de l’homme", mais il ne peut admettre l’attitude radicale qui consiste à nier l’agir de Dieu en voyant le mal partout, même là où l’Esprit Saint agit avec puissance.

Avec le pape Jean-Paul II, on peut aussi penser que "si Jésus dit que le péché contre l’Esprit Saint ne peut être remis ni en ce monde ni dans l’autre, c’est parce que cette non-rémission est liée, comme à sa cause, à la non-pénitence, c’est-à-dire au refus radical de se convertir" (encyclique L’Esprit Saint dans la vie de l’Eglise et du monde, n° 46).

Tout comme l’idée que l’enfer puisse exister, cette notion d’un péché à tout jamais irrémissible nous heurte. L’une et l’autre semblent en effet difficilement compatibles avec l’idée que nous nous faisons de la bonté de Dieu.

N’est-ce pas pourtant le prix à payer - au moins au niveau de l’expression théologique - si l’on veut maintenir cette affirmation centrale de la théologie catholique selon laquelle Dieu nous a créés libres... y compris de ne pas nous convertir et de vivre sans Lui ?

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André KÉRYGME

Curé de Port Saint Nicolas

Publié: 31/10/2019