Quand on parle de l’Evangile, de quoi parlons-nous au juste ?

Avant de désigner l’un ou l’autre des quatre récits attribués chacun à un évangéliste et placés au début du corpus des écrits chrétiens que l’on appelle "Nouveau Testament", le mot "Evangile" désigne la "Bonne Nouvelle" de Dieu ( ; et ) ou du Christ ( ;  ; )... et de Jésus lui-même ( ; ).

En employant le mot Evangile avec une majuscule, gardons-lui donc son sens le plus large... et le plus profond.

Y verrons-nous alors une morale ou un ensemble de valeurs ?
Les parents qui inscrivent leurs enfants au catéchisme donnent souvent l’impression de considérer les choses ainsi. Et on ne leur donnera pas tort trop vite, en nous rappelant que, aux premiers temps de l’Église, le christianisme n’apparaissait pas d’abord comme une doctrine, mais comme "la Voie" ( ; ), c’est-à-dire une manière de vivre !
Il reste que ces valeurs ou exigences morales sont partagées par nombre de non-chrétiens et que cette réduction de l’Évangile à sa seule dimension éthique n’est pas plus légitime que de le réduire au contenu d’un ou même plusieurs livres.

Y verrons-nous plutôt une doctrine cohérente exprimée dans la profession de foi du baptême ?
Cela aurait au moins le mérite de souligner que l’Évangile n’est pas affaire de croyance personnelle, mais la foi de l’Église qui s’appuie sur le témoignage des apôtres ().
Mais ce qui a été noté plus haut et l’importance donnée par Jésus au corps (cf. ses guérisons) empêchent de ne voir dans l’Évangile qu’un ensemble de doctrines et spéculations abstraites sans incidences sur la vie quotidienne.

Bien plus qu’à un ou plusieurs écrits du Nouveau Testament, bien plus qu’à une morale ou à une doctrine, l’Évangile renvoie - aujourd’hui comme aux premiers temps de l’Église - à Jésus lui-même, Bonne Nouvelle d’un Dieu dont l’amour est plus fort que nos péchés et la Vie plus forte que notre mort.

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André KÉRYGME

Curé de Port Saint Nicolas

Publié: 01/10/2019