Que penser du circuit itinérant des reliques de Ste Thérèse ?

Depuis quelques temps, la popularité de sainte Thérèse de Lisieux ajoutée aux caractéristiques d’une religion populaire en quête de signes sensibles pour conforter et exprimer sa foi - on veut voir l’hostie consacrée et toucher les reliques ! - a donné envie à divers groupes de chrétiens d’organiser, de fait, un circuit itinérant de telle ou telle de ses reliques, un peu à la manière des "vierges pèlerines".
Par dévotion personnelle et/ou prudence pastorale, nombre d’évêques ont choisi d’accompagner ces demandes plutôt que de les ignorer.

On peut néanmoins s’étonner de cette inversion du sens même du pèlerinage, puisque, avec cette nouvelle pratique, le déplacement géographique et symbolique n’est plus celui du pèlerin, mais d’un objet de dévotion, voire des restes mortels d’une sainte.

On peut aussi se demander s’il est bien sain, pour honorer une sainte sensée avoir apporté un message de vie, de perpétuer au seuil du 3ème millénaire la pratique médiévale très morbide qui consistait à découper le cadavre de tel saint et d’en distribuer les morceaux entre divers monastères ou communautés ! Un bout d’os placé dans une châsse est-il le signe le plus approprié de la présence et de l’actualité de celle qui, nous le croyons, vit maintenant en Dieu et "passe son ciel à faire du bien sur terre" ?

On peut enfin, surtout lorsqu’est prévue ici ou là une nuit de prière autour des reliques, mettre en garde contre le risque bien réel de confusion entre un légitime respect dû aux reliques d’un saint et l’adoration due au seul Saint-Sacrement.

Un autre risque est de précipiter nombre de Catholiques vers les Évangéliques en prêtant bien inutilement le flan à leur critique, eux qui accusent d’idolâtrie l’Église catholique !

Vous l’avez compris, Port Saint Nicolas, qui se veut fidèle à son engagement œcuménique et s’honore d’être une escale pour les vivants, ne cherchera pas à faire venir dans sa rade les restes mortels de quelque saint personnage, pas même de St Nicolas... dont les restes ont déjà voyagé de Myrrhe à Bari, dans des conditions pas très évangéliques !

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André KÉRYGME

Curé de Port Saint Nicolas

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Publié: 01/02/2010