« Que devenons-nous après notre mort ? » Une...
1. « Que devenons-nous après notre mort ? » Une question qui a hanté l’humanité depuis des milliers d’années. On en a trouvé des signes dans des sépultures de plus de 30 000 ans. Toutes les religions proposent une réponse. Si on lit dans la Bible comment Adam et Eve ont été chassés du Paradis, on ne parle pas de leur retour. Dans la région de Thèbes, sous la XVIIe dynastie égyptienne (1600-1539), le Livre des Morts décrit le passage des défunts dans l’au-delà. Les religions asiatiques avancent une fusion dans un être sans contour. Il semble bien que la vie soit le bien auquel on ne veut pas renoncer, malgré la mort du corps ?
2. Ce souhait avait appelé une question : « Comment gagner cette vie éternelle ? Que faire ? » Là aussi les grandes religions ont apporté une réponse. Selon la religion égyptienne, on pesait les âmes avec le poids de leurs actes. Les religions asiatiques exigeaient de se conduire en sage et de faire le vide de ses désirs pour ne pas subir des réincarnations sans fin. Il n’en est pas fait mention dans le Décalogue mais ses lois supposent qu’il y aura bien un après de la vie, avec récompense ou punition : la parabole du riche qui ne voit pas Lazare affamé à sa porte le dit clairement.
3. « Qui est mon prochain ? » C’est la question que pose un docteur de la Loi à Jésus. Pour le piéger, écrit l’évangéliste. Ce docteur de la Loi en est un spécialiste, un fin connaisseur. Il sait donc ce qui est écrit dans le livre du Lévitique : « N’aie aucune pensée de haine contre ton frère…. Ne te venge pas et ne sois pas rancunier à l’égard des fils de ton peuple : c’est ainsi que tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (). Pour ce docteur de la loi, les choses sont claires : le prochain, c’est le compatriote, celui qui est de son côté. Jésus disait autre chose.
4. De manière adroite, Jésus va mettre ce docteur de la Loi dans l’obligation d’apporter lui-même la réponse. Il devra reconnaître que le prochain de cet homme blessé, c’est celui qui s’en est approché au lieu de passer de l’autre côté du chemin comme le prêtre, le lévite, des gens du Temple, pour lesquels le contact avec un mort entraînerait une souillure rituelle dont il faudra se purifier au Temple. Ce Samaritain, honni dans tout le pays, n’écoute que son cœur qui n’est pas entravé par des interdits. Tout s’est passé sur un lieu de souffrance. Et parce que la souffrance est la chose la plus partagée dans le monde des hommes, pour Jésus il n’y a pas de limites à mettre au secours à porter, pas d’interdits à violer. Ce docteur de la Loi a peut-être pensé qu’il aurait pu être ce blessé abandonné au bord de la route. Qu’il aurait été heureux et reconnaissant de se voir ainsi secouru, même par un non-Juif.
5. « Comment gagner la vie éternelle ? » Jésus répondit que plutôt que s’interroger sur les moyens de gagner la vie éternelle, il fallait s’occuper de la vie temporelle. Nous devons nous soucier du présent plutôt que d’un futur hors de nos connaissances. Il n’y a plus grand monde aujourd’hui à se poser la question de la vie éternelle. Peut-être, tout de même, au moment d’une maladie à l’issue prévisible fatale, peut-être lors du décès d’un parent, d’un enfant que l’on voudrait revoir dans cet autre monde dont on ne sait que dire, parce que personne n’en est revenu nous en parler. Personne, sauf un : le Christ Jésus. L’apôtre Paul s’en fera le messager le plus ardent : « Nous le savons, Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera nous aussi avec Jésus, et nous placera près de lui avec vous. »
Méditation
Il est descendu de sa monture, ce Samaritain,
Pour relever cet homme laissé au bord de la vie.
L’émoi du cœur lui avait montré le chemin
Du secours au prochain quel qu’en soit le prix
J’ai bien du mal, Seigneur, à m’arracher
De ces paroles et pensées dévalorisantes
Qui me font mettre le prochain à distance
Et de moi le prisonnier de ma fierté.
Cette envie de critiquer ce qui n’est pas moi,
Cette voix qui me dit que j’ai la vérité
Et me fait mésestimer la conduite et les choix
De celui que je me garde bien d’écouter.
C’en est assez, Seigneur, j’en appelle à Toi.
Lorsque j’en serai victime, rappelle-moi,
Que le dialogue ne va pas sans l’humilité
Qui, seule, interdit de mal juger.

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.
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