17e dimanche du temps ordinaire - Notre Père

1. « Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. » Jésus en prière, les disciples l’avaient souvent vu. A l’écart, souvent de grand matin ou de nuit. En plus de toutes les prières traditionnelles à la synagogue, à la maison, au Temple. Ils durent remarquer qu’il priait autrement. Alors, « apprends-nous à prier » et ils entendirent : « Notre Père qui es aux Cieux ». Ce « Notre Père » a plus d’importance qu’il n’y paraît. L’évangéliste Matthieu rapporte l’avoir toujours entendu parler de son « Père qui est dans les cieux ». Ce n’est pas ainsi que l’homme de la Bible s’adressait à Dieu. Parce qu’il était le Tout Autre et que lui donner un nom, c’était en quelque sorte se l’approprier, il s’est interdit de le nommer. Ils entendirent aussi : « Mon Père qui est aux Cieux, qui est aussi le vôtre. » Ce “Notre Père” leur fait connaître la manière dont, lui, s’adressait à son Père et, en même temps nous associe à lui. Jésus était entré dans notre nature mortelle, pour être vraiment l’un des nôtres. Maintenant il nous emporte avec lui dans sa relation personnelle avec le Père.

2. « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne arrive, que ta volonté soit faite sur la terre comme elle est faite au ciel. » Les mots ont l’apparence de vœux. Mais disent bien plus. Ils ne sont que des vœux pieux si nous ne sommes pas des artisans de ce règne pour qu’il arrive, ne sont que paroles en l’air si nous ne répondons pas à sa volonté. C’est ce que fit Jésus et il nous demande de nous associer à lui. C’est pour que ce règne arrive que Jésus a marché au milieu et devant les hommes.
« Que ton nom soit sanctifié, que ton règne arrive, que ta volonté soit faite sur la terre comme elle est faite au ciel » sont des appels qu’il nous adresse pour que nous marchions avec lui, que nous pensions comme lui, que nous agissions comme lui.

3. Pour qu’il en soit ainsi, sachant ce « qu’il y a dans l’homme » et ses limites, Jésus leur demande de prier pour que nous puissions répondre à son appel. « Donne-nous notre pain quotidien. » Donne-nous ce pain dont nous avons besoin pour que « ce règne arrive ». Jean l’évangéliste lui a donné un nom. La Samaritaine a reconnu le don de Dieu assis sur la margelle du puits de Jacob. Longtemps après le Jeudi saint, l’évangéliste Jean a mis dans la bouche de Jésus une avalanche de mots pour nous le dire : « Je suis le pain de vie. »

4. Et puis vient la dernière imploration : « Ne nous laisse pas entrer en tentation. » Si Jésus a rencontré un franc succès dans les premiers temps de sa mission, il n’en fut plus de même par la suite. Il ne promit ni la libération attendue, ni les greniers remplis, ni les premières places à ceux qui les attendaient. Ils le quittèrent, ceux qui ne comprirent pas son message. Par la suite, Paul ne traversa guère de ville sans en avoir été expulsé. Les chrétiens de Rome connurent la dérision, la persécution. La grande tentation, la seule véritable tentation fut celle de l’abandon. La persévérance revient souvent sous la plume de Paul.