Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ
1. L’apôtre Paul et trois des évangélistes rapportent, quasiment à l’identique, les paroles de Jésus que nous venons d’entendre : « Prenez et mangez, ceci est mon corps… prenez et buvez, ceci est mon sang. » Et depuis 2000 ans, ces paroles ont été prononcées à l’identique par un nombre incalculable de leurs porteurs pour qu’il en soit fait « mémoire » dans l’infini du temps et de l’espace. Aujourd’hui elles sont proposées à notre méditation.
2. Ces paroles furent dites par Jésus à deux jours de la Pâque juive dans une ambiance dramatique, moins d’un an après le début de son ministère, si l’on en croit trois des évangélistes, deux au plus d’après l’évangéliste Jean. En si peu de temps, Jésus s’était mis à dos ceux qui étaient les gardiens de la religion juive officielle, les gens du Temple, ceux qu’on appelait les scribes, les anciens. Pour eux, la pratique rigoureuse de rites cultuels était le fondement de la religion. Pour Jésus, la religion est une affaire de cœur. Deux conceptions incompatibles. Sa récente et violente intervention contre le commerce dans le lieu le plus sacré du Temple avait dépassé les bornes et ils avaient décidé de l’arrêter. De nuit, ajoute le récit, par peur de la foule qui tenait Jésus en grande considération. C’était sûr, les choses allaient mal se passer. Thomas l’en avait averti, en vain. C’est dans ce contexte que Jésus décide un dernier repas avec ses disciples, un repas d’adieu, donc.
3. Mais ce qu’il y dit, ce qu’il y fit fut tout autre qu’un repas d’adieu. « Ceci est mon corps, prenez et mangez ; ceci est mon sang, prenez et buvez. » Les apôtres ne durent rien comprendre de ces paroles apparemment si indigestes. Jusqu’à l’événement de Pâques qui leur en fit découvrir le sens. Avec la mort de Jésus, tout ce qu’il avait dit, tout ce qu’il avait fait tombait en cendres pour eux. Mais de le revoir vivant, tout prenait un sens nouveau. Sa mort devait être la fin de tout. Sa résurrection fut le commencement de tout. Ils découvrirent alors le sens des paroles prononcées sur le pain et le vin, les plus symboliques des aliments sources de vie. Sans nourriture, sans boisson, il n’y a pas de vie. Mais ils doivent être consommés, mourir en quelque sorte pour que la vie en surgisse. Ainsi en sera-t-il de lui, leur dit Jésus. En se livrant à la mort, il ferait la Vie, celle qui ne meurt pas. Que la vie puisse surgir de la mort, Jésus l’avait déjà dit : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. »
4. L’évangéliste Jean ne rapporte pas la Cène mais il en a dit tout le sens le jour des pains multipliés. « En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel, mais c’est mon Père qui vous donne le véritable pain du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Et pour que ce soit clair, il ajoute : « Je suis le pain vivant qui descend du ciel. Celui qui mangera de ce pain vivra pour l’éternité. Et le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. » Et les apôtres de dire alors : « Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là ! » C’est pour obtenir ce pain-là que Jésus les invita un jour à prier.
5. Voilà ce qu’il importe d’emporter. Le Christ Jésus demeure parmi nous pour nous faire demeurer en lui. Participer à l’eucharistie, communier, c’est répondre à son invitation, aller à sa rencontre, à sa table, entrer en communion avec lui, vouloir ce qu’il veut, faire ce qu’il fait. Nous devons nous le redire chaque fois que nous nous avançons vers l’autel portés par nos pas pour signifier tout notre vouloir d’aller vers lui qui a été si loin pour nous.
Seigneur, que ma pauvreté me donne faim de toi !
Que ma soif de bonheur me conduise vers toi !
Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.
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