25e dimanche du temps ordinaire
1. « Qui est le plus grand ? » Les disciples venaient d’en discuter entre eux, en aparté. Dans ce royaume annoncé par Jésus, qui serait le plus grand ? Qui serait le premier ministre ? Les disciples ne connaissaient de royaumes que ceux des hommes. Comme leurs concitoyens, ils pensaient que ce royaume de Dieu serait à leur image, avec un roi, des ministres, des personnes qui commandaient et d’autres qui obéissaient et surtout beaucoup d’argent pour rendre la vie moins misérable. Eux, les disciples, n’étaient-ils pas aux premières places ?
2. Jésus avait entendu. Alors, « prenant un enfant, il l’embrassa et le mit au milieu d’eux ». Un petit enfant, au milieu de tous, à la première place donc, comme modèle. Pourtant à l’époque, les enfants étaient loin d’occuper la première place dans la société. Bien que considérés comme une bénédiction de Dieu pour la famille, ils étaient regardés comme des êtres inachevés qu’il fallait encore éduquer avant qu’ils soient dignes d’être comptés comme croyants, capables d’accomplir tous les rites de la Loi, après la bar mitsvah, à 12 ans révolus.
3. Le premier enseignement de Jésus à ses disciples est clair : ne vous comportez pas en gens qui cherchent les premières places. Il l’avait déjà dit le jour où, invité à un repas, il avait observé ce comportement. Il l’avait reproché aux scribes « qui tiennent à déambuler en grandes robes et qui aiment les salutations sur les places publiques, les premiers sièges dans les synagogues, les premières places dans les dîners ». Il réitère la recommandation faite à de multiples reprises à ses disciples : « Ne vous comportez pas en maîtres… le plus grand parmi vous sera votre serviteur… car tout homme qui s’élève sera abaissé, tout homme qui s’abaisse sera élevé. » Et précisément, ne faites pas de votre qualité de disciple un piédestal pour en tirer de la considération, des honneurs, des avantages. Jésus ne voulait ni dignitaires, ni princes. Nous ne sommes pas à l’abri lorsque nous pensons que les autres religions sont inférieures à la nôtre. Les hindouistes peuvent prier mieux que nous.
4. Un second enseignement est encore inscrit dans la parabole en acte de Jésus. L’étymologie du mot enfant signifie « celui qui ne parle pas » et par extension « celui qui n’a rien à dire ». Pour Jésus le petit enfant a tout de même quelque chose à nous dire : sa confiance. Elle se lit dans le regard qu’il porte sur ses parents. Cette confiance le met à leur écoute et il en fait sa référence : « Mon papa, ma maman l’a dit ! » Cette confiance a tellement manqué à Jésus qu’il en fut désolé : « Pourquoi n’écoutez-vous pas ? » Il fit entendre des sourds, parler des muets mais il ne réussit pas auprès de ceux qui contestaient ses dires, ses gestes. Nous l’entendons nous parler chaque dimanche. Mais nous avons entendu ses paroles si souvent que nous n’y prêtions plus guère attention. Il est vrai que les textes sont souvent difficiles à comprendre, que les explications qu’on en donne peuvent le rester. Fermons les yeux et écoutons le lecteur comme s’il était le Christ qui nous parle. Alors les mots résonneront autrement en nous.
5. Cette qualité d’écoute est à prendre en considération aussi dans nos échanges de tous les jours. Nous parlons plus que nous n’écoutons. Et lorsque nous écoutons, nous pouvons souvent nous surprendre à penser à ce que l’on va dire. Ce « j’ai besoin de te parler » n’a pas besoin d’être prononcé pour être entendu. Alfred de Musset a écrit : « La bouche garde le silence pour écouter parler le cœur. » C’est en écoutant avec son âme que l’on peut parler avec son cœur.
Méditation
Sainte Marie, Mère de Dieu,
gardez-moi un cœur d’enfant,
pur et transparent comme une source.
Donnez-moi un cœur simple,
qui ne savoure pas les tristesses,
un cœur compatissant,
un cœur fidèle et généreux,
un cœur qui n’oublie aucun bien
et ne tient rancune d’aucun mal.
Donnez-moi un cœur doux et humble,
aimant sans demander de retour,
un cœur qu’aucune ingratitude ne ferme,
qu’aucune indifférence ne lasse.
Père Léonce de Grandmaison, jésuite, † 1927

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.
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