13e dimanche du temps ordinaire
1. « Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : “Talitha koum” ce qui signifie : “Jeune fille, je te le dis, lève-toi.” » A Jéricho, Jésus toucha les yeux des deux aveugles et ils retrouvèrent la vue. Il le fit aussi à Bethsaïde et pour l’aveugle de naissance, près de la piscine de Siloé. A Capharnaüm, c’est un lépreux qui en fut guéri. En Décapole étrangère, il touche les oreilles et la langue d’un sourd muet et « ses oreilles s’ouvrirent et sa langue se délia ». Ailleurs il prend par la main l’enfant convulsif et muet et il le fit se lever. Il touche la civière du fils défunt de la veuve de Naïm et il le rendit vivant à sa mère. Quant à cette femme atteinte d’une maladie hémorragique, qu’on ne pouvait toucher et qui ne pouvait toucher personne du fait que cette maladie rendait impur au sens religieux de la loi juive, elle osa toucher Jésus et Jésus en fut touché.
2. Tous ces contacts physiques disent bien plus que le visible des gestes accomplis. Ils disent l’impérieuse volonté de Jésus d’entrer en communion profonde avec l’homme. Il était venu pour cela. Tout particulièrement avec l’homme en souffrance. Ce n’est pas la jeune fille ici qui souffre, elle dort du sommeil dont on ne se réveille pas, mais son père. Ce n’est pas le fils de la veuve de Naïm qui souffre, il est mort, mais de sa mère dont il a pitié. Il faut se détacher de l’aspect merveilleux de ces récits pour centrer notre attention sur le sens qui dépasse les apparences. Moïse fit des prodiges pour dire que Dieu était avec lui. Jésus dit qui était Dieu. Non pas à la manière de Charlton Heston et de Yul Brinner dans l’épopée « Les dix commandements » de Cecil B. DeMille. Mais dans le secret du mystère sauveur de la confiance.
3. Celle que Jésus a reconnue dans la démarche de cette femme. « Va, ta foi t’a sauvée » ne signifie rien d’autre que la reconnaissance de sa confiance qui la fit s’en approcher. En échange de laquelle, il donna à tous ceux qui la lui donnèrent ce que personne ne pouvait leur donner, même en y dépensant tout leur argent. La confiance est comme le vase qui attend d’être rempli, comme la parole qui attend d’être écoutée, le regard qui attend d’être croisé. Cette confiance, ils ne l’avaient pas, ceux qui riaient et se moquaient de lui dans la maison de ce chef de la synagogue. Jésus les fit sortir. Ceux qui entrèrent virent bien plus que cette jeune fille debout. Il en fut ainsi pour tous ceux qui trouvèrent bien plus que la santé physique, entendirent bien plus que des paroles humaines, virent au-delà de leurs horizons, tous ceux que Jésus toucha.
4. Tout à l’heure, il nous sera donné de toucher le Christ Jésus, en recevant ce pain qu’il prit pour vêtement. Lorsque nous entendrons nous dire « Le corps du Christ », en le recevant, il nous adresse implicitement la même demande qu’à ce chef des publicains qui se tenait éloigné : « Zachée, aujourd’hui je veux demeurer chez toi ! » Peut-on refuser la main à celui qui vous tend la tend ? Peut-on refuser l’hospitalité à qui vous la demande, l’invitation à qui vous la propose ? Malgré nos indigences qui peuvent nous mettre à distance. Jésus n’a pas reproché à cette femme son impureté, ni à Zachée son métier à la solde des Romains. En répondant « Amen », ce qui veut dire « Qu’il en soit ainsi », disons : « Oui je veux te faire demeurer en moi. » Il nous donnera de voir autrement la vie dont nous savons les difficiles conditions, les trous noirs de nos épreuves, les silences de ceux qui appellent à l’aide. Nous le savons bien : c’est par le toucher que nous exprimons nos sentiments, nos affections. C’est par le toucher que le nouveau-né communique avec sa mère. Avec le temps, avec l’âge, les sens comme la vue, l’odorat, l’audition, le langage se perdent mais le seul sens qui demeure, c’est bien le toucher. Elles sont heureuses, ces personnes qui sentent par ce contact qu’elles ne sont pas tout à fait seules, tout à fait isolées, enfermées dans la prison de leurs sens diminués ou disparus. Elles n’entendent peut-être plus, ne vous voient plus, ne vous comprennent peut-être plus mais vous gardent la main avec tant d’insistance. Ce qui est comme une guérison.
5. Ecoutons un évêque de Jérusalem au IVe siècle, saint Cyrille, nous dire comment recevoir le don qui nous est fait : « Quand tu t’approches, ne t’avance pas les paumes des mains étendues, mais fais de ta main gauche un trône pour ta main droite, puisque celle-ci doit recevoir le Roi, et dans le creux de ta main, reçois le corps du Christ, en disant : “Amen”… Prends-le et veille à n’en rien perdre… Dis-moi, en effet, si l’on t’avait donné des paillettes d’or, ne les retiendrais-tu pas avec le plus grand soin, prenant garde de n’en rien perdre ? »
Seigneur, donne-moi de te recevoir comme un trésor à emporter dans ma maison. Amen.

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.
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