12e dimanche du temps ordinaire
1. La mer de Galilée est réputée pour ses violentes tempêtes. Située à 200 m en dessous du niveau de la mer, les différences de température avec les hauteurs environnantes en sont la cause. Le bateau se remplit d’eau, ingouvernable si l’on ajoute que Jésus dormait à l’arrière sur un coussin, là où justement se trouve le gouvernail. Arriveraient-ils sur l’autre rive, comme il le leur avait demandé ? Autant de traits qui obligent à penser que ce récit est à regarder sous un autre angle que celui d’une tempête apaisée sur ordre.
2. Ce récit figure dans les trois évangiles parallèles. Tous ont été écrits dans des moments de crise au sein de la nouvelle Eglise. Marc est à Rome et la persécution de Néron a commencé, Pierre et Paul en seront des victimes. Matthieu est en Syrie et voit s’opposer à lui, non seulement la communauté juive, mais aussi les néo-chrétiens d’origine juive qui entendaient faire appliquer la loi mosaïque à tout païen converti. Luc fut le compagnon de Paul au cours de ses voyages missionnaires et on sait combien ils furent pris à partie tout au long de leurs parcours. Ils se souvinrent des paroles de Jésus : « Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. » Allaient-ils continuer ?
3. L’enseignement de ce récit est à chercher dans le parallèle des deux questions. Celle des disciples : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » et celle de Jésus : « Pourquoi, êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Les disciples font appel au pouvoir de Jésus. Jésus fait appel à leur confiance. Le pouvoir sollicité par les disciples est à sens unique, une réponse à leurs attentes personnelles. La confiance est de l’ordre de l’attachement de l’un à l’autre, de la communion entre les esprits et les cœurs. Jésus n’est pas venu pour faire de la terre un paradis. Il est venu en humanité pour nous apprendre à vivre ensemble.
4. Nous avons tous prié avec plus de conviction, plus d’insistance, devant une épreuve annoncée ou présente, comme une maladie grave pour soi ou pour un proche. Sans obtenir ce que nous souhaitions. Et des questions sont peut-être venues : pourquoi prier ? A quoi sert-il de croire ? C’est oublier que la foi est confiance et non une garantie, une assurance de bien-être, de santé, de fortune, de bonheur défini par nos critères. Certes les épreuves, les échecs tendent à décourager de croire. Relisons ce qu’écrivait Thomas More, le chancelier d’Henri VIII, qui le fit décapiter comme John Fischer, pour avoir refusé de reconnaître la suprématie du roi sur l’Église d’Angleterre. « Si nous prétendons, écrit-il, n’être réconfortés que par la suppression de l’épreuve, nous donnons alors des ordres à Dieu et nous croyons savoir mieux que lui ce qui nous convient. Dans l’épreuve, remettons-nous-en donc à lui pour le soutien et le réconfort à nous apporter. Ainsi, ne demandons pas à Dieu de nous délivrer de l’épreuve, mais prions-le de nous aider à la supporter, et dans cette prière même, nous puiserons un premier réconfort, car nous pouvons être sûrs qu’une telle prière est inspirée par Dieu, qu’elle est un début de l’action de Dieu en nous et que si nous n’essayons pas de nous éloigner de lui, Dieu restera près de nous. » Charles Péguy a écrit : « Le christianisme n’est pas fait pour ceux qui veulent avoir des preuves. Il est, au contraire, fait pour ceux qui veulent avoir des épreuves. » On attribue à saint Ignace de Loyola cette sentence : « Prier comme si tout dépendait de Dieu, et agir comme si tout dépendait de nous. »

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.
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