4e dim. de l’Avent (21/12) : Pistes pour l’homélie

Pour résumer ce long article en utilisant l'Intelligence artificielle de Mistral AI, Paris, France, d'abord une vérification que vous êtes un être humain...

Piste 1

Lorsque les Ecritures parlent de ‘songe’ ou ‘d’ange’ nous pouvons être certains qu’elles débordent toujours du réel sensible, rationnel, logique ; qu’elles ne s’adressent pas d’abord à l’intelligence mais au cœur : on est dans l’ordre de la foi.
Il sera question de songes et d’anges avec les bergers, les mages et même finalement à la résurrection. Cela signifie que nous ne devons pas nous attarder à chercher des réponses à nos questionnements logiques, rationnels mais il nous faut rentrer dans le domaine de la foi. Car ces récits n’ont pas d’abord pour but de nous raconter des événements historiques mais de nous communiquer un enseignement. Ils sont porteurs d’un message. Leur langage est éminemment symbolique.
Ne nous demandons pas « comment est-ce possible ? » « Comment cela a-t-il pu se réaliser ? » mais demandons-nous plutôt : « Qu’est ce que l’Evangile veut nous révéler de Dieu, de l’Homme ou de leur relation ? ». « Quel est le sens de ce récit pour nous aujourd’hui ? » Ne nous posons donc pas d’abord la question « Comment Marie a-t-elle pu rester vierge ? » Le sens de la virginité de Marie étant avant tout de nous révéler un Jésus Fils de Dieu.

Il faut savoir et se rappeler que les évangélistes sont des hommes qui ont fait l’expérience de la résurrection et découvert que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu. En écrivant les Evangiles, ils veulent simplement communiquer leur foi aux autres.
Or saint Matthieu écrivait en priorité pour les premières communautés juives converties au christianisme. Il est donc essentiel pour lui de montrer, dès les 1res pages, que ce Jésus dont il parle est un descendant de David. Ceci est très important pour les Juifs car ils savent que le Messie promis sera de la famille de David. Ainsi Jésus le sera par la lignée de Joseph !
D’autre part, le Messie est un envoyé de Dieu, un don de Dieu, en parallèle avec Abraham le père des croyants qui, en acceptant de sacrifier son fils Isaac, reçoit ce fils comme don de Dieu. De même Joseph, qui veut répudier Marie, reçoit ce fils comme un don de Dieu dans la foi.
Joseph va ensuite donner un nom à l’enfant - en langage sémitique cela signifie « assumer la paternité légale de l’enfant ». Ce nom sera « Jésus » c’est-à-dire « Le Seigneur sauve ». Le nom ici ne sert pas seulement à distinguer un enfant d’un autre, mais il dit symboliquement « qui est cet enfant » : il ne sera pas un roi, ni un sauveur politique ni un prophète comme les autres prophètes, non, son nom est tout un programme d’action : le sens de sa vie sera de « sauver », de « libérer ».
Mais « Emmanuel » signifie aussi « Dieu avec nous ». Il ne sera donc pas un Dieu comme les autres divinités, c’est-à-dire des êtres lointains, relégués dans leur ciel ; il sera un Dieu tout proche, présent au monde.
Chaque fois que nous ouvrons l’Evangile n’oublions jamais qu’il n’est pas d’abord un récit historique mais qu’il est un témoignage de foi. Et il important, qu’au lieu de nous bloquer sur des questions sans réponse, nous ayons le réflexe de nous poser la bonne question : « Qu’est ce que l’auteur veut nous révéler de Jésus ? »
Si nous faisions l’effort de décoder le langage symbolique des Ecritures alors nous découvririons plus en vérité ce message transmis par les apôtres : la Bonne Nouvelle pour tous les hommes de bonne volonté.

Piste 2

La conception virginale de Jésus ! Voici un passage de l’Evangile parmi les plus embarrassants surtout pour celui qui est chargé de le commenter ! Il est évident que si nous en restons au sens biologique nous ne sommes pas sortis de l’auberge.
Ce n’est certainement pas l’objectif de Matthieu en écrivant cet Evangile. L’important n’est pas de se demander ‘comment’ cela s’est passé, mais de comprendre le message sous-jacent.
Autrement dit nous devons lire ce récit avec la même clef de lecture que le reste de l’Evangile. Prenons l’exemple des miracles : si nous les lisons avec un regard de scientifique, ils sont non seulement incompréhensibles mais inacceptables. Je pense d’ailleurs que si beaucoup se sont écartés du message évangélique c’est justement parce qu’ils l’ont lu, ou on le leur a fait lire, de façon magique à la manière des fondamentalistes, en prenant tout au pied de la lettre, sans chercher le sens voulu par l’écrivain, sans entendre le message qu’il voulait faire passer.
Il est très dommageable de s’en tenir à la matérialité des faits comme si cela était une preuve de la divinité de Jésus. Preuve bien désuète !
Si nous lisons les miracles au 1er degré : la multiplication des pains, la tempête apaisée, Jésus marchant sur les eaux, la pêche miraculeuse… nous en resterions au sensationnel, nous serions dans la magie, ce qui est tout à fait contraire à l’image de Dieu que Jésus a voulu nous révéler.
Mais revenons-en à Marie et Joseph. Pourquoi Matthieu nous raconte-t-il une pareille histoire de naissance ? Ce récit, il faut bien s’en rendre compte, a été écrit après la résurrection. Et comme pour le reste de l’Evangile, il doit être relu à la lumière de la résurrection.
Nous savons que la résurrection est comme la signature de Dieu à la fin de la vie de Jésus. Par la résurrection, Dieu reconnaît souverainement que Jésus est bel et bien son fils.

En disant donc dès le début de son Evangile, que Jésus est engendré par l’Esprit Saint, Matthieu veut souligner que dès le 1er instant, dès son origine, Jésus est vraiment le Fils de Dieu.
Mais Jésus est aussi « fils d’homme », il est un chaînon dans la généalogie humaine. Il est le fils de David grâce à Joseph qui est de la famille, de la descendance de David. Légalement, grâce à Joseph, Jésus entre dans la continuité de l’Ancien Testament. Il est vraiment celui dont les prophètes avaient annoncé la venue. L’Emmanuel, disait Isaïe, Dieu avec nous.
En résumé : Dès le départ, Matthieu montre à ses lecteurs que Jésus est « Dieu » et « homme », qu’il s’inscrit dans la continuité de l’Ancien Testament, qu’il est le Messie annoncé et attendu.
Pour nous aujourd’hui qu’est-ce que ce texte nous apporte ?
Ce que ce texte m’inspire, c’est la confiance absolue de Marie et de Joseph devant des événements qu’ils ne comprennent pas et ne dominent pas. Comme un jour, Jésus lui-même n’aura d’autre choix devant la mort qu’il ne souhaitait pas, il devra faire confiance et s’en remettre entre les mains du Père.
N’est-ce pas le message qui ressort essentiellement de tout ce temps de Noël : l’abandon, la confiance. Nous sommes aussi parfois confrontés à des évènements que nous ne pouvons contrôler, qui s’imposent à nous, devant lesquels, comme Joseph nous avons plutôt envie de fuir. Mais comme lui et Marie, nous sommes invités à dire « oui », oser accepter, faire face ou simplement : oser la confiance parce que nous croyons que « Dieu est avec nous ».

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Georges LAMOTTE

Prêtre du diocèse de Namur, † 2017.

Publié: 21/11/2025