En passant par les trois matins, nous irons loin !

Le premier, c’est le matin de Pâques. Pas si lumineux que cela et même un peu blafard. C’est le matin des yeux remplis de larmes. Le matin d’une rumeur incroyable et – soi-disant – des radotages de femmes. Le matin des peurs, matin des doutes, matin des résistances. C’est le matin de la foi timide et de la joie fragile. Matin que nous connaissons bien. Matin que nous connaissons trop.

Le second, c’est le matin de l’Ascension. Déjà plus clair. Du moins pour les apôtres. Jésus s’est donné à voir. Discrètement, humblement comme toujours. Juste assez pour que leurs yeux s’ouvrent et se reconnaissent. Juste assez pour faire fondre les doutes les plus grands. C’est le matin où la foi accède à la majorité : celle de pouvoir croire sans voir ; celle de le savoir assez présent au cœur pour qu’il puisse disparaître aux regards. Tenez : c’est comme s’il était le premier de cordée. Disparu derrière le rocher mais bien là. Pour m’assurer. Me conseiller. Me donner le goût du sommet. Grâce à lui, je sais par où passer pour aller plus haut. Même s’il me faut encore peiner, dépasser les moments de vertige. Je sais comme lui qu’il ne suffit pas de regarder le ciel pour l’atteindre.

Et le troisième, c’est celui de la Pentecôte. Le plus éclatant des trois. Scintillant comme la flamme faite au jeu du vent. C’est le matin de l’irruption de l’Esprit. Du plus beau des cadeaux que le Père et le Fils puissent nous faire. Esprit, notre force à nos heures de faiblesse. Esprit, vent du temps des lassitudes. Esprit, feu aux moments de tiédeur. Esprit, joie quand nous devenons tristes…

Viens Esprit Saint sur ton peuple !
En passant par les trois matins, nous irons loin !

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François GARNIER

Archevêque de Cambrai († 2018).

Publié: 01/05/2018