Pour aller plus loin, avec Marie

2008 :

  • 150ème anniversaire des apparitions de Lourdes !
  • 1000ème anniversaire de l’apparition de Marie à Valenciennes !

Une belle occasion pour chaque baptisé de redécouvrir Marie ! Et de se laisser conduire par elle !

Je vous propose un chemin en cinq étapes à parcourir l’une après l’autre. Il va falloir s’accrocher : elles ne sont pas faciles, mais si chacun fait le parcours, sa foi va... respirer de Joie !! Ces cinq étapes, je les ai trouvées chez un grand Saint, un prêtre tout simple, le préféré du pape Jean-Paul II, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, un français du temps de Louis XIV.

Première étape, surprenante mais importante :

Marie sait bien qu’elle n’est rien du tout par rapport à Dieu

Saint Louis-Marie n’hésite pas à écrire que, « comparée à la majesté infinie » (de Dieu), elle « est moindre qu’un atome » ! Marie n’est pas une divinité ! Elle dit d’elle-même qu’elle est « la servante du Seigneur ». Nous l’aimons comme celle qui nous apprend à découvrir ce que Dieu attend de nous et à l’accomplir sans tarder.

Deuxième étape, capitale !

Avec Marie, on va plus vite au Christ

« Si la dévotion (≃ la prière) à la Sainte Vierge éloignait de Jésus-Christ, il faudrait la rejeter comme une illusion du diable ; ... cette dévotion ne nous est nécessaire que pour trouver Jésus-Christ parfaitement, l’aimer tendrement et le servir fidèlement... » Marie ne veut jamais nous arrêter à elle ; son bonheur est de nous conduire à Jésus, son Fils. Il est de nous dire à nous, comme aux serviteurs des noces de Cana : « Faites ce qu’Il vous dira ».
Ça vaut le coup de le « trouver parfaitement », de « l’aimer tendrement » et de le « servir fidèlement », comme Marie !

Troisième étape, la plus riche !

Avec Marie et par le Christ, nous allons plus vite au cœur du Mystère de la Trinité

Et cela est capital, car la sainte Trinité dit tout de la beauté de notre DIEU, qui est UNIQUE en cela qu’il est famille trinitaire où chaque personne n’est heureuse qu’en faisant le bonheur des deux autres et le nôtre à tous ! Comme me l’a dit un jour, d’une façon géniale et comme une évidence, une petite fille de dix ans : « La Trinité ? C’est parce que quand on aime, on ne peut pas être tout seul !!! » Là est le cœur de la foi, la source de notre Merci à Dieu. Un Dieu différent et Unique se met en trois pour nous apprendre à aimer, pour nous apprendre à mettre entre nous cette qualité parfaite d’amour qu’il y a en Lui-même !
Or, Marie sait écouter l’appel du Père et y répondre. Elle se laisse féconder par l’Esprit ! Et elle nous donne le Fils ! Saint Louis-Marie nous dit ceci : « Dieu s’est fait homme pour notre salut, mais en Marie et par Marie ! Dieu le Saint Esprit a formé Jésus-Christ en Marie, mais après lui avoir demandé son consentement... »

Quatrième étape, celle qui nous réveille !

Avec Marie et grâce à la Trinité, nous réveillons nos baptêmes endormis

Saint Louis-Marie n’a pas vécu longtemps, 43 ans ! Mais ce passionné de Dieu a passé le plus clair de son temps à prêcher des « missions », des retraites simples et fortes aux baptisés de son temps. Et ces retraites très populaires se terminaient toujours par la plus parfaite possible « rénovation des vœux ou promesses du Saint-Baptême » ! De quoi « secouer » le Baptême ; de quoi réveiller les baptisés endormis que nous sommes le plus souvent ! Or, nous avons tous ou presque été baptisés au nom de la Trinité, « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit... » pour aimer, servir, pardonner, nous donner comme Dieu se donne ! Comme il est facile de l’oublier et de nous laisser chloroformer par les idoles de tous les temps : le souci de notre seule réussite, de notre seule beauté, de notre seule sécurité, de notre seule tranquillité… chacun sait bien ce qui endort sa foi. Or, Marie est la toute éveillée à la vie qu’elle reçoit de Dieu et qu’elle nous donne par celle de son Fils.

Cinquième étape, sans laquelle les quatre premières peuvent être illusoires :

Avec Marie, les vrais baptisés servent d’abord les vrais pauvres

Saint Louis-Marie a choisi pour lui-même la pauvreté si difficile à choisir. La pauvreté d’argent, la pauvreté des vêtements. S’il a beaucoup prêché l’Évangile, il a surtout servi et soigné les « gueux », les malades entassés dans les « hôpitaux généraux » de Paris et de Poitiers. Ce sont eux qui l’aiment et l’appellent. Il sait que, finalement, seul l’amour est digne de foi ! Seul l’amour qui se donne prouve la foi que l’on dit, que l’on prie, que l’on célèbre !
Là, vous comme moi, nous nous sentons tout petits. Que faisons-nous vraiment pour servir, en les aimant, les plus pauvres ? La question nous secoue. Il faut bien que nous nous la posions !
Ce qui est pour moi très clair, c’est qu’en cette année du millénaire de Notre-Dame du Saint-Cordon, tous les baptisés de notre diocèse sont appelés, avec Marie et au nom de Jésus, à faire reculer les pestes qui font tant de mal dans nos familles, dans notre société, et en nous-même… Dieu sait qu’il y en a : vies détruites, amours gâchées, alcool ou drogues, jalousies et calomnies… Chacun connaît les chaînes qui l’emprisonnent.

Qu’avec Marie, nous retrouvions ensemble le goût de vivre, d’aimer et de servir !

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François GARNIER

Archevêque de Cambrai († 2018).

Publié: 01/09/2008