Les Saintes Femmes au tombeau
Atelier de Simon Vouet (1590-1649), c. 1640 - Huile sur toile - Davron, église Sainte-Madeleine
Les artistes mélangent parfois leurs sources. Seul l’évangéliste Luc mentionne deux anges au sépulcre. Mais c’est dans l’Evangile de Marc qu’on parle d’un « jeune homme » vêtu de blanc, qui pourrait avoir inspiré le personnage de droite. Enfin, Matthieu mentionne deux femmes au tombeau, tandis que Marc en mentionne trois. L’œuvre demeure complexe.
Tournées vers le sépulcre, un sarcophage dont le couvercle repose au sol, deux femmes, vêtues de la même manière, tombées à genoux, lèvent les yeux vers deux anges déployant devant elles le linceul vide. Un troisième personnage, enveloppé de blanc éclatant comme les anges, semble commenter la vision.
Les femmes étaient venues accomplir les gestes de l’embaumement, ainsi que l’atteste le vase posé devant elles. Mais leurs soins sont inutiles. Tombeau et linceuls sont vides de mort, et pleins de vie céleste.
Ce sont bien des envoyés divins, des créatures célestes qui s’adressent à elles. Le ciel s’est ouvert, comme le tombeau. Ils leur montrent le linceul de Jésus, le tenant avec une infinie délicatesse, désignant l’endroit où il se creuse le plus. Le linge est peint d’un blanc teinté d’ombre. Il n’a pas l’éclat des robes angéliques. Il ne recèle plus la présence divine. La mort n’a pu retenir le Fils de Dieu.
Devant la Résurrection de Jésus, nous sommes devant un mystère de présence et d’absence, de vide et de plein : absent du tombeau, il nous précède au carrefour des Nations, selon le jeune homme de l’Evangile de Marc. Et il s’y rend présent pour toujours.
En ce XVIIe siècle si eucharistique, comment ne pas voir dans ce linceul précieux le corporal de la messe, mystère du Christ bien présent quand nos yeux de chair ne le voient pas ?
Pâques ouvre devant les disciples une nouvelle étape : il leur faut apprendre à reconnaître dans le monde les signes de la présence du maître ressuscité. Celui-ci continue à les enseigner, apparaissant, disparaissant, jusqu’au jour de l’Ascension, leur promettant : « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps. » ()
Prêtre du diocèse de Cambrai, responsable de la Commission d’art sacré.
- Salvator Mundi (c. 1516-18) - Joos Van Cleve (c. 1485- 1540-41)
- L’enfant Jésus jouant avec un clou
- La conversion de saint Paul
- La vendange mystique
- L’Ascension
- La résurrection de Tabitha (Ac 9, 31-42)
- Le Buisson Ardent
- Le Paradis terrestre
- Le baptême de Jésus
- Sacré Cœur crucifié (1894) - Maurice Denis (1870-1943)
- Le pharisien et le publicain
- Le Christ et St Thomas
- La femme adultère (Jn 8, 1-11) - Lorenzo Lotto (1480-1556)
- La Trinité (Jn 14, 7-14)
- Le Sacré-Cœur (Jn 15, 12-17)
- « Il leur ouvrit les Ecritures »
- Le centurion de Capharnaüm, de Paolo Véronèse
- Moïse présentant les tables de la loi, de Philippe de Champaigne (vers 1648).
- La Sainte Famille à l’oisillon, de Murillo (vers 1650)
- Le couronnement de la Vierge Marie
- Le serpent d’airain
- Sainte Véronique, c. 1580 - Le Greco (1541-1614)
- Jésus et Nicodème
- Les Saintes Femmes au tombeau
- La résurrection de Lazare, de Jacob Willemsz de Wet l’Ancien (c. 1610-c. 1675-1691, Haarlem)
- Paul et Silas en prison
- La libération des apôtres
- Etienne
- Emmaüs
- François d’Assise réconforté par un ange