Noël

1. Les crèches se sont allumées dans les église et leur donnent cette ambiance féérique qui réjouit petits et grands. Les enfants qu’on y conduira ne verront certes pas que, dans la grotte ou l’étable illuminés et fleurant bon le sapin, les moutons sont trop petits ou trop grands par rapport aux autres personnages. Ils ne se demanderont pas pourquoi l’enfant Jésus n’est pas un nouveau-né mais déjà un bébé qui, les yeux grands ouverts, leur sourit en tendant les bras. Mais, nous, les grands, verrons-nous que la fête de Noël nous met devant les yeux le plus grand mystère qui soit pour notre raison ? Jusqu’à présent, pour les hommes, Dieu était le Tout-Puissant, qui commandait la terre, les vivants et les éléments comme les cataclysmes. On lui offrait des sacrifices pour obtenir sa protection. Mais le croyant juif avait appris déjà qu’il était proche, créateur et bienfaiteur. Pourtant il avait interdit à Moïse de voir sa face, sous peine de mourir.

2. Aujourd’hui les bergers entendirent : « Aujourd’hui, il vous est né un sauveur. » Un sauveur et non pas un juge. Un nouveau-né dans une crèche et non pas un Dieu invisible dans les hauteurs du firmament. Pourtant se peut-il que l’Eternel prenne les apparences du mortel ? Se peut-il que l’infiniment grand se fasse infiniment petit ? Se peut-il, comme le disait saint Augustin, que cet enfant qui ne sait pas parler soit Parole de Dieu ? Toutes les apparences disent le contraire. Cela nous dépasse, dépasse toute raison humaine. Et ceux qui n’y croient pas ont bien raison de ne pas y croire par parce qu’il n’y pas de raison d’y croire. Seul le cœur le peut.

3. Parce que ce nouveau-né est le visage que le Seigneur prit pour nous faire comprendre que Dieu est Amour, qu’il ne veut être ni craint, ni encensé, ni mis sur un piédestal comme une idole, mais un enfant à prendre dans les bras. Et peut-on ne pas aimer un enfant ? Dieu est Amour et il n’est que cela, qu’il vient pour nous dire que seul l’amour est sauveur. Ce qui convertit saint Augustin : « Je n’aimais pas, j’étais amoureux de l’amour. »

4. Noël ne s’éteint pas avec l’aurore. Comme nous le fait chanter Odette Vercruysse qui fut infirmière à Nancy. « C’est Noël chaque fois qu’on essuie une larme dans les yeux d’un enfant. C’est Noël chaque fois qu’on dépose les armes, chaque fois qu’on s’entend. C’est Noël chaque fois qu’on arrête une guerre et qu’on ouvre ses mains. C’est Noël chaque fois qu’on force la misère à reculer plus loin. C’est Noël quand nos cœurs, oubliant les offenses, sont vraiment fraternels. C’est Noël quand, soudain, se taisent les mensonges, et qu’au fond de nos vies la souffrance qui ronge trouve un peu de douceur. C’est Noël dans les yeux du pauvre qu’on visite sur son lit d’hôpital. C’est Noël dans les mains de celui qui partage, aujourd’hui, notre pain. C’est Noël quand le gueux oublie tous les outrages et ne sent plus sa faim. C’est Noël sur la Terre chaque jour car Noël, ô mon frère, c’est l’Amour. »

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Aloyse SCHAFF

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.

Publié: 25/12/2022